La mobilité se conçoit désormais de manière multimodale et connectée, faisant du logiciel — ou software — le vecteur d’une profonde transformation du secteur automobile vers le serviciel. Les acteurs doivent arrêter des décisions importantes par rapport aux technologies à installer dans les nouveaux véhicules : faut-il pactiser avec les géants de la technologie, ou devenir soi-même une « software company » ?
L’avenir de l’automobile passera par le logiciel : avec la révolution de la connectivité — C-V2X ou « Cellular Vehicle-to-Everything » —, les cloisons sautent. La softwarisation effrénée fait apparaître de nouveaux acteurs et ajoute des incertitudes au sein du secteur. Face à cette révolution annoncée, de nombreuses références historiques telles que Volkswagen, Renault, Mercedes-Benz ont décidé de franchir le pas de la révolution numérique.
Le secteur automobile chinois devient une software économie : pour la Chine, 2021 fut l’année de la convergence du software et de l’automobile. Les constructeurs historiques comme SAIC ou Geely accumulent les partenariats avec les géants de la tech tels que Baidu, Tencent, Alibaba et Foxconn en vue de devenir de véritables fournisseurs de services du quotidien.
Le secteur automobile, bâtisseur des villes de demain : Toyota, le géant nippon a recruté en 2016 un ancien de Google, James Kuffner pour développer un OS ouvert appelé « Arene », qui sert de base à sa ville, « Woven City », inaugurée mi-février 2021. Des technologies telles que l’autonomie, la robotique, la mobilité personnelle, les maisons intelligentes et l’IA pourront ainsi être développées et testées dans un environnement réel.
« Les constructeurs automobiles veulent sortir de leur cadre restreint de fournisseurs de véhicules. Ils souhaitent collecter un maximum de données et les exploiter au mieux. Leur but avoué´ est de vendre, sous forme d’abonnement, un maximum de services, allant même imaginer les villes de demain » résume Guillaume Rio, responsable tendances technologiques de l’Echangeur BNP Paribas Personal Finance.