Plusieurs députés ultramarins, dont les Réunionnais Perceval Gaillard, Karine Lebon et Jean-Hugues Ratenon, ont adressé en mars un courrier interpellant le ministre de la Santé « sur la persistance d’inégalités prégnantes entre les taux de sucre présents dans les produits alimentaires vendus dans les régions d’outre-mer et ceux commercialisés dans l’Hexagone ».
Une enquête menée en 2021 avait pourtant conclu au respect et à la bonne connaissance par les professionnels de la loi Lurel de 2013, visant à garantir la qualité de l’offre alimentaire en Outre-mer. Aucune non-conformité n’avait été détectée pour des boissons vendues à la fois en métropole et dans les Outre-mer. « Cette étude, qui a examiné les taux de sucres de 50 références de produits en se concentrant principalement sur la gamme des boissons rafraîchissantes sans alcool, demeure cependant largement incomplète », soulignent les députés. Les signataires du courrier citent également une expertise du Plan national nutrition-santé dressant un bilan plus mitigé de la loi Lurel, ainsi qu’un rapport sénatorial de 2022 soulignant que les mécanismes retenus par la loi ne sont pas pleinement opérants et « un manque d’informations quant à l’ampleur des reformulations mises en place par les producteurs pour adapter leurs produits à la législation ». En 2023, le ministère de la Santé avait annoncé le renforcement du déploiement du Nutri-Score auprès des opérateurs locaux et des accords collectifs dans lesquels les filières peuvent s’engager sur une diminution significative des teneurs en sucre. « Ces mesures, qui reposent sur des engagements volontaires, ne sauraient représenter une réponse suffisante », estiment les députés.