Le pôle de compétitivité en bioéconomie tropicale Qualitropic a intégré l’emballage dans le cadre de ses missions stratégiques. Il y a quatre ans, il a recruté Virginie Gallet, ingénieure packaging, pour informer, conseiller et accompagner les entreprises dans leurs projets d’emballages écoresponsables.
Qu’apporte Qualitropic aux entreprises concernant l’emballage ?
Nous faisons de la sensibilisation à l’écoconception, de l’information sur les différents matériaux d’emballages et du conseil à nos adhérents sur le sujet. J’ai travaillé dans le développement packaging dans le secteur de la bière, puis chez Bonduelle, avant de rejoindre Qualitropic. C’est un sujet qui me tient à cœur : faire monter en compétences les entreprises sur l’emballage, notamment les petites qui sont sur tous les fronts. Je travaille aussi avec des transformateurs de matières plastiques pour étudier des boucles de recyclage locales. Nous accompagnons plusieurs projets sur l’emballage. Notre ambition est de le faire de plus en plus, car les entreprises sont souvent perdues entre les évolutions réglementaires et les aspects très techniques de l’emballage : l’analyse du cycle de vie d’un produit, les fins de vie des produits sur notre territoire, le sourcing pas simple depuis La Réunion…
Les entreprises réunionnaises sont-elles suffisamment sensibilisées à l’exigence écoresponsable dans ce domaine ?
De plus en plus. Je le constate dans mes interventions. Néanmoins, La Réunion accuse un certain décalage avec le discours national, plus avancé. La problématique de l’emballage n’est pas encore clairement identifiée à La Réunion. Le discours part un peu dans tous les sens. Il y a besoin d’une référence méthodologique pour guider la réflexion et les études de produits. Nous devons pouvoir répondre aux attentes des petites entreprises comme des grandes entreprises.
Vous êtes allée au salon All4Pack. Qu’en avez-vous retenu ?
Je suis allée à All4Pack avec deux petites entreprises adhérentes de Qualitropic dans le but de retravailler avec elles leurs emballages et l’efficacité de leur conditionnement, encore très manuel. En tant qu’ingénieure packaging, je visite depuis longtemps ce salon. J’ai été impressionnée cette année par le fait que l’écoresponsabilité est devenue la question centrale pour toute la chaîne de valeur de l’emballage, des fournisseurs de matériaux d’emballage, d’équipements et de machines de production, aux entreprises de fabrication. Tous partagent aujourd’hui le même objectif de ne produire que des emballages vraiment utiles et les moins impactant possibles : le juste emballage.
PackTheFuture 2023 : le concours récompensant les innovations des emballages plastiques
Les associations professionnelles de fabricants d’emballages plastiques Allemande IK et Française Elipso ont lancé la cinquième édition du concours international PackTheFuture qui récompense les solutions d’emballages innovantes et durables en plastique.
« Avec le concours PacktheFuture, nous sensibilisons le public et les industriels à des solutions d’emballage plastique encore plus innovantes et durables dans toute l’Europe. Nous portons avec vigueur la vision d’une nouvelle économie circulaire pour l’industrie européenne des emballages plastiques », déclare Gaël Bouquet, délégué général d’Elipso. Les adhérents des deux associations ont jusqu’au 28 février pour soumettre leurs innovations dans les catégories suivantes : catégorie réutilisation, réemploi, catégorie biosourcée et/ou incorporation de recyclé, catégorie recyclabilité, catégorie prévention des déchets sauvages, catégorie protection du produit, catégorie-bénéfice consommateur. En 2017 avait été primé, entre autres, Optys, une bouteille décorée, fabriquée sans étiquette, éco-conçue par Coveris, fabricant d’emballage plastique rigide, et Serac, fabricant de machines de conditionnement, pour réduire le bilan environnemental des flacons de yaourts à boire ou de laits UHT. En 2018, le Groupe Barbier avait été l’un des gagnants pour son innovation « Low Fusion Film », un film de regroupement de produits plus fin que les autres films, se rétractant à plus faible température lors de la formation du pack, et contenant 20 % de matières premières recyclées. En 2020, le concours n’avait pu avoir lieu à cause de la crise sanitaire.