Première offre d’alimentation pour bébés 100 % réunionnaise, la gamme P’tit Baba Bio, ainsi que le projet Mamilafé, sont élaborés à partir de fruits et légumes traditionnels provenant de l’agriculture bio locale. Une innovation sur un marché alimentaire jusque là l’apanage des grandes marques spécialisées importées.
L’alimentation pour l’enfant est la grande absente de l’offre alimentaire péï : c’est que mettent tout d’abord en lumière ces deux projets de petits pots pour bébés. P’tit Baba Bio, marque de l’entreprise artisanale Bio et Passion, propose depuis mars 2020 quatre gammes d’aliments pour bébé (4-6 mois, 6-8 mois, 8-10 mois, 10-12 mois) composées exclusivement de fruits et légumes réunionnais. « Du fait-maison local et de saison » souligne Ketty Turbot, fondatrice de Bio et Passion. Installée au Tampon, Ketty Turbot n’est pas une inconnue sur le marché du bio. Bio et Passion s’est taillée une réputation dans la vente de paniers de fruits et légumes bio aux particuliers, en vente directe et dans quelques points de vente. Avec P’tit Baba Bio, elle explore un nouveau débouché pour le bio à la Réunion. « Que les bébés réunionnais mangent dès les premières cuillères des produits de la Réunion » : ce projet est vieux de 2014. Ketty Turbot le concrétise aujourd’hui avec l’aide de sa sœur Nancy, éducatrice de jeunes enfants et orthophoniste, œuvrant notamment auprès d’enfants présentant des difficultés d’alimentation. Nancy Turbot apporte à P’tit Baba Bio son expertise des textures (purée, moulinée, écrasée, daube de petits morceaux fondants) convenant aux étapes de la diversification alimentaire entre quatre et douze mois. Des ateliers “ Manzé Local ” proposent par ailleurs aux parents d’échanger sur ce sujet pas toujours facile à appréhender : les spécificités de l’alimentation de l’enfant et l’intérêt de valoriser les saveurs locales à base de produits frais péï.
Une alternative fraîche aux petits pots industriels
La confection et la commercialisation artisanale d’une alimentation pour bébés s’effectue sous contrôle et dans le cadre d’une stricte réglementation. Pas d’ajout de sel, pas d’arôme, pots stérilisés, etc. Ketty Turbot n’a pu se lancer qu’après avoir franchi les étapes de la mise aux normes en termes de sûreté et traçabalité alimentaires. Outre un matériel d’analyse interne, elle fait appel au laboratoire Microlab pour le suivi microbiologique de ses produits. Au menu des P’tit Baba Bio : chouchou, citrouille, patate douce, carotte, courgette, pomme de terre, épinard, fruit à pain, cambar… Des produits de saison, ce qui signifie que l’offre évolue au cours de l’année. Les gammes P’tit Baba Bio sont conditionnées en pots de 200 g ou 390 g. Elles sont disponibles en vente directe (commande en ligne sur www.bioetpassion.re, avec livraison dans le Sud, l’Ouest et le Nord). P’tit Baba Bio est également distribuée chez Barbadine, nouvelle boutique bio qui vient d’ouvrir à Saint-Pierre, chez Ti Caze Bébé à Saint-Louis et dans les deux boutiques Wake Up de Saint-Denis et Saint-Gilles. La marque s’adresse aussi à la clientèle des établissements de la petite enfance : crèches, haltes-garderie, établissements hospitaliers…
Mamilafé, Initiative Remarquable
La bonne nouvelle est tombée fin juillet pour Maïté Lainé, fondatrice de Mamilafé : son projet de petits pots bio pour bébés fait partie des trois projets réunionnais labellisés Initiative Remarquable par Initiative France, le réseau de financement de création d’entreprises fondé par Guillaume Pepy, l’ancien président de la SNCF. Un gage de sérieux. Cette seconde offre de petits pots bio pour enfants doit voir le jour d’ici la fin de l’année ou dans les premiers mois de 2022. Maïté Lainé vise la vente directe en ligne (mamilafe.com). Elle aussi a pour ambition d’éduquer les enfants aux goûts des fruits et légumes de leur terre natale dès le plus jeune âge. Les produits tels que le chouchou, le goyavier, le letchi, les brèdes, les légumes lontan ou encore les épices, sont ici mis en valeur avec des produits exclusivement issus de l’agriculture biologique. Mamilafé met également en avant l’intérêt des circuits courts, du relationnel avec les producteurs, la volonté de transparence, la traçabilité et la valorisation des déchets, auquel s’ajoutera la consigne des pots et des emballages.