Annoncée de longue date, la valorisation énergétique des déchets ménagers de la Réunion deviendra une réalité à partir de la fin 2026, si les calendriers sont tenus.
La première pièce de l’unité de valorisation énergétique (UVE) de la centrale de Bois-Rouge a été posée le 10 avril. Albioma investit 150 millions d’euros (dont 14 millions de subvention de l’Ademe) dans cette chaudière qui sera en mesure de brûler le combustible solide de récupération (CSR) fabriqué par Inovest (groupe Suez) sur le site voisin de Sainte-Suzanne. Ainsi, 70 000 tonnes de CSR, briques de déchets non recyclables, déshydratés et compactés, produiront à partir de la fin 2026 l’équivalent de la consommation électrique de 45 000 habitants. Inovest fabrique du CSR depuis 2021, mais le projet industriel destiné à les valoriser a pris du retard et le combustible est mis à la décharge. Il a finalement été décidé de confier cette valorisation à Albioma, qui a encore dû négocier le tarif de rachat de la future électricité avec la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE, était présente à la pose de la première pierre de l’UVE. Elle s’est rendue deux jours plus tard à Pierrefonds, où sort de terre le centre de valorisation multifilières des déchets du Sud et de l’Ouest, Run’Eva. Il y a quelques semaines, Ileva, le syndicat mixte qui regroupe la Civis, la Casud et le Territoire de l’Ouest, a confié la construction et l’exploitation jusqu’en 2034 de l’UVE sudiste au groupe Paprec, à la suite de la défaillance de CNIM, attributaire initial du marché. L’unité devrait, elle aussi, entrer en service fin 2026. L’opération va coûter au total 600 000 millions d’euros à Ileva, qui a lancé les négociations sur le tarif de rachat de l’électricité avec la CRE. L’objectif du syndicat mixte est de limiter l’impact de la création de Run’Eva sur la fiscalité des ordures ménagères