On s’en doutait, c’était annoncé, mais cette fois un seuil a été franchi avec la pandémie et les réflexions sur les façons de vivre, de produire et de consommer qu’elle a suscitées et suscitent toujours. La responsabilité sociétale et environnementale était une obligation administrative, un argument d’une importance croissante certes, mais encore complémentaire, dans la communication des marques et des fabricants. Elle vient à présent au premier plan. De plus en plus de communiqués de lancement de produits commencent par exposer d’où viennent les ingrédients, comment ils sont produits et par qui, quels circuits de production ils suivent. En boissons non alcoolisés, on commence par faire valoir la baisse des taux de sucre, la diminution de la quantité de plastique des bouteilles, tout ce qui a pu être recyclé dans les emballages, etc. En non alimentaire, on parle désormais systématiquement de fin de vie des produits, de recyclage, d’économie d’énergie, etc.
Les marques parlent d’abord de cela, preuves à l’appui, et ensuite du produit en lui-même. Comme si, sans ces preuves d’engagement, ce ne sera bientôt même plus la peine de songer à convaincre qui que ce soit d’acheter. L’automobile n’est pas en reste, y compris localement, comme le montre le soutien apporté par le Groupe Caillé à la championne du monde de longboard réunionnaise Alice Lemoigne. La communication responsable et l’engagement des marques sera d’ailleurs l’un des thèmes abordés par les troisièmes Rencontres de l’Océan Indien, important rendez-vous du milieu de la communication qui se tient fin avril à la Réunion.
L’attente d’engagement en rejoint d’autres, comme le retour en grâce des commerces de proximité chez une clientèle qui les avaient depuis longtemps délaissés pour la grande distribution. Les commerces de proximité se sont adaptés à ces nouveaux clients et leurs fournisseurs les y ont aidés. C’est notamment ce que nous explique Nicolas Lespine, directeur de Point CHR Distribution, filiale de la CIlam, dans l’entretien qu’il nous a accordé. On parle encore d’adaptation et de réactivité avec RPE-OI, production locale de masques et d’équipements de protection individuelle. Et quelque part aussi avec Laurent Lemaitre, président du Club Export de la Réunion qui nous expose les tenants et aboutissants de l’exportation collaborative. En résumé, un numéro riche d’initiatives qui montrent concrètement comment les choses sont en train d’évoluer.
Carole Manote, directrice de publication et rédactrice en chef