Lauréate du programme French Tech Tremplin, repérée par Business France, Zohal est une nouvelle marque de décoration design pour la maison qui entend s’appuyer sur des savoir-faire artisanaux pour promouvoir une approche solidaire, vertueuse et ambitieuse du e-commerce. Poursuivant son déploiement en 2022, afin de se structurer et de produire davantage, la start-up réunionnaise est en quête d’investisseurs privés.
Accueillie au Village by CA de La Réunion, Zohal entend devenir une entreprise à impact, c’est-à-dire dont les objectifs sont à la fois économiques, sociaux et environnementaux. « Ce sont mes principes, mes valeurs que je mets en pratique. En créant Zohal, je veux être une entreprise responsable qui s’interroge sur son impact sur l’économie locale et sur la planète. J’ai déjà pu prendre deux apprentis avec l’aide de l’Etat. Je souhaite recruter localement et faire travailler en priorité des artisans réunionnais et de l’océan Indien. » Mais l’ambition de Zohal est aussi de regarder sans attendre au-delà des frontières de La Réunion, d’être prête à saisir dès maintenant toutes les opportunités d’où qu’elles viennent. Entre autres étapes d’un riche parcours professionnel, Catherine Class, sa fondatrice, était, avant de s’installer sur l’île en 2019, directrice de la communication et membre du comité de direction de Paris&Co, l’agence de développement économique et d’innovation de Paris. Elle a apporté une vision internationale de l’innovation et du développement dans ses bagages. Zohal est une contraction des prénoms des deux filles de Catherine Class, Zoé et Lila. « Ce nom, et le logo du projet, incarnent mes choix, ils doivent être compris partout. Le marché réunionnais étant limité, je dois penser international dès le début et, dans ma vision du développement de Zohal, me projeter tout de suite à cinq, voire dix ans. »
La Redoute comme modèle d’inspiration
MangeBois, Vencatachellum, Gipsy Création… Catherine Class a trouvé des partenaires enthousiastes auprès de la nouvelle génération d’artisans réunionnais ayant une vision entrepreneuriale de leur métier. Zohal donne, grâce au canal digital, une nouvelle visibilité aux artisans réunionnais. D’une part la marque fait appel à eux pour fabriquer ses premières collections d’objets design, signées de Fanny Robert, directrice artistique. D’autre part elle offre à l’artisanat réunionnais une solution de commercialisation inédite, une stratégie maîtrisée d’e-commerce exploitant les réseaux sociaux, avec possiblement, à terme (la réflexion est en cours) un prolongement en retail physique. Comme source d’inspiration, Catherine Class cite le modèle de La Redoute qui, à côté de ses propres collections, vend d’autres marques. La différence de Zohal tient aussi à la volonté de promouvoir un « design tropical répondant à l’exigence climatique, fabriqué avec des matériaux adaptés au climat local ». D’où l’intérêt que le projet suscite dans le milieu artisanal. Un tour sur le site www.zohal.re montre le champ des possibles… Bijoux, vêtements, sacs, accessoires de mode divers, luminaires et suspensions, voile, épicerie fine, etc. : la marketplace pourrait vite enrichir son offre, et la marque elle-même s’étendre à d’autres produits, dès lors qu’ils respecteront ses valeurs. En ligne depuis un an et demi, Zohal visait au départ une clientèle de particuliers. Le site a ses fidèles et Catherine Class annonce un panier moyen de 65 euros par client. Mais « des restaurants et des hôtels m’ont contactée » explique Catherine Class, et cette demande qui n’était pas attendue aussi vite, fait évoluer le projet. Si Zohal souhaite monter aujourd’hui en puissance, c’est également pour pouvoir répondre à cette demande BtoB.
Levée de fonds et réseau
« Avec cette levée de fonds, je me donne les moyens de mes ambitions en faisant appel à des investisseurs privés en capital et à des partenaires. Le cabinet Exa qui m’accompagne sur ce volet, m’aide à rechercher des complémentarités avec des entreprises partageant les mêmes valeurs. Je cherche à constituer un réseau d’acteurs qui peuvent entrer en résonance par des synergies et des collaborations. » En cette année 2022, la start-up voit de nouvelles perspectives se concrétiser. Il y a d’abord cette offre BtoB destinée au CHR qui va commencer par les arts de la table. Il y a ensuite un premier pas à l’international grâce à Business France. Les collections Zohal vont tester le marché japonais par le biais d’une nouvelle plateforme digitale créée par le géant mondial du transport et de la logistique Yamato, en recherche de marques françaises innovantes à proposer aux consommateurs japonais. Dans ce contexte, une des équations à résoudre par Catherine Class est de produire davantage. L’ébénisterie réunionnaise s’était heurtée à l’obstacle de la capacité de production, il y a 20 ans, en étant incapable de répondre à une grosse commande d’un grand magasin parisien. C’est cet écueil que la start-up franchit en se musclant financièrement et en visant le réseau. Plusieurs solutions sont d’ores et déjà étudiées – dont un atelier de production propre – dans le respect du credo fixé à Zohal par Catherine Class : entrepreneuriat, dynamique locale, création d’emplois et qualité de vie au travail.