Le projet d’un consortium privé réunionnais prêt à investir dans Air Austral prend forme. Le 22 avril, Michel Deleflie, patron du groupe de santé Clinifutur annonçait au Quotidien sa volonté de participer au sauvetage d’Air Austral aux côtés d’autres entreprises locales dont l’identité n’est pas dévoilée. Divers articles parus dans la presse spécialisée ces dernières semaines ont d’autre part distillé des informations au sujet d’offres émanant de fonds d’investissement. Alors que se rapproche l’échéance du mois de juillet, date limite fixée à la compagnie réunionnaise pour présenter un plan de restructuration, l’Etat et le Conseil régional, principal actionnaire d’Air Austral, échangent discrètement en coulisses, dans un contexte électoral qui bride les prises de position des uns et des autres. La solution d’un sauvetage local de la compagnie est celle que privilégie, de loin, la collectivité. L’Etat, pour sa part, préfèrerait un rapprochement avec Corsair, compagnie dont la santé financière n’est pas meilleure que sa concurrente réunionnaise. Or, l’Etat est clairement maître du jeu dans ce dossier : il est de loin le principal créancier d’Air Austral, qui a accumulé dettes sociales et fiscales, redevances aéronautiques impayées et qui semble dans l’impossibilité de rembourser les PGE qu’elle a contractés.