Concept de franchise associant traiteur et épicerie, Ti Case La Réunion est un projet imaginé par Hugo Fetter et son père Patrick, forts d’une tradition familiale de la restauration réunionnaise à Lyon de plus de trente années. Un projet dont le volet épicerie est freiné par le manque et l’irrégularité de la distribution des produits réunionnais en métropole.
« Nous voulons créer des lieux qui seront une invitation au voyage. Il y a des candidats pour ce type de cuisine ayant une dimension culturelle forte. » Hugo Fetter, étudiant en master animation et développement de réseaux de franchise à l’université de Lyon, sait de quoi il parle et a de qui tenir. Sa grand-mère, originaire de Saint-Joseph, a ouvert le premier restaurant réunionnais de Lyon, un des plus anciens de métropole, en 1988. Le restaurant de son père, Ti Case La Réunion, est une adresse connue du quartier de la Croix-Rousse. L’activité de traiteur correspond aux nouveaux usages de la restauration hors domicile qui se sont développés depuis la pandémie et la généralisation du télétravail. Le projet de franchise consisterait à créer un réseau de traiteurs faisant aussi épicerie, dans Lyon et sa région pour commencer, sous l’enseigne Ti Case La Réunion. Un réseau de points de vente alimentés par un « laboratoire » de cuisine réunionnaise. Ainsi c’est le restaurant de la Croix-Rousse qui fournit actuellement en plats à emporter, ou à consommer sur place, la première unité associant traiteur et épicerie ouverte en février. Sous la direction de Hugo Fetter, elle est située sur l’autre rive du Rhône, à deux pas d’une des grandes artères commerçantes de Lyon, le cours Vitton. Au menu, cari poisson, rougail saucisse, rougail boucané, bœuf massalé, etc. Bilan des premiers mois d’activité : la clientèle de la partie traiteur est là, mais l’approvisionnement en produits réunionnais pour la partie épicerie fait défaut.
Les produits réunionnais introuvables en métropole
Si aucune étude de marché ne le confirme avec précision, il est évident que les restaurants réunionnais de métropole sont demandeurs de produits réunionnais. Or ces produits sont difficiles à se procurer. En dehors de quelques grandes marques réunionnaises, les fournitures sont épisodiques, et même ces marques sont sujettes à des ruptures. Il n’y a pas de continuité dans les approvisionnements. Cette indisponibilité, Patrick Fetter et son fils Hugo en font l’expérience. Le rayon épicerie de Ti Case La Réunion manque de produits. Bière Bourbon, limonade Cot (lorsqu’elle est disponible), curcuma Rama, rhums Isautier et Charrette, composent l’essentiel de l’offre actuelle. « Nous aimerions faire connaître de petits producteurs représentatifs de la culture réunionnaise, de son excellence et de sa diversité, mais faire venir leurs produits est compliqué et coûte trop cher. Il faudrait pouvoir se les procurer sur place en métropole », confie Patrick Fetter.
La cuisine, début du voyage à La Réunion
« L’intérêt pour La Réunion, nous le vivons tous les jours », témoignent Hugo et Patrick Fetter. Une grande partie de leur clientèle est faite de personnes qui sont allées à La Réunion ou qui envisagent de s’y rendre. « Il nous arrive très souvent de parler de La Réunion avec nos clients à la fin du repas. La Réunion a l’image d’une cuisine goûteuse, forte et fine à la fois. À l’aller comme au retour, quand les gens évoquent La Réunion, ils parlent de sa cuisine. Des tour-opérateurs viennent nous voir pour en savoir plus sur la gastronomie réunionnaise. La cuisine est un formidable vecteur de découverte culturelle. L’objectif du projet Ti Case La Réunion est aussi de faire connaître La Réunion. »