Sapmer incarne le dynamisme et la vitalité de la pêche hauturière française. Créée en 1947, la société se distingue aujourd’hui comme le premier armateur spécialisé dans trois pêcheries d’exception (la légine et la langouste dans les mers australes et le thon tropical dans le nord de l’océan Indien). Forte de cette expertise, Sapmer se positionne actuellement comme le premier employeur de marins à La Réunion, contribuant de manière significative à l’économie bleue locale et nationale. Classé au deuxième rang des exportateurs réunionnais, l’armateur joue en effet un rôle important dans le commerce international des produits de la mer de qualité. C’est pourquoi il s’est engagé à promouvoir une exploitation durable des ressources marines dans le respect des écosystèmes dans lesquels il évolue, tout en générant des retombées socio-économiques positives pour La Réunion et la France. Sapmer vient d’élargir sa base actionnariale avec l’entrée au capital d’acteurs réunionnais, aux côtés de Jacques de Chateauvieux. Cette augmentation de capital vient renforcer ses fonds propres et va permettre le lancement de nouveaux investissements, notamment pour le renouvellement de sa flotte australe avec des navires sur mesure et novateurs, dimensionnés aux besoins, à la fois performants et économiques (tant à l’investissement qu’en exploitation). Ces nouveaux navires seront aménagés pour améliorer la sécurité et le confort de travail des équipages, tout en diminuant leurs empreintes acoustique et environnementale avec une sobriété énergétique renforcée. Rencontre avec Adrien de Chomereau, directeur général de Sapmer.
L’année 2024 a démarré sous de bons auspices pour Sapmer, redevenue une entreprise 100 % réunionnaise. La chose a été rendue possible par la volonté de Jacques de Chateauvieux, son actionnaire historique, mais aussi grâce au soutien d’autres actionnaires réunionnais qui se sont mobilisés à ses côtés. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Nous avions quatre objectifs pour Sapmer en 2023 quand sa mise en vente a été annoncée par son actionnaire de référence Jaccar Holdings. La première était que le capital de Sapmer soit sous intérêts français. Or nous avons été au-delà puisque le capital est 100 % réunionnais, ce qui accroît encore notre ancrage territorial. Le deuxième était que Sapmer puisse conserver son indépendance et son avantage concurrentiel au sein de son secteur. Le troisième objectif, que tout le périmètre des activités de Sapmer soit conservé, c’est-à-dire ses trois pêcheries d’exception (langouste, légine et thon) avec ses sites opérationnels. Et enfin le quatrième, que la solidité financière du groupe soit renforcée par un apport en capital. Nous sommes fiers de l’issue heureuse de ce projet pour Sapmer, pour nos salariés, pour La Réunion et pour la pêche française. Les nouveaux actionnaires qui ont choisi de rejoindre l’aventure de Sapmer et de participer à cette augmentation de capital sont tous issus d’entreprises, de familles d’entrepreneurs, d’organisations ou de groupes industriels solidement ancrés à La Réunion depuis, pour certains d’entre eux, des décennies. Aucun des nouveaux actionnaires n’est issu à proprement parler du monde maritime. Ils viennent de secteurs très variés et ensemble sont représentatifs de la diversité du tissu économique de La Réunion. À cette occasion, notre conseil d’administration s’enrichit de nouvelles personnalités reconnues à La Réunion, que nous sommes honorés d’accueillir à bord de Sapmer.
Peut-on parler de changement dans la continuité ?
Exactement ! Cette évolution actionnariale renforce encore l’ancrage de Sapmer à La Réunion et maintient une entreprise emblématique sous pavillon réunionnais. Elle intervient au lendemain d’un recentrage stratégique de son portefeuille d’activités sur ses pêcheries légine, langouste et thon sous quotas français. L’horizon est désormais dégagé pour permettre à l’entreprise d’exprimer pleinement son savoir-faire et ses talents.
L’intégrité de l’entreprise a été préservée, mais depuis 2021 Sapmer a cédé plusieurs navires, ainsi que sa filiale mauricienne. Pouvez-vous rappeler les causes de ce passage difficile pour l’entreprise ?
Nous avons fait le choix stratégique de nous recentrer sur nos pêcheries sous quotas français afin de disposer de davantage de visibilité et de garantie sur nos activités et d’affirmer notre ancrage français et réunionnais. En 2023, les décisions du gouvernement mauricien sont devenues particulièrement déstabilisantes avec une attribution de quotas à nos navires mauriciens en chute drastique et soudaine. Cette situation a lourdement pesé sur la rentabilité de nos activités mauriciennes. Cette évolution défavorable des conditions d’opération de ces activités nous a contraints à céder nos trois thoniers sous pavillon mauricien. Ces choix ont été difficiles, mais rendus nécessaires pour assurer la pérennité des activités du groupe. Aujourd’hui avec une flotte 100 % française, l’avenir est à la pérennisation et au renforcement des activités assises sur des bases saines, solides et durables.
Comment se portent les marchés emblématiques de Sapmer : la légine, la langouste et le thon ?
Après une période difficile avec la Covid, le cours de la légine a retrouvé des niveaux équivalents à 2019. Les marchés historiques, tels que la Chine puis les États-Unis, et notamment les besoins du secteur des hôtels-cafés-restaurants et de la grande distribution dans ces zones, continuent d’être porteurs. En parallèle, on constate un intérêt grandissant pour ce produit premium de niche avec une demande croissante provenant d’autres régions et marchés, tels que l’Asie du Sud-Est, le Moyen-Orient et l’Europe. La langouste de Saint-Paul, dont le marché principal est le Japon, se distingue des autres origines et reste un produit de choix sur ce marché, malgré des cours de change moins favorable récemment avec la baisse du yen. Elle se confronte également à une concurrence accrue des langoustes d’autres origines. Le marché mondial du thon fait l’objet d’une demande stable, et les prix sont bien orientés depuis deux ans. Par ailleurs, avec la conception de nos navires permettant une congélation à sec à -40 °C, nous bénéficions de belles opportunités en Asie pour notre thon brut premium, ainsi qu’à La Réunion pour nos longes premium de thon albacore, qui sont entièrement réservées pour notre comptoir Sapmer.
Lors de la Semaine de la pêche et de l’aquaculture responsables, en février, de jeunes collégiennes et collégiens ont pu visiter le Mascareignes III, navire d’apparence plutôt moderne. Pourtant l’entreprise a annoncé vouloir rénover sa flotte. Dans quel but, ce renouvellement ? Les navires sont-ils si anciens ?
Le renouvellement de la flotte palangrière, qui représente la moitié de la flotte de Sapmer, est le projet des cinq prochaines années. Il concerne nos quatre palangriers. Ces navires pêchent dans les terres Australes et Antarctiques françaises à 3 000 km au sud-est des côtes réunionnaises. Ils sont confrontés à des conditions de navigation hostiles dans les mythiques quarantièmes rugissants, avec parfois des creux de dix à quinze mètres et des vents à 90 nœuds. Une marée peut durer entre 60 et 70 jour, pendant lesquels le navire et son équipage sont en autonomie presque totale. Les navires, les équipements et les hommes sont mis à rude épreuve ! Ces conditions extrêmes nécessitent des outils de pêche très robustes et un équipage expérimenté pour assurer les opérations de pêche, maximiser la qualité de la ressource prélevée et assurer les conditions de sécurité et de confort de travail les meilleures pour les marins. De ce fait, le renouvellement des navires est une étape nécessaire qui intègre obligatoirement une réflexion sur les innovations techniques et technologiques pour optimiser les opérations de pêche et améliorer le confort et la sécurité des marins, mais également une réflexion sur les innovations en matière de sobriété énergétique. En effet, nos équipes travaillent sans relâche afin que nos navires soient plus sobres en termes de consommation d’énergie et que leur empreinte environnementale soit réduite au maximum.
Quel est l’objectif principal de Sapmer aujourd’hui : est-ce de rester l’armement numéro un réunionnais et le deuxième exportateur réunionnais de produits alimentaires ?
L’objectif principal de Sapmer, comme armateur et entrepreneur du territoire réunionnais, c’est d’investir, d’être rentable et de créer de l’emploi. C’est de faire ce que Sapmer sait faire de mieux, sur la base de quotas de pêche prévisibles sur le long terme : définir, puis investir dans des navires novateurs et sur mesure, les opérer efficacement avec des équipages Sapmer expérimentés, compétents et formés, assurer la traçabilité et la haute qualité des produits du lieu de pêche jusqu’au client avec une logistique froid rigoureuse, commercialiser nos produits tant en local qu’à l’international, là où ils sont attendus et prisés. Il s’agit parallèlement de perfectionner nos savoir-faire réunionnais, d’intégrer les innovations, d’être compétitifs et performants, de consolider la marque de produit, la marque entreprise et la marque employeur. Et ce faisant, les retombées socio-économiques s’accroîtront et les classements suivront.
Sapmer détient plusieurs labels et signes de reconnaissance d’une pêche respectueuse de l’environnement marin. En particulier le label MSC, décerné aux pêches respectant la reproduction des espèces. Allez-vous viser aussi l’écolabel public Pêche durable délivré par l’État, que votre confrère Réunion Pêche Australe vient d’obtenir pour la pêche à la légine ?
Nous avons l’expérience et le savoir-faire de la pêche durable depuis 75 ans, depuis nos premières pêches aux îles Saint-Paul et Amsterdam ! La pêcherie de légine est certifiée depuis 2013 au titre de la zone de pêche de Kerguelen et depuis 2017 pour Crozet. La pêcherie langouste a, quant à elle, été certifiée en 2020. Notre pêcherie de thon listao à la senne est en passe d’être certifiée ! Nous disposons aujourd’hui d’une expérience de plus de dix ans de collaboration avec MSC pour une gestion qui assure un équilibre des enjeux environnementaux, économiques et sociétaux. Le label MSC est une référence pour le consommateur dans le monde entier. Il est notamment reconnu par nos clients en Asie, en Europe et en Amérique du Nord. Son cahier des charges est très strict, et nos pêcheries labellisées sont auditées chaque année. Une certification à l’écolabel Pêche durable, en plus des certifications reconnues dont nous disposons déjà, n’est pas à exclure si elle est valorisée par nos clients et notre écosystème.
Sapmer collabore avec le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN). Quelle est la nature de cette collaboration ?
La collaboration avec le MNHN ne date pas d’aujourd’hui. Il faut remonter un peu le temps pour appréhender la démarche scientifique qui accompagne nos activités depuis leur début. Dès le départ, la gestion de la pêcherie par l’administration des terres Australes et Antarctiques françaises, dont dépendent Saint-Paul et Amsterdam et qui deviendra autonome en 1955, assure un suivi scientifique de l’exploitation de la langouste à Saint-
Paul et Amsterdam, en collaboration avec le Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Des quotas de captures sont fixés annuellement, les casiers sont dimensionnés pour épargner les juvéniles, la saison de pêche est limitée aux quatre mois de l’été austral, en dehors de la période de ponte. En 1957 et 1958, il est même décidé de ne pas ouvrir la pêche afin de favoriser la reconstitution de la ressource. Les bases d’une gestion durable de la pêche sont déjà jetées. En 1979, une collaboration qui durera des décennies débute avec le jeune Guy Duhamel, étudiant de 26 ans au MNHN qui, à l’époque, embarquait sur le Cap Horn, un de nos navires, pour étudier le comportement de la langouste de Saint-Paul. Guy Duhamel, devenu professeur et se prenant de passion pour la faune et les paysages des mers australes, a été à la tête de nombreuses campagnes scientifiques d’évaluation de la ressource aux îles Saint-Paul et Amsterdam, ainsi que Crozet et Kerguelen, commandées par les TAAF en collaboration avec Sapmer. Le MNHN, dont l’équipe scientifique spécialisée a été renouvelée et renforcée, s’appuie sur les données collectées lors de ces campagnes pour fournir des analyses robustes sur l’état et la dynamique des populations halieutiques des zones de pêche. Ce diagnostic scientifique permet à l’administration des TAAF de fixer les totaux admissibles de captures (TAC). Il s’agit donc d’une collaboration triptyque et vertueuse entre les pêcheurs (les armateurs dont Sarmer), les scientifiques (le MNHN) et le gestionnaire (les TAAF) pour une gestion durable des ressources.
Avez-vous l’intention de développer l’enseigne des Comptoirs Sapmer pour toucher localement un plus large public et augmenter la part des ventes réunionnaises dans votre chiffre d’affaires ?
Oui, clairement ! La marque Les Comptoirs Sapmer a été inaugurée en 2017 avec l’ouverture du premier comptoir au Port et se développe depuis de façon très satisfaisante.
Il propose la totalité de notre gamme de produits, tous pêchés par les navires Sapmer — bien sûr, les produits phares, légine, langouste et thon albacore, mais aussi toutes les captures annexes telles que Saint-Paul, cabot, grenadier, daurade coryphène ou encore poulpe. Ces produits sont destinés aux restaurateurs de l’île que nous livrons et aux particuliers qui sont accueillis au comptoir Sapmer au Port Ouest. Depuis son lancement, le comptoir connaît une croissance constante à deux chiffres par an, car il répond à une demande forte et exigeante de produits de la mer de qualité, en circuit court, directement auprès du producteur, traçable et durable. Au-delà de l’aspect commercial, le comptoir Sapmer nous a considérablement rapprochés de nos clients et utilisateurs finaux réunionnais, et cette proximité nous aide à améliorer notre qualité de service pour mieux répondre à leurs attentes.
Même question concernant la vente à distance avec retrait des achats au drive des Comptoirs Sapmer ?
Notre site internet est en train d’être complètement repensé et mis à jour avec le développement d’un volet e-commerce. L’idée est de mettre à disposition des particuliers et des restaurateurs professionnels un site marchand entièrement destiné aux Comptoirs Sapmer pour continuer à développer le marché en local. Cette nouvelle fonctionnalité numérique permettra donc d’augmenter la visibilité de nos produits et d’en faciliter l’accès.
La Sapmer demeure l’entreprise réunionnaise qui exporte dans le plus grand nombre de pays : trente, lit-on sur votre site internet. Visez-vous de nouveaux marchés ?
En effet, avec nos trois gammes de produits phares que sont la légine, la langouste et le thon, nous vendons dans le monde entier et sur tous les continents. Notre volonté est de continuer à nous diversifier et à faire rayonner nos produits à La Réunion et dans le monde. Nous avons par exemple récemment ouvert de nouveaux pays dans le Sud-Est asiatique et au Moyen-Orient.
En termes d’effectif également, la Sapmer est certainement l’industriel réunionnais employant le plus de personnes, et notamment de marins, à La Réunion. Comment se répartit l’emploi entre métiers marins et métiers terrestres ?
Sapmer est le premier employeur de marins à La Réunion. Nos activités rassemblent 400 collaborateurs français environ, dont à peu près 270 marins. La nature saisonnière de nos activités nous conduit aussi à employer de nombreux renforts pendant les périodes de débarque, d’avitaillement ou d’entretien des navires, sans compter les emplois indirects générés dans notre écosystème. Sapmer est très actif au sein du bassin d’emploi portois et nous avons une politique de mobilité interne qui permet aux plus motivés de faire carrière dans l’entreprise et de pouvoir évoluer d’un type de pêche à l’autre.
Les travaux du futur lycée de la mer, au Port, doivent démarrer cette année. Quelle sera votre contribution au nouvel établissement ?
L’économie bleue est en plein développement et, en tant que premier employeur de marins à la Réunion, c’est un devoir d’accompagner les jeunes vers une découverte de nos métiers. Sapmer s’inscrit fermement dans un programme d’accompagnement des jeunes générations. Nous avons notamment un partenariat historique avec l’EAMR (école d’apprentissage maritime de La Réunion) et les classes CAP maritime. Nos initiatives se concrétisent via des offres de stage et des soutiens financiers qui permettent de proposer des aides à la scolarité pour la plupart des jeunes qui intègrent l’EAMR. Nous ouvrons également régulièrement nos portes aux jeunes intéressés par les métiers de la mer, nous participons à des salons de l’emploi et sommes présents aux côtés des collégiens et lycéens avec des présentations de nos activités. Nous sommes toujours encouragés par l’attention qu’ils accordent à nos discours et à l’intérêt qu’ils portent à nos activités. On voit les yeux des jeunes briller quand nous leur faisons visiter un navire. Bien entendu, nous intégrerons les futurs élèves du lycée de la mer dans cette démarche de transmission de la passion et du savoir-faire.
L’heure est à la féminisation de tous les métiers. Les femmes sont, par exemple, de plus en plus présentes sur les navires de la Marine nationale. Qu’en est-il de la pêche ?
L’emploi féminin progresse à la Marine nationale ou dans le commerce maritime, c’est une tendance régulière, mais sur un temps long. À la pêche, et en particulier dans nos activités australes, les conditions de travail et la durée des marées d’environ 80 jours semblent être un frein. Nous avons œuvré auprès de l’EAMR pour réouvrir l’internat pour les jeunes femmes désireuses de s’engager dans le métier de marin, et pourquoi pas se spécialiser dans la pêche. Sans moyen adapté en amont pour permettre l’accès à la formation, il est plus difficile d’agir. Pour autant, la réglementation impose la présence de contrôleurs des pêches sur les navires opérant dans les TAAF. Souvent il s’agit de femmes, donc les portes sont ouvertes. En revanche, nos équipes à terre sur chaque site accueillent de nombreuses femmes, y compris au sein des services opérationnels et logistiques qui sont pourtant des métiers plus traditionnellement masculins.
Vous mettez l’accent sur la formation des marins. Sur quoi porte la formation professionnelle continue des marins : l’évolution technologique des navires, les règles environnementales s’appliquant à la pêche, etc. ?
La formation porte prioritairement sur la prévention des risques et la maîtrise des gestes de sécurité. L’exigence règlementaire en matière de formation et d’aptitude des marins à exercer leur métier est très forte, et cela est facteur de protection des marins et de l’environnement. Nous travaillons en complément à développer des compétences devenues essentielles sur le management des équipages pour ceux qui encadrent et à l’amélioration des compétences relationnelles indispensables pour faciliter le travail et la vie à bord des marins.
L’automatisation des tâches représente-t-elle un enjeu dans le monde de la pêche ?
Nous suivons avec attention les évolutions technologiques, et les testons dès que nous le pouvons et qu’elles font sens pour nous ! La recherche et l’innovation technique et technologique sont essentielles dans nos domaines d’activité : les enjeux sont forts, en premier lieu sur les sujets de gestion de la ressource et de politique environnementale, car c’est le caractère durable de nos activités qui les rend pérennes. Il y a également les sujets de la sobriété énergétique et bien entendu la rentabilité des opérations. Les savoirs de nos marins restent prioritaires, mais l’innovation a son rôle à jouer pour l’amélioration de leur confort et de leur sécurité. À titre d’exemple, nous sommes en train d’expérimenter sur un de nos palangriers, un modèle d’engin de pêche 100 % électrique. Il s’agit de l’ensemble des équipements qui permettent la remontée de la ligne, de la légine, des hameçons et qui gèrent les opérations de virage, de démêlage et de stockage des lignes. L’ancienne version du vireur hydraulique générait beaucoup de bruit et de manipulation. La version 100 % électrique donne plus de flexibilité au vireur, en réponse à la houle, et évite les problématiques de ruptures de ligne. La gestion de la pêche est optimisée et plus performante. Ce nouvel équipement est aussi un réel confort pour l’équipage. Fidèle à son esprit pionnier, le lancement de cet équipement 100 % électrique sur un bateau Sapmer est une première mondiale dans le secteur de la légine.
ADRIEN DE CHOMEREAU, CAPITAINE DE SAPMER
Adrien de Chomereau est né à Paris en 1981. Après des études de sciences de gestion à l’université Sorbonne (Paris), une expérience enrichissante de trois ans au sein du bureau de KPMG Paris et une expatriation de six ans en Asie, notamment au Vietnam et à Shanghai, il intègre le groupe Sapmer en 2014 en tant que directeur administratif et financier.
Il en est nommé directeur général en 2015 et président-directeur général en 2021. Depuis son arrivée à Sapmer, Adrien de Chomereau joue un rôle essentiel dans le développement et la consolidation de l’entreprise. Sous sa direction, l’entreprise a recentré ses activités et étendu son rayonnement à La Réunion et à l’international. Composé de ses nouveaux administrateurs, le conseil d’administration qui s’est tenu le 17 avril a décidé de modifier la gouvernance de la société en dissociant les fonctions de président et de directeur général. La direction générale continue d’être assurée par Adrien de Chomereau, tandis que la présidence du conseil d’administration est désormais assurée par Régis Moreau, PDG de la société Austral Sourcing.
« L’équipage » rse de SPAMER
En 2018, pour affirmer son positionnement d’acteur de référence de la pêche durable, Sapmer a créé une direction du développement durable composée d’une responsable de la gestion de la ressource et de la politique environnementale, d’une coordonnatrice des normes et certifications environnementales, d’une responsable qualité et d’un responsable HSE (hygiène, sécurité et environnement).
En 2019, un responsable conformité et RSE a rejoint le groupe avec pour mission l’évaluation et la gestion des impacts environnementaux et sociétaux du groupe.
DES PRODUITS DE LA MER MOINS CONNUS
Les eaux australes et tropicales regorgent de trésors marins, parmi lesquels la langouste, la légine et le thon se démarquent par leur saveur.
Cependant, la richesse de la pêche australe et dans l’océan Indien ne se limite pas à ces espèces renommées. Des produits moins connus, tels que le Saint-Paul, appelé aussi fausse morue, ou le mahi-mahi (la daurade coryphène) ont gagné en popularité dans les restaurants locaux où ils sont cuisinés en tartares, ceviches ou dans des préparations mi-cuites.
Les eaux australes et tropicales regorgent de trésors marins, parmi lesquels la langouste, la légine et le thon se démarquent par leur saveur.
Cependant, la richesse de la pêche australe et dans l’océan Indien ne se limite pas à ces espèces renommées. Des produits moins connus, tels que le Saint-Paul, appelé aussi fausse morue, ou le mahi-mahi (la daurade coryphène) ont gagné en popularité dans les restaurants locaux où ils sont cuisinés en tartares, ceviches ou dans des préparations mi-cuites.
Cinq dates clés de l’aventure
1947 : création d’un armement réunionnais par trois entrepreneurs.
1949 : pêche à la langouste à Saint-Paul et Amsterdam.
1980 : pêche à la légine en direction des îles Kerguelen et Crozet.
2005 : pêche au thon tropical et mise en œuvre d’une usine de valorisation.
2017 : lancement des Comptoirs Sapmer.