En s’ouvrant à la gastronomie, le Salon des vins de La Réunion, les 10, 11 et 12 novembre, a très significativement accru son audience avec la venue de 5 300 visiteurs. Il y avait foule autour des stands, devant la grande scène et aux tables. : L’accueil, pour la première fois, d’artisans du terroir dessine une autre piste de développement.
Rares sont les salons qui donnent vraiment l’impression de vivre un moment plaisant et particulier dont on se souvient. Loin des allées au cordeau aux ambiances tristounettes des salons ordinaires, les concepteurs de Vinocité, Michael Dionisi, directeur de l’agence d’événementiel Maestro, et le journaliste critique gastronomique Thierry Kasprowicz, ont eu l’idée géniale d’investir un lieu vouénon au commerce, mais à la culture : la Cité des arts de Saint-Denis. Dès lors, le salon devient autant un lieu culturel que commercial. C’est un grand spectacle vivant, où les visiteurs donnent la réplique aux exposants, et où le sérieux le dispute à la gaieté. La formule de l’entrée en forme de passe pour les trois jours invite à revenir et à s’attarder. C’était encore plus vrai cette année avec l’évolution du Salon des vins, devenu aussi celui de la gastronomie, ce qui a enrichi son programme d’animations et d’invités de prestige (avec notamment le parrainage de Jean-Alexandra Ouaratta, chef originaire de La Réunion, passé par quelques-unes des plus grandes tables de France, une étoile au Guide Michelin de 2016). À la typologie des exposants répondait la typologie des visiteurs, les deux montrant la place déterminante qu’occupe aujourd’hui l’entrepreneuriat féminin et la clientèle féminine sur le marché des vins et spiritueux. Bref, un salon relativement petit par sa dimension, mais grand par le nombre de découvertes et de rencontres à faire au mètre carré.
Une fête professionnelle
« Nous sommes très satisfaits du déroulement du salon. Tant dans l’exposition des produits que dans la qualité du contact direct avec les participants et les visiteurs. Car Vinocité permet de rencontrer des consommateurs, mais aussi un large public professionnel », déclare la directrice commerciale d’une des principales entreprises distributrices de vins et de spiritueux à La Réunion. Elle résume le climat qui a régné. Et comme promis, Vinocité est passé à table en 2023, mettant en valeur la créativité des chefs de La Réunion. Michael Dionisi explique cette évolution. « Nous y pensions depuis le début, car la gastronomie et le vin vont bien sûr ensemble, mais ce qui nous a convaincus d’y aller, ce sont les réponses au questionnaire distribué aux visiteurs du salon de 2022. Nous avons découvert que c’était une attente du public. Le Grand Tasting Paris, que nous avons visité, nous a inspirés. Les idées du food court et du restaurant éphémère viennent aussi du fait que beaucoup de chefs de La Réunion méritent d’être davantage connus et reconnus. » Street food et plats plus travaillés ont donc été proposés dans l’espace extérieur, et cinq chefs se sont succédé à la cuisine du restaurant éphémère d’une quarantaine de couverts pour assurer les services successifs du midi et du soir durant ces trois jours.
« UN EXERCICE PRATIQUE GÉNIAL »
Derrière un air de décontraction générale, Vinocité repose sur une organisation rigoureuse. Partenaire de cette organisation depuis le premier salon, La Petite École du vin a également permis, cette année, à ses élèves de faire le service des soirées festives de l’espace guinguette. « Un exercice pratique génial », juge Cyrille Camilli, fondateur de La Petite École du vin. (Lire également sur leaderreunion.re : « La Petite École duvin intègre le réseau WSET »).