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samedi 21 décembre 2024

RSO : LES START-UPS S’Y METTENT AUSSI

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Les start-ups sont de plus en plus nombreuses à se préoccuper de Responsabilité sociétale des organisations (RSO) dès leur création. Lors d’un atelier organisé au salon Produrable, et animé par Yveline Pouillot, chargée de la RSO au sein de Walter France, trois fondateurs de start-ups ont expliqué leur démarche et les actions qu’ils ont mises en place.

Les start-ups sont des entreprises qui, le plus souvent, ont développé des méthodes de travail originales, disruptives, avec beaucoup de recherche et développement. Celles qui travaillent déjà dans l’univers du développement durable pourraient avoir tendance à penser que par leur objet même, elles sont déjà, en soi, « RSO ». Or une démarche de RSO englobe des actions qui vont bien au-delà de l’activité de l’entreprise. Bernice Kobozo est fondatrice d’HairArboree, qui propose des shampoings solides saisonniers aux consommateurs ayant les cheveux texturés en s’adaptant à l’environnement climatique et au type de boucles. L’idée même de sa société est de réduire l’impact environnemental de ses produits, non seulement au niveau des formules développées, en sélectionnant des ingrédients d’origine naturelle, mais également en réduisant la consommation d’eau, et en incluant les consommateurs dans le processus. Pierre Le Blainvaux a créé plusieurs start-ups, dont Neofarm, qui produit des fruits et légumes bio à proximité des villes, grâce à un modèle de micro-fermes agroécologiques et technologiques, lequel, en plus, améliore le sol d’année en année. L’objectif : obtenir des installations viables, chaque « néo-ferme » nourrissant 1 000 personnes par an. En termes de RSO, les fondateurs ont travaillé par exemple sur la pénibilité. Ces fermes ne sont pas entièrement robotisées, mais l’automatisation partielle permet de réduire la pénibilité. Par ailleurs, alors qu’un maraîcher « classique » ne gagne que 14 000 euros par an, les salaires au sein de ces fermes sont plus élevés, et les emplois sont durables (trois équivalents temps plein par ferme) et valorisés.

Diversité et égalité hommes-femmes
Caroline Ponton est responsable des ressources humaines au sein de Cryo Pur, une société spécialisée dans le secteur des énergies renouvelables qui transforme le biogaz issu de déchets organiques en carburant pour le transport routier et la mobilité urbaine, grâce à une technologie brevetée au niveau mondial. De nombreux élèves en chimie étrangers sont recrutés : ce sont de jeunes profils qui viennent de finir leur cursus en France, et qui choisissent Cryo Pur parce qu’ils y trouvent une vision différente et un projet porteur de sens. Ils accèdent à des responsabilités importantes très rapidement, beaucoup plus vite que dans un grand groupe, et apprécient la multiplicité des missions. A ce jour, la société compte 30 % d’étrangers et les dirigeants veulent conserver et encourager cette diversité. L’égalité hommes-femmes est également un axe RSO important, surtout dans un milieu industriel traditionnellement assez masculin. En 2021, ce sont six femmes qui ont été recrutées sur des postes techniques à responsabilité. La société cherche également à mettre en place des actions qui vont apporter bien-être et équilibre à ses salariés, entre autres en permettant une flexibilité des horaires et le télétravail. Actuellement, Caroline Ponton met en place un séminaire d’intégration pour favoriser encore davantage les liens entre les équipes. Pierre Le Blainvaux, quant à lui, met en place des actions de sensibilisation aux enjeux environnementaux, favorise les forfaits de mobilité durable, et instaure un dialogue permanent sur les évolutions de Neofarm : restent-elles cohérentes en termes d’impact environnemental, y compris pour les générations futures ?

Un équilibre à trouver entre RSO et contraintes budgétaires
Dans le cas d’HairArboree, le concept même de la société est de proposer des produits avec le plus de naturalité possible. Mais les ingrédients d’origine naturelle coûtent plus cher. Ce choix stratégique peut être économiquement un poids pour la société qui vient de démarrer. Il est évident que la mise en place d’une démarche RSO n’est pas toujours un élément prioritaire quand on démarre une entreprise. Pierre Le Blainvaux aimerait mettre en place des améliorations sociales dans les start-ups qu’il crée au sein de Technofounders, mais il précise : « Nous avons levé de l’argent qui n’est pas à nous. Développer nos produits et atteindre l’équilibre financier passent avant les avantages sociaux complémentaires ou une organisation plus sympathique du travail. » Caroline Ponton va dans le même sens. Selon elle, les coûts sont un frein, ainsi que le manque de temps et le manque d’effectif. Pour Yveline Pouillot, il est de plus en plus vital pour les start-ups, comme pour toutes les entreprises, de mettre en place une démarche RSO. Elle note que « la RSO, c’est avant tout un état d’esprit, un comportement qui doit s’appliquer à l’ensemble de l’organisation et de ses process ». Certains grands donneurs d’ordre demandent désormais à leurs fournisseurs de démontrer leur implication. Certains assureurs et certains banquiers commencent à baisser les taux à leurs entreprises clientes qui entre dans une démarche RSO, à condition toutefois qu’elles soient labellisées. Et enfin, dans les appels d’offre, les critères RSO sont de plus en plus pris en compte dans la note globale.

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