Mis en difficulté par l’inflation, le circuit des magasins spécialisés bio a connu en métropole près de 200 fermetures et une chute de sa fréquentation. Mais, une fois ce constat posé, comment déterminer les raisons plus profondes qui expliquent ce désamour des Français ? Réponse avec une étude d’Attitudes et Société.
Attitudes et Société a interrogé un échantillon représentatif de la population française de 1 326 personnes (sélectionnées selon la méthode des quotas – source INSEE) sur leur perception des magasins spécialisés bio via une série d’indicateurs : prix, originalité, différence, agrément, qualité. Les résultats complets de cette étude ont été rendus publics lors du Salon Natexpo, qui a eu lieu du 22 au 24 octobre. Plus de deux Français sur cinq continuent de fréquenter les magasins bio : c’est le premier enseignement de l’étude ; les Français ont pris l’habitude de se rendre dans les magasins bio, parfois très régulièrement (21 % y vont au moins deux fois par mois, dont 9 % au moins une fois par semaine). Toutefois, l’inflation les a contraints à changer de circuit pour faire leurs courses : ils sont ainsi 14 % à reconnaître s’y rendre moins souvent qu’il y a un an.
La légitimité des magasins bio n’est plus à démontrer
Les consommateurs estiment pouvoir y trouver des produits qui ne sont pas disponibles ailleurs (78 %). Ils apprécient aussi leur ambiance spécifique (76 %), le choix proposé (74 %), l’aménagement agréable de l’espace et les conseils fournis (73 %), ainsi que la qualité des produits (61 %). Mais le magasin spécialisé bio souffre d’un véritable déficit d’image sur les prix : il est jugé trop cher par 85 % des personnes interrogées. Par ailleurs, il reste difficile à trouver pour près d’une personne sur deux (47 %), et la même proportion déclare avoir du mal à s’y repérer.
Produits locaux et clarification des labels
Pour valoriser leur image et la plus-value apportée, les enseignes bio vont devoir travailler sur deux leviers. Premier levier : les produits locaux. Les Français sont près de huit sur dix à considérer que consommer des produits locaux préserve davantage la planète qu’acheter des produits bio. Ils ont donc tendance à les privilégier ces derniers temps (73 %), d’autant plus qu’ils sont perçus comme moins chers (69 %). Second levier : la clarification des labels. Près de huit Français sur dix pensent qu’il y a trop de labels. Et même s’ils prennent en compte ceux relatifs à la qualité (74 %), ils ne savent pas toujours à quoi ils correspondent. Par exemple, 75 % croient que les produits alimentaires issus de filières Haute Valeur Environnementale sont cultivés sans pesticide de synthèse ni engrais chimiques.
LE BAROBIO ET L’OMNIBIO DE ATTITUDES ET SOCIÉTÉ
Attitudes et Société réalise tous types d’études quantitatives et qualitatives afin d’accompagner ses clients dans la mise en place de leur stratégie marketing. Son BaroBio est une étude barométrique réalisée chaque année auprès d’un échantillon représentatif des consommateurs actifs sur le circuit spécialisé bio (± 500 consommateurs). Cette étude est commercialisée en multisouscription, et chaque souscripteur peut également y tester sa marque sur une série d’indicateurs. Pour construire cet échantillon, Attitudes et Société, interroge une base plus large, représentative de la population française. C’est d’ailleurs ce qui lui a donné l’idée de réaliser une étude sur la perception des magasins bio. L’OmniBio est la première étude Omnibus consacrée au circuit spécialisé bio. Elle est réalisée en ligne, deux fois par an, pour répondre aux différentes questions posées par plusieurs souscripteurs partageant la cible des consommateurs du circuit bio.
