La France compte désormais 3,2 millions de piscines. En dix ans, le parc a été multiplié par près de deux ! Rien qu’à La Réunion, quelque 800 piscines sont construites chaque année ! Les confinements ont accéléré le phénomène et, après la Covid, qui a entraîné deux années d’euphorie sur le marché, les professionnels ont décidé de faire le point, notamment en commandant une enquête de consommateurs exclusive. Le constat est clair : soutenu par une recherche de bien-être en accord avec les exigences environnementales et sociétales, le marché a de belles perspectives. Les dernières innovations et nouveautés ont été exposées durant le salon Piscine Global Europe du 15 au 18 novembre à Eurexpo Lyon.
D’après les chiffres de 2021 de la Fédération des professionnels de la piscine et du spa (FPP), le parc français de piscines est composé à part quasi égale de piscines enterrées (1,55 million de bassins) et de piscines hors sol (1,64 million). L’année 2021 a vu la construction de près de 86 000 piscines enterrées et 158 000 hors-sol, soit 244 000 nouveaux bassins installés en un an. Démocratisée, la piscine est aujourd’hui devenue un équipement qui concerne toutes les catégories de la population. D’après les résultats de l’étude Décryptis pour la FPP, la part des employés, ouvriers, agriculteurs chez les possesseurs de piscines a fait un bond de près de neuf points en seulement quatre ans ! Ils représentaient 23 % des propriétaires de piscines enterrées en 2021 (14 % en 2017). La part des entrepreneurs et des cadres (artisans, commerçants, chefs d’entreprises, cadres supérieurs, professions libérales) est quant à elle restée stable à 47 % (43 % en 2017). Les retraités sont désormais moins représentés en proportion parmi les possesseurs de piscines enterrées à domicile : 30 % en 2021 contre 40 % en 2017. Avec un profil de détenteurs de piscines qui se diversifie de plus en plus, les perspectives du marché s’annoncent sous les meilleurs auspices : 400 000 Français ont déjà décidé de s’équiper d’ici la fin de 2024 et 300 000 prévoient de rénover leurs bassins.
Les ventes de spas aussi sont en hausse.Elles atteignaient le nombre record de 5 700 nouveaux spas à la fin de l’année 2021 (+ 63 % en quatre ans).
Près de quatre milliards d’euros de chiffre d’affaires
Le secteur français de la piscine réunit 3 640 entreprises, dont 3 300 pour les activités de ventes de piscines et 340 pour la fabrication et la distribution de matériel (source : bilan économique du marché de la piscine en France à fin 2021, FPP — Xerfi Specific). La majorité des spécialistes de la vente de piscines (61 %) prennent en charge la totalité des projets, depuis la vente jusqu’à l’installation de la piscine, en passant par la réalisation du gros œuvre. Le chiffre d’affaires du secteur approchait, au total, 4 milliards d’euros, soit près de deux fois plus qu’en 2017.
Dont 2,2 milliards (56 %) proviennent de la vente de piscines et de services et 1,7 milliard de la vente de produits et matériel. Le savoir-faire français en matière de piscine est également reconnu à l’international : en 2021, les fabricants et distributeurs de matériels de piscines ont réalisé 225 millions de chiffre d’affaires à l’exportation (+ 39 % sur un an).
Un secteur qui forme et qui recrute
Les entreprises du secteur de la piscine ont recruté 4 000 nouveaux collaborateurs pour renforcer leurs équipes en 2021. Des collaborateurs principalement en effet. Le secteur demeure peu féminisé : en quatre ans, la part d’emplois féminins n’a augmenté que de trois pour cent (26 % de femmes en 2021, 23 % en 2017). Le secteur n’en représente pas moins aujourd’hui 60 000 emplois directs et indirects, et 42 % des entreprises de vente de piscines disent avoir encore besoin de recruter. Autre signe de dynamisme : 58 % des entreprises se disent prêtes à former des jeunes ; 2 100 contrats leur sont ainsi ouverts, que ce soit en alternance, apprentissage, qualification ou professionnalisation. Il existe un Brevet professionnel spécifique pour les métiers de la piscine. En France, onze établissements forment les élèves à ce diplôme en deux ans. Une fois obtenu, il ouvre les portes de l’emploi : 90 % des nouveaux diplômés sont embauchés dans les trois mois.
Des professionnels responsables
Les Français font confiance aux professionnels de la piscine qui rivalisent de compétences et d’imagination pour proposer des piscines en phase avec les envies des consommateurs et les attentes sociétales.
La construction d’une piscine demande un haut niveau d’expertise dans de nombreux domaines. Budget, modèle, forme, emplacement, intégration paysagère, couleur du bassin, système de filtration, dispositif de sécurité : tous ces paramètres doivent être étudiés. Près des deux tiers des foyers détenteurs de piscines (65,8 %) ont confié l’intégralité de la réalisation de leur piscine enterrée à un professionnel. Ils sont même près de huit sur dix (77,4 %) si l’on prend également en compte ceux qui ont bénéficié d’un soutien lors de l’installation de leur piscine en kit. Seuls 22,6 % ont entièrement installé leur piscine sans aucune aide d’un professionnel. Sept sur dix des 400 000 foyers ayant l’intention d’installer une piscine d’ici fin 2024 pensent demander le soutien d’un professionnel pour concrétiser leur projet.
La taille moyenne des piscines diminue
La prise en compte des attentes sociétales par les professionnels prend plusieurs formes. Les piscines s’adaptent à des jardins plus petits. Plus du tiers des piscines enterrées (35 %) est construit dans des jardins inférieurs ou égaux à 700 m2. La taille des piscines enterrées a également diminué, passant de 41,7 m2 en moyenne pour les piscines enterrées construites avant 1991 à 29 m2 pour les piscines construites à partir de 2019. Les professionnels répondent aussi à une demande accrue en équipements. Les abris, qui permettent de prolonger la saison des baignades, ont connu un nombre record d’installations en 2021.
Une norme environnementale européenne pour les piscines
Les professionnels sont également aux côtés des utilisateurs pour les accompagner dans une gestion maîtrisée des piscines afin de limiter leur empreinte environnementale. Forte de ses quelque 1 400 adhérents, la FPP a initié la norme environnementale européenne du secteur qui vient d’être finalisée. Elle fournira aux consommateurs des informations sur l’efficacité énergétique liée au fonctionnement de chacun des équipements composant une piscine, et pour la piscine dans sa globalité. Grâce à un référentiel de pictogrammes, les professionnels de la piscine et les consommateurs auront un aperçu des performances environnementales des différents équipements et produits. Publiée en août 2022, cette norme va progressivement entrer en application à partir de 2023. La Fédération travaille actuellement à l’élaboration d’un guide pour accompagner les professionnels dans sa mise en application.
Les professionnels sont aussi des conseillers
Les professionnels conseillent sur les bonnes pratiques à adopter afin de réduire l’utilisation de l’eau dans les piscines. Par exemple, une piscine ne se vide pas chaque année : le renouvellement d’un tiers de l’eau du bassin est largement suffisant. Protéger la piscine avec une couverture limite la pollution extérieure ainsi que l’évaporation de l’eau. Le procédé filtrant doit être approprié et bien dimensionné au type et à la taille de la piscine. Ou encore la pluie est l’alliée de la piscine : la pluviométrie permet d’apporter une partie de l’apport en eau nécessaire pour le renouvellement annuel. En France, une piscine reçoit entre 60 cm et 120 cm d’eau de pluie chaque année. La piscine devient un réservoir récupérateur d’eau et agit comme un tampon lors des violents orages dévastateurs.
Les piscines de plus en plus écologiques
45 % d’eau utilisée en moins en vingt-cinq ans
Cette diminution drastique est due à l’action de deux facteurs : la réduction des volumes des bassins et l’arrivée de techniques de filtration plus efficientes associées à une bonne circulation d’eau. L’utilisation de l’eau des piscines familiales représente aujourd’hui une faible part de l’utilisation de l’eau annuelle en France : 0,11 % pour le parc total des piscines et 0,02 % pour le remplissage des nouveaux bassins. La consommation d’eau de la totalité des piscines en France, soit plus de trois millions en 2021, représenterait 0,1 % de la consommation globale d’eau du pays.
Une consommation d’énergie réduite
Là encore, les avancées technologiques et l’amélioration des équipements de piscines ont permis de réduire la consommation d’énergie liée à la piscine. Les systèmes de filtration consomment 6,5 fois moins d’énergie, et les éclairages sont près de 40 fois moins énergivores qu’il y a quarante ans. La consommation des systèmes de chauffage (pompe à chaleur) a été divisée par 9,5 sur la même période.
Un traitement de l’eau raisonné
Les produits de traitement de l’eau sont les mêmes que ceux utilisés pour le réseau d’eau potable des villes et disposent chacun d’une norme européenne. Aujourd’hui, 80 % de la qualité de l’eau provient de la filtration et 20 % de l’utilisation des produits de traitement 
de l’eau. La concentration en chlore dans un bassin est en moyenne de 1 mg/l contre 0,2
à 0,5 mg/l dans les circuits de distribution des eaux de consommation humaine. Des solutions de remplacement du chlore en galet ont vu le jour comme le traitement par électrolyse de sel, ozone ou UV. L’électrolyse de sel surtout : aujourd’hui 28 % du parc de piscines en est équipé. Près d’une piscine sur deux est vendue avec ce traitement.
Le recyclage des matériaux des piscines
La FPP a mené en 2020 une étude sur les modalités de gestion des déchets de piscines auprès de ses adhérents. Près de 60 % de ces déchets sont recyclés, 30 % sont éliminés ou valorisés énergétiquement et 10 % sont réutilisés. Toutefois les solutions logistiques de reprise et de recyclage n’existent toujours pas sur tout le territoire pour certains matériaux, comme les liners en PVC (qui se changent tous les 10 à 15 ans) et les membranes armées, les coques en polyester et autres plastiques.
LE LABEL PROPISCINES
Le Label Propiscines de la FPP, qui fête cette année ses 10 ans, intègre depuis ses débuts l’environnement et la gestion de l’eau dans sa charte. Celle-ci comprend cinq chapitres : information et service client, respect des règles, qualité des produits et prestations, sécurité et préservation de l’environnement. En 2022, la FPP renforce l’obligation d’engagement environnemental de la charte. Aujourd’hui, 556 professionnels sont engagés dans cette démarche.
