Salaires compris entre 32 000 euros pour les juniors et 70 000 euros pour les seniors : Ferpection, conseil en études et recherches UX pour l’amélioration des sites et applications mobiles, présente les spécificités d’un métier totalement méconnu, celui d’UX Researcher (recherche utilisateur).
« Depuis ces dernières années, l’émergence et l’avènement du Web ainsi que les nouveaux modes de consommation ont créé de nouveaux emplois particulièrement intéressants. Parmi eux, celui d’UX Researcher. Par définition, la recherche UX tend à comprendre les attentes et les freins des utilisateurs. C’est un travail varié, passionnant, où l’on apprend à questionner au sens large, tout en cultivant une capacité d’écoute active et un sens de l’analyse pointue. Un métier en plein essor », explique Thibault Geenen, CEO est fondateur de Ferpection. L’un des rôles de l’UX Researcher est d’identifier les attentes et les blocages des utilisateurs lors de leur navigation sur un site web ou une application mobile, qu’ils soient prospects, clients, collaborateurs, etc. C’est un métier qui requiert de poser les bonnes questions et, pour cela, deux qualités sont indispensables : l’empathie et l’écoute. L’UX Researcher met ensuite sa capacité d’analyse en application en prenant en compte les biais inhérents aux techniques d’étude choisies afin de les retransmettre fidèlement. L’UX Researcher peut recourir à des approches qualitatives (entretiens individuels ou focus group) ou quantitatives (tests d’utilisateurs à distance ou sondages quantitatifs).
Séparer la création de la compréhension
L’UX Researcher s’accompagne de compétences techniques, mais le catalogue des méthodologies et des outils disponibles ne cesse d’évoluer, et il est donc impossible de tous les maîtriser. De ce fait, une partie de l’expertise de l’UX Researcher est de savoir faire appel à d’autres spécialistes de l’UX pour se concentrer sur la manière d’aborder les projets de recherche et leur cadrage. L’UX Research aide les entreprises à mieux comprendre leurs utilisateurs et doit donc aimer questionner, écouter et mettre au jour les points de blocages et les difficultés rencontrées. Pour les personnes qui préfèrent plutôt créer, l’UX ou l’UI design sont de meilleures options. En effet, l’UX designer a pour objectif de concevoir et d’apporter au visiteur la meilleure expérience utilisateur qui soit. Il réfléchit donc à la manière dont la personne va interagir avec la machine via son interface. L’UI Designer, de son côté, est responsable de représenter et de créer cette interface graphique afin de la rendre agréable à parcourir. Thibault Geenen : « Il est tout à fait possible de combiner ces trois métiers. Mais pour la bonne réalisation de la plupart des projets UX, cela devient rapidement contre-productif à cause des mêmes biais cognitifs que l’on retrouve dans la recherche. Il est donc plus qu’essentiel de séparer la création de la compréhension. »
Quelles carrières et quels salaires pour un UX Researcher ?
Aujourd’hui, un UX Researcher peut devenir consultant UX freelance, un métier qui se prête bien à celles et ceux qui aiment l’autonomie et la diversification de leurs missions. Pour les personnes qui préfèrent gravir les échelons en entreprise sur des postes internationaux ou des postes plus techniques, il est possible de devenir ensuite product owner. D’autres peuvent également s’ouvrir à d’autres disciplines en innovation ou en design thinking par exemple. D’autres carrières vont rapidement émerger pour les prochaines années à venir, mais restent encore difficiles à déceler avec cette discipline encore très récente. Côté rémunération, les salaires sont proches de ceux des UX Designers avec des montants très confortables. Le salaire d’un UX Researcher Junior (entre 0 et 3 ans d’expérience) est compris entre 32 000 et 40 000 euros en Île-de-France et entre 28 000 et 39 000 euros en province. En revanche, puisque le métier est nouveau, les profils confirmés avec plus de cinq à six ans d’expérience sont rares et les données pour les plus seniors manquent encore. Vraisemblablement, pour une personne confirmée (entre quatre et sept ans d’expérience) les salaires peuvent varier entre 44 000 et 48 000 euros en Île-de-France et entre 38 000 et 45 000 euros en province. Enfin, pour les profils seniors de plus de huit ans d’expérience, il est possible d’envisager des rémunérations entre 50 000 et 70 000 en Île-de-France et entre 45 000 et 60 000 en province.
QUELLE FORMATION CHOISIR POUR
DEVENIR UX RESEARCHER ?
Il n’y a pas encore aujourd’hui de diplôme spécifique dédié à l’UX Research et l’on retrouve sur le marché des personnes aux profils variés exerçant avec talent ce métier.
C’est également une force, car les études UX se nourrissent de pluridisciplinarité. Ces profils peuvent tout autant venir de la formation initiale que de la reconversion professionnelle avec trois grands archétypes principaux. L’UX Designer, ayant une formation en design ou en ergonomie et qui souhaite s’investir plus sur l’amont du travail créatif. Les personnes ayant suivi une formation de type école de commerce, appréciant le contact, et qui se reconvertissent après une expérience en institut d’études, en marketing ou en communication. Enfin les profils académiques en sciences humaines et sociales, comme la psychologie. Les profils académiques, davantage éloignés des entreprises privées, peuvent parfois avoir du mal à s’adapter. Le monde du digital et son agilité peuvent heurter celles et ceux qui se sont construits autour d’une approche plus « pure » d’un point de vue académique. Cependant, le digital étant un milieu qui évolue extrêmement vite, être curieux et aimer le changement sont des prérequis à cette carrière.
Des cours spécifiques
Il existe des cours appelés « UX Research » ou « recherche utilisateur » au sein des formations UX Design de l’École des Gobelins ou de l’École Multimédia par exemple. D’autres formations plus générales peuvent également proposer des cours. Ensuite, un stage ou un contrat de professionnalisation permettra de mettre en place concrètement des tests utilisateurs, des focus groups, des tris de cartes, Google analytique, ainsi que des approches de guérilla (guérilla tests, guérilla UX, UX analytics).