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jeudi 21 novembre 2024

PROXI : UNE GRANDE ENSEIGNE POUR LES PETITS COMMERCES

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Proxi à la Réunion, c’est un événement ! La principale enseigne de commerce de proximité du Groupe Carrefour a commencé son déploiement à la Réunion le mois dernier. Son arrivée suscite un vif intérêt, et pas seulement chez les anciens franchisés de Vival, l’enseigne de proximité de Casino, lesquels sont les premiers à arborer la nouvelle enseigne Proxi. A la suite du rachat de Vindémia par le groupe GBH, les Vival de la Réunion se sont retrouvés « orphelins ». CARREFOUR comble aujourd’hui ce manque en introduisant sur l’île le nom qui symbolise aujourd’hui le plus, au plan national, la franchise commerciale de proximité : Proxi. C’est que Proxi, avec ses 1 600 points de vente, connaît un grand succès en France métropolitaine. Présente à la fois en milieu rural et urbain, l’enseigne a permis de moderniser et pérenniser les commerces de nombreux bourgs et quartiers excentrés. Proxi, c’est l’attrait du commerce de proximité soutenu par une organisation d’approvisionnement rigoureuse et puissante, et à la Réunion aussi où l’équipe actuelle Proxi est au côté des commerçants pour préparer le changement d’enseigne dans les meilleures conditions. La franchise Proxi fonctionne sur le même principe que Vival avec toutefois un assortiment de produits plus large. Mais surtout, avec Proxi, le paysage commercial réunionnais étant à présent stabilisé, les commerçants indépendants peuvent se projeter dans l’avenir. Proxi s’ancre dans le paysage réunionnais au bon moment, celui d’un renouveau du commerce de proximité. Renouveau dû à la crise sanitaire qui a attiré vers les commerces de proximité une nouvelle clientèle que les commerçants ont su conserver. C’est ce que déclare, en substance, Alain Picard, directeur de la proximité chez GBH, qui a accepté de commenter pour nous le déploiement actuel de Proxi à la Réunion. Et l’on notera en particulier l’hommage qu’il rend au professionnalisme des commerçants au plus fort de la crise sanitaire.

Leader Réunion : Au plan national, Proxi est de loin le premier réseau de commerces de proximité du groupe Carrefour. A la fois rural et urbain, le positionnement de l’enseigne est-il le même à la Réunion ou existe-il une spécificité locale ?

Alain Picard

Alain Picard : Nous parlons du même positionnement qu’au national. Nous nous intéressons aussi bien au réseau urbain qu’au réseau rural. Tout dépend aussi des demandes qui nous arrivent. Nous faisons du recrutement, certes, mais beaucoup de gens viennent aussi naturellement vers nous. Il y a aussi ceux qui passent par le site Carrefour de métropole pour se renseigner sur le fonctionnement de la franchise Proxi et sont mis en contact avec nous. Ces commerçants, où qu’ils soient installés, en zone rurale ou en zone urbaine, nous sommes prêts à travailler avec eux. Notre choix, ce n’est donc pas de faire que de l’urbain ou que du rural, ou de juger que, s’il y a trop de rural, il faut faire plus d’urbain. Non, c’est vraiment en fonction des opportunités, soit nous recrutons, soit les gens qui s’intéressent à la franchise Proxi frappent à notre bonne porte. La différence, peut-être, avec la métropole, c’est que nous avons ici une présence de la franchise sur le réseau des stations services assez importante. Avec des contrats qui peuvent être différents également. Certains gérants de station service choisissent uniquement un contrat d’approvisionnement. Ils veulent conserver leur enseigne de station service, de boutique ou autre. D’autres, au contraire, sont intéressés et par l’enseigne et par l’approvisionnement.

Proxi est en train d’apparaître à la devanture des commerces. Comment se déroule le déploiement ? Comment cette enseigne est-elle perçue par les commerçants indépendants que vous contactez ?

Concernant le déploiement, nous voulons recouvrer notre implantation historique, à savoir nos clients Vival les plus anciens. Ce sont eux qui entreprennent les premiers le passage sous enseigne Proxi. Ils le font à date d’anniversaire ou immédiatement. Le déploiement a commencé par le magasin de l’Etang-Salé les Hauts qui fut aussi le premier commerce Vival. Il se fait à un rythme régulier de quatre ou cinq établissements par mois. On ne peut pas faire plus, mais c’est déjà pas mal. Notre équipe est mobilisée à son maximum pour permettre le passage de chaque établissement sous enseigne Proxi dans les meilleures conditions. Il y a tout un travail de refonte de la PLV à effectuer. Avec l’installation de PLV différentes à l’intérieur des établissements. Nous voulons que ce travail soit bien fait.

Alain Picard, directeur opérationnel de la pr oximité chez GBH R éunion, Sandro Germain, directeur du développement du réseau Proxi, Françoise Piffarelly, responsable commerciale, marketing et logis tique et Gino D arty, coach commercial.

La franchise Proxi fonctionne-t-elle comme celle de Vival, ou existe-t-il des différences pour les commerçants franchisés, en termes d’offre de produits par exemple ?

La franchise Proxi fonctionne de la même façon. Ce qu’il y a, c’est que l’offre des marques de distributeur, Carrefour, Reflets de France ou autres, est plus développée que chez Casino. L’assortiment est plus large. Cela correspond à ce que nous souhaitions. Un plus grand choix de produits.

En plus de la MDD de Carrefour, de nouvelles marques font-elles leur entrée dans les commerces de proximité avec Proxi ?

On ne peut pas parler de marques nouvelles. Ce sont des marques réservées, c’est-à-dire qui ne sont distribuées que dans le périmètre du groupe Carrefour. Comme celle du rayon vin, La cave Augustin Florent. Vous avez également, chez Carrefour, une belle marque, Reflets de France, dédiée aux produits issus du patrimoine culinaire français. Cette marque n’est présente que dans les points de vente du réseau Carrefour. On la trouvera chez Proxi.

Il fut une époque où la grande distribution était considérée comme un danger pour le petit commerce de détail. Peut-on dire que les réseaux de franchises de commerces de proximité ont prouvé le contraire ?

Je suis tenté de dire que chacun a un rôle à tenir. Si l’on prend le rôle d’un hypermarché, quel est-il ? C’est d’avoir tout sous un même toit. Le client qui vient en hypermarché trouve sur place tout ce dont il a besoin, de la quincaillerie aux produits d’entretien ou aux vêtements en passant par la partie alimentaire, etc. En proximité, nous sommes sur des surfaces beaucoup plus restreintes. Le rôle du commerce de proximité, c’est de proposer le maximum de choses le plus près de chez soi. Qu’est-ce qui fait évoluer le petit commerce ? Autrefois, il y a trente ou quarante ans, tous ces petits établissements ruraux ou urbains s’approvisionnaient chez des grossistes. Ces grossistes, certains ont disparu, d’autres ne font plus le même travail d’approvisionnement. Le marché s’est orienté vers la grande distribution avec les centrales d’achat et le petit commerce a dû s’adapter. Avec les réseaux de franchise, la modernité les a rattrapés. Elle leur apporte une alternative. Les commerces de proximité anciens retrouvent du sens, de la vitalité, boostés par une enseigne de grand groupe qui leur assure un approvisionnement sûr, une large base d’assortiment, ainsi qu’une reconnaissance à travers des produits de qualité, un agencement de magasin plus moderne et valorisant. Avec la franchise, le commerçant se professionnalise. C’est la façon de faire du commerce qui évolue. C’est ce qui fait que le magasin de proximité est aujourd’hui devenu une sorte de mini-hypermarché de village. Le client qui va chez Proxi trouve, comme chez Carrefour, un endroit accueillant, bien tenu, avec des produits variés, une offre claire..

Qu’est-ce qui fait, selon vous, le succès d’un commerce de proximité ?

C’est d’abord son emplacement. Il doit être placé au bon endroit. Dans le passé, le modèle qui consistait à accoler un commerce de proximité à une grande surface, en les pensant complémentaires, n’a pas fonctionné. Le lieu d’implantation est donc fondamental. Il faut le choisir en ayant repéré le potentiel de clientèle qui existe autour. Autre point clé, le commerce doit être facilement accessible. Dans un centre-ville, s’il est difficile d’accès, il aura des difficultés. En milieu rural aussi, s’il est trop éloigné de tout. Ce qui fait également le succès de la proximité, c’est bien sûr le professionnalisme du commerçant et sa capacité à créer et entretenir du lien social, toute cette relation de confiance, le conseil, l’écoute. Des gens viennent, se confient. Pour certains, c’est leur seul contact de la journée. Il y a tout ce volet humain et relationnel qui est très important.

L’équipe de Proxi Réunion au complet lors de l’inauguration du premier Proxi à l’Etang-S alé les Hauts.

Les consommateurs semblent témoigner d’un regain d’intérêt pour les commerces de quartier avec la crise sanitaire : faites-vous le même constat ?

Absolument. Au plan national, les résultats des commerces de proximité Proxi ont fait des bonds sur un an de plus de 15 % de chiffre d’affaires, aussi bien dans le réseau rural que dans le réseau urbain. A La Réunion, il s’est passé la même chose. Ce développement est bien évidemment tiré par la situation sanitaire créée par la Covid. Du fait qu’on ne pouvait plus circuler, on est allé au plus près. C’est logique. Ce qui a été très honnête de la part des commerçants de proximité, et qu’il faut souligner, je pense, c’est qu’aucun d’entre eux n’a abusé de cette situation et n’en a tiré profit. Au contraire, ils ont été attentifs aux interrogations des gens, ils en ont profité pour créer du lien, pour rassurer, redonner confiance. Et qu’est-ce qui se passe ? Au début, vous limitez vos déplacements parce que vous y êtes obligés, vous vous arrêtez au commerce de proximité parce que vous n’avez pas le choix. Après, vous y revenez parce que vous avez découvert un commerce qui vous convient. Vous savez que vous y trouvez un accueil, du choix, une qualité de produits, une qualité de services. Les commerçants de proximité ont su tirer leur épingle du jeu en mettant en avant leur capacité à faire du commerce. Ils ont su convaincre de nouveaux clients de continuer à venir chez eux.

En métropole, on parle de « boutiques multi-services » Proxi. Qu’est-ce que cela signifie et développez-vous le même concept à la Réunion ?

Tout dépend du lieu d’implantation du commerce, de ce qui existe autour comme services et de ce que sont les besoins quotidiens. Prenez l’exemple de la bonbonne de gaz. Si l’on vit loin de toute station-service, c’est très compliqué de se fournir, il faut faire du chemin, cela prend du temps. Nous avons passé un accord avec un pétrolier pour implanter, dans les magasins qui le souhaiteront et là où cela sera justifié, un distributeur automatique de bonbonnes de gaz. C’est l’exemple type de la réponse à un besoin vital que peut apporter un commerce de proximité : car sans gaz, on ne peut plus cuisiner. Il y a aussi la vente de timbres qui évite d’aller à la Poste. Il y a toute la partie boulangerie viennoiserie : tout le monde n’a pas un boulanger aux environs de son domicile. Le commerce de proximité peut proposer du pain frais tous les jours, ainsi qu’un minimum d’assortiment de viennoiserie. les possibilités sont nombreuses : un commerçant peut être relais Kiss et faire des clés… Cela dépend vraiment de la localisation du commerce, de son environnement. des attentes de la clientèle. Car le service peut naître de la demande. Dans tous les cas, le multi-service doit répondre à un besoin clairement exprimé. Il ne s’agit pas de se lancer dans des services qui demanderaient un peu d’investissement matériel sans être assuré du retour. Mais si c’est de l’additionnel, si c’est bon pour le chiffre d’affaires, nous pensons que cela vaut la peine pour le commerçant d’y réfléchir. Sans oublier, que, pour des magasins plus grands que d’autres, ce peut être aussi une source d’emploi.

Le marché du bio ne cesse de croître. L’enseigne Proxi diffuse des produits Carrefour bio. Est-ce que ce sera le cas également à la Réunion ?

Paul Dijoux, gérant du magasin Proxi de l’Etang-Salé les Hauts.

Oui, c’est tout à fait possible. Toutes les lignes de commande de ces produits bio sont ouvertes aux commerçants de proximité. Ils peuvent le faire. Après, il faut quand même considérer que le bio coûte forcément plus cher. Pour le frais, c’est compliqué de la mettre en place. En revanche, pour tout ce qui est conserves, biscuits, tous les produits qui peuvent voyager par bateau, les tarifs demeurent abordables. Mais il faut avoir la clientèle pour cela. Le bio, c’est un peu un mode de vie. Il faut voir quel produits bio peuvent intéresser sa clientèle de proximité. Mais nous pouvons conseiller les commerçants sur ce sujet aussi. Nous avons les ranking, nous savons ce qui se vend. Nous avions d’ailleurs fait le test d’un Vival bio, plutôt en zone rurale : il faut reconnaître que le bio en proximité est difficile. C’est l’enseignement que nous en avons tiré. Il faut vraiment avoir les clients.

Est-il envisagé de développer localement une carte de fidélité Proxi ?

Ce sont les commerçants qui décident de créer ou non une telle carte. C’est à leur charge. Mais s’ils le souhaitent, ils peuvent en effet déployer une carte de fidélité. Mais, là encore, il faut voir à quel besoin elle peut répondre. Une carte de fidélité suppose une fréquentation conséquente. Mais ce peut être un moyen aussi de tenir ses clients, de pouvoir encourager des achats par des récompenses, des promotions ou des goodies. Bien sûr, c’est possible. Certaines stations-services, d’ailleurs, le font localement. C’est au commerçant de décider si ça peut lui être utile.

Propos recueilli par Olivier Soufflet et photo Anakaopress

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