Selon un dernier rapport publié par la Commission européenne, une part très importante des miels importés dans l’UE contiennent des sucres ajoutés et ne sont donc pas vraiment du miel issu du seul travail des abeilles. L’annonce fait sensation alors qu’une nouvelle directive Miel au niveau européen est attendue.
« Une part importante du miel importé en Europe est soupçonné d’être frauduleux, mais il n’est souvent pas détecté » : c’est l’une des conclusions du rapport From The Hives (De la ruche) publié par la Commission européenne. Le laboratoire officiel du Joint Research Centre (JRC) a contrôlé pour la Commission 320 lots de miels destinés à la commercialisation sur le marché européen : 46 % de ces lots contenaient des sirops de sucre à base de riz, de blé ou de betterave sucrière, une pratique interdite, et n’étaient donc pas vraiment du miel. Sur les 21 échantillons prélevés en France, quatre seulement étaient du vrai miel (la plupart des lots non conformes étaient destinés à d’autres pays). Allemagne : 32 échantillons prélevés, la moitié non conforme. Pologne : 103 échantillons prélevés, près de la moitié non conforme. Ce dernier contrôle avait fait réagir Famille Michaud Apiculteurs, leader français et européen du miel, avec les marques Lune de Miel et Miel l’Apiculteur. Le spécialiste des miels de mélange demande des analyses systématiques obligatoires chez les apiculteurs et les conditionneurs.
Un des produits alimentaires les plus concernés par les fraudes
« Ce n’est pas l’origine d’un miel qui garantit sa qualité, mais bien le contrôle », explique Marie Michaud, directrice générale de Famille Michaud Apiculteurs. La révision prochaine de la directive Miel au niveau européen est, pour la marque, l’occasion de se saisir du sujet et d’adopter un cadre législatif dissuasif pour les fraudeurs. « Le miel est l’un des cinq produits alimentaires les plus concernés par les fraudes dans le monde. Si l’on veut vraiment limiter cette fraude et offrir aux consommateurs des miels purs et naturels, sans ajout de sucre ou d’additif, il n’y a pas d’autre solution que d’imposer des analyses chez les apiculteurs et les conditionneurs avant commercialisation. Ces tests existent et sont financièrement accessibles. » Famille Michaud Apiculteurs affirme, pour sa part, analyser 100 % de ses miels avec son laboratoire partenaire.
La composition et l’étiquetage des miels
Le nouveau texte européen attendu doit préciser la définition du miel pour garantir qu’il est uniquement le fruit pur et naturel du travail des abeilles. Le texte devrait aussi harmoniser les exigences en matière de transparence d’étiquetage des origines : aujourd’hui seuls sept pays européens, dont la France, exigent que tous les miels conditionnés sur leur territoire fassent mention des pays d’origine. Les autres pays, quant à eux, poursuivent l’affichage de la mention « mélange de miels originaires et non originaires de l’UE ». « Cette situation n’est pas favorable aux consommateurs et désavantage nos entreprises nationales », juge Marie Michaud.