Fils d’Yvon Payet, fondateur d’Hyper Jardin, Yvann Payet a grandi au cœur de pépinières et a hérité de son père l’amour des plantes. Delphine De Dea Payet est urbaniste et aménageur. Les deux codirigeants du groupe Phytam mettent en commun leurs expériences, compétences et convictions dans le projet précurseur de parc d’agrotourisme Meristem. Né de l’expropriation annoncée d’Hyper Jardin pour réaliser l’écocité de Cambaie, Meristem prendrait place sur une surface de neuf hectares à Grand Pourpier. Depuis sa présentation en mars 2022, son caractère novateur et fédérateur suscite admiration et enthousiasme, mais aussi questionnements par la vision renouvelée inédite qu’il donne des espaces agricoles et naturels et de l’aménagement du territoire.
Leader Réunion : « Il n’est pas nécessaire d’être un expert en botanique pour réussir ses plantations ni d’avoir un diplôme de paysagiste pour aménager avec bonheur son jardin. » Ces mots d’Yvon Payet, écrits en l’an 2000, introduisent Mon jardin à La Réunion, ouvrage de référence du jardinage sous les tropiques. Vingt-trois ans plus tard, alors que zone urbaine et campagne tendent à s’interpénétrer à La Réunion comme ailleurs, sont-ils toujours aussi vrais ?
Delphine De Dea Payet et Yvann Payet : Le Réunionnais est attaché à « son île »,à « sa terre ». Et que ce soit la terre d’une jardinière d’un appartement en ville ou celle du jardin d’une case, que ce soit en tant qu’expert en botanique, en tant que passionné autodidacte ou grâce à la transmission orale de nos anciens, nous sommes tous des enfants qui remettons nos mains dans la terre quand nous cultivons des plantes ! Ce goût, ce plaisir à jardiner que nous partageons est intemporel. L’échelle urbaine importe peu. Nous avons tous un rôle citoyen envers l’environnement et la nature. Positionné sur toute la chaîne de valeur de l’économie du végétal tropical, notre groupe Phytam donne à toutes et tous les moyens de continuer à cultiver notre terre réunionnaise avec simplicité, authenticité et respect.
« L’esprit nature » : le slogan d’Hyper Jardin s’applique à toutes les activités du groupe Phytam. Comment définir l’esprit nature en ce début de XXIe siècle ?
Phytam est une société à mission dont la raison d’être est de développer le végétal tropical au travers de valeurs vertes et vertueuses, humaines et innovantes. C’est aujourd’hui notre définition actualisée de « l’esprit nature », slogan pensé par Hyper Jardin il y a trente-deux ans. Quand nous nous sommes engagés il y a trois ans dans une refondation RSE totale de toutes les entreprises du groupe, ce nouvel esprit nature a été notre fil conducteur. La filière du végétal est une activité économique dite « positive » puisque nous plantons des arbres. Néanmoins, nous portons la responsabilité de veiller à minimiser notre impact sur l’environnement, que ce soit dans nos importations (bilan carbone), dans l’utilisation de nos contenants (limitation du plastique), dans la gestion de l’eau ou de nos déchets, etc. L’esprit nature, en ce début de xxie siècle, est donc responsable, mais aussi authentique et poétique. Authentique avec le retour à l’essentiel et la joie de plaisirs simples comme voir une plante pousser. L’authenticité, c’est avec aussi pour nous la transmission d’une connaissance pratique et d’un savoir-faire horticoles auprès des plus jeunes, des passionnés ou des plus éloignés du monde du jardin pour aider à leur insertion sociale. Poétique enfin, car porteur de sens : l’esprit nature, c’est rêver à un monde meilleur, à une harmonie durable avec le végétal qui nous entoure.
Peu d’entreprises locales ont choisi de devenir « à mission » en se fixant une raison d’être. Pourquoi avoir franchi ce pas ?
Parce que c’est dans notre ADN. Nous n’avons pas vu la création d’une société à mission comme une belle action de communication que l’on va brandir pour « greenwasher ». Il s’agissait de valeurs personnelles que nous portions également au quotidien. Nous avons tenu à créer Phytam en société à mission, car nous avions à cœur de prendre en compte l’intérêt général et sociétal pour le territoire réunionnais, dans chacune de nos actions. Pour nous assurer que notre démarche reste au centre même de nos activités économiques, nous avons choisi de la positionner dans l’ADN du groupe, c’est-à-dire dans ses statuts. Nous pouvons ainsi interagir en cascade auprès de nos autres sociétés, que ce soit sur la production horticole de nos pépinières, sur notre espace de ventes, dans notre structure de prestation de services. Les objectifs statutaires de la société à mission ont été déclinés pour chacune des entreprises du groupe selon ses spécificités, avec des actions concrètes et opérationnelles de mises en œuvre.
Créée par Yvon Payet en 1991, Hyper Jardin fut la première jardinerie réunionnaise. Trente-deux ans plus tard, elle demeure un espace à part dans l’univers des enseignes de jardinerie, locales ou nationales, qui se sont implantées par la suite un peu partout dans l’île. Qu’est-ce qui fait toujours sa spécificité ?
D’abord, c’est sa configuration. Hyper Jardin est une jardinerie indépendante et familiale construite sur le modèle d’un parc floral. Au-delà du magasin, elle a été réfléchie pour que les familles puissent se promener au cœur d’allées fleuries et verdoyantes et profiter d’un lieu ressourçant. Depuis plus de trente ans, nous avons gardé cette vision d’un espace de vente atypique, où le végétal est omniprésent. Ensuite, Hyper Jardin fait partie d’un groupe familial à échelle humaine qui maîtrise la totalité de la chaîne de valeur du végétal tropical réunionnais : le foncier agricole est géré par le GFA des Karamboles, la production par Horticole Payet Yvon et Tropicarun, la commercialisation par Hyper Jardin, et les services supports et d’ingénierie avec Areka Réunion. Toutes les compétences sont complémentaires et viennent enrichir les conseils envers notre clientèle. Il y a aussi l’expertise métier : nos plantes sont produites par nos équipes d’horticulteurs dans les pépinières situées à quelques centaines de mètres de la jardinerie. Ainsi, le client est assuré d’avoir un conseil adapté au climat, au sol et à la géographie de l’île. Il y a enfin la transmission des savoirs qui caractérise Hyper Jardin. Certains de nos horticulteurs en pépinière ou de nos conseillers de vente travaillent à la jardinerie depuis plus de vingt ans. Ils forment nos nouveaux arrivants pour garantir la pérennité des techniques culturales. Pour les vendeurs, c’est aussi une fierté de partager leur savoir avec les visiteurs.
Hyper Jardin fait désormais partie du patrimoine réunionnais. Le nom de Phytam, en revanche, est moins connu. Pouvez-vous résumer l’histoire qui conduit de l’une à l’autre ?
Yvon Payet a été visionnaire en créant des entreprises qui n’existaient pas encore dans l’île : jardinerie, importation de nouvelles marques de matériels de jardinage. Chaque société étant autonome dans son fonctionnement. Le défi de la reprise et de la refondation des entreprises en 2019 a été de donner une cohérence d’ensemble à ces structures pour nous adapter aux évolutions du marché. Regrouper et articuler ces structures avec une vision commune nous a fait gagner en résilience. En parallèle, Phytam cherche aujourd’hui à diversifier ses activités en lien avec le végétal tropical : nourrir, décorer, embellir, soigner, partager, s’ouvrir au monde… Ce sont autant de déclinaisons porteuses d’innovations sociétales que Phytam incarne aujourd’hui grâce à notre complémentarité de dirigeants.
Comment s’articulent les différentes sociétés du groupe ?
Phytam est une SAS de conseils aux affaires, spécialisée dans la restructuration des entreprises via la RSE et dans le portage de projets agroterritoriaux. C’est également le cerveau de notre organisation. Areka Réunion en est l’exécutif, la « moelle épinière » qui orchestre la stratégie et décline le plan d’action : c’est une société de services supports et d’ingénierie, essentiellement pour le groupe. Horticole Payet Yvon et Hyper Jardin sont les « bras et jambes » en permettant la concrétisation par la production et la vente. Cet ensemble sera complété prochainement par la société Dypsis, qui sera une société d’aménagement d’espaces verts de proximité, pour les particuliers et les entreprises.
Le parc d’agrotourisme Meristem est la quintessence de vos expériences professionnelles respectives et de vos convictions. Mais, pour porter un tel projet, il faut un groupe solide. Comment se positionne le groupe Phytam dans le paysage de l’horticulture réunionnaise ? Est-il présent dans toutes les familles de la production horticole ?
Voilà près de quarante ans que la famille Payet est un acteur de la filière horticole réunionnaise. C’est un héritage et, à la fois, un ancrage économique et territorial. Nous portons une dynamique active et sommes vecteur d’emplois, particulièrement sur le territoire de l’Ouest. Notre groupe participe à la structuration de la filière en étant présent au sein de l’UHPR*, mais il se distingue aussi nettement dans le milieu de l’horticulture locale par son positionnement engagé dans le développement durable. Parler de la solidité d’un groupe dans une période si soumise à des aléas mondiaux —hier la Covid, aujourd’hui l’inflation — reste cependant peu probant ! Notre capacité à durer et à nous renouveler quand cela devient nécessaire témoigne de notre ténacité et de notre agilité. Cela nous semble être les meilleures qualités pour nous engager dans des projets d’avenir.
Comment se portent les marchés de l’horticulture ? Sont-ils touchés par le contexte inflationniste ?
Les marchés de l’horticulture sont tendus, avec un pouvoir d’achat client en baisse du fait de l’inflation. Nos clients priorisent des achats essentiels, la nourriture, le transport, etc., mais ils restent tout de même attachés à leur jardin. De notre côté, pour profiter d’un coût d’achat le moins élevé possible, la tentation de l’importation est forte, mais elle représente une menace pour nos emplois et notre biodiversité locale. Aujourd’hui, ceux qui achètent chez nous sont conscients de prioriser un savoir-faire réunionnais : avec plus de 300 000 plantes produites en 2022, 98 % du végétal vendu chez Hyper Jardin a poussé à La Réunion.
Vous avancez un concept d’« ingénierie verte », associé au conseil en stratégie sociétale, ainsi qu’un concept de « foncier vert », associé à l’économie de la fonctionnalité. Que recouvrent ces termes ?
Ces concepts partent d’un constat simple. La pression immobilière en lien avec l’urbanisation insulaire, par nature contrainte, a une incidence sur le foncier agricole. Souvent, un déclassement réglementaire au Plan Local d’Urbanisme est recherché pour bénéficier d’une plus-value financière. Des outils ont été mis en place pour protéger ces terres agricoles, comme une commission indépendante par exemple**. Pour autant, il nous a semblé que la valorisation du foncier agricole pouvait être issue d’une autre source que de sa productivité en matière de rendement : il peut l’être aussi par son usage. C’est le principe de l’économie de la fonctionnalité, qui considère que le prix n’est plus forcément calculé par rapport au produit lui-même, mais par rapport à son utilité, c’est-à-dire de ce que l’on fera de ce produit. Aujourd’hui, les cultures agricoles créent très peu d’emplois à l’hectare, et la place de l’activité humaine y est souvent limitée. En impulsant des « espaces d’usages à haute valeur ajoutée » pour nos fonciers, nous considérons que l’utilisation agricole peut non seulement être diversifiée — transformation in situ, dégustation des produits du sol, formations pédagogiques… —, mais aussi devenir inclusive socialement avec la création d’emplois, l’insertion, le partage de savoir… C’est notre principe de « foncier vert ».
Cette approche relie les métiers de l’agriculture à des compétences multiples autres que culturales.
En effet, pour mettre en œuvre de tels projets ou programmes, des compétences innovantes et avérées sont indispensables : montage de projets complexes, expertise dans le domaine de l’aménagement, mais aussi celui de l’horticulture et du végétal, dans l’agriculture urbaine, dans la direction de sociétés multiples et coordonnées entre elles (qui seront les centres de profit), dans les innovations sociétales et territoriales… La mise en musique d’un programme comme Meristem n’est pas un simple projet agroécologique. C’est la création d’un tiers-lieu agricole aux fonctionnalités hybrides, d’intérêt général, porté par un acteur privé. Son articulation est d’ailleurs, pour l’instant, inclassable pour l’organisation administrative en place ! L’ingénierie « verte » que nous devons imaginer et mettre en place demande technicité et créativité, car un projet comme Meristem n’existe nulle part.
N’est-ce pas un nouveau rapport au végétal qui se dessine derrière ces concepts ?
Bien sûr ! C’est une nouvelle façon d’envisager notre rapport à ce qui nous entoure, et notre rapport aux affaires, au travail, à la solidarité. Pourquoi morceler la chaîne de valeur d’un produit plutôt que de la proposer dans son entièreté et au même endroit ? Pourquoi penser que l’aménagement n’est pas compatible avec l’agriculture ni avec la préservation de la biodiversité en espaces naturels, comme les microforêts urbaines ? Pourquoi un privé ne pourrait-il pas se saisir de la question de l’intérêt général tout en créant une entreprise rentable ? Nos valeurs, et la vision que nous portons sur le développement du territoire réunionnais, dépassent ces clivages pour aller vers un engagement réel et sincère de notre action. Nous espérons simplement que cet élan sera suivi par des parties prenantes motivées par ce renouveau.
Vous avez présenté l’année dernière les grandes lignes du projet Meristem qui donne corps à cette approche novatrice. Meristem innove en intégrant plusieurs fonctions, comme une plante. Pouvez-vous rappeler quelles sont ces fonctions, et donc les différentes activités qui pourront interagir sur place ?
Meristem va regrouper plusieurs activités en un tiers-lieu déployant : des services, des commerces, des restaurants, des lieux de détente pour les familles ; la location d’espaces au cœur du parc pour les professionnels et les touristes ; une pépinière exclusivement réservée aux professionnels ; des accompagnements pédagogiques et pratiques pour les scolaires et les passionnés du végétal et du bien-être.
Le groupe Phytam est-il seul à financer ce projet ?
Aujourd’hui, le foncier nous appartient. Phytam finance donc l’ingénierie de projet en fonds propre. Aucune collectivité n’a à ce jour manifesté un intérêt suffisant pour être partie prenante du projet, malgré les 150 emplois que nous allons générer en quelques années, une école du végétal tropical pour former les Réunionnais et un espace touristique consacré à l’excellence horticole réunionnaise. Les représentants de l’État au niveau local butent, quant à eux, sur le volet réglementaire du projet sans nous accompagner dans une recherche de solutions. Et les élus locaux semblent absents malgré le parallèle évident avec l’écocité voisine.
Que devient la jardinerie Hyper Jardin : est-elle intégrée au projet Meristem ?
Cette année, l’Hyper Jardin de Saint-Paul Cambaie fête ses trente-deux ans d’existence. Expropriée par le projet d’écocité, nous souhaitions un repositionnement de la jardinerie sur son périmètre, mais cela n’a pas été possible pour le TCO. Alors évidemment, nous aimerions qu’elle fasse partie de Meristem, mais sous un nouveau format de parc floral.
Comment sera géré le parc Meristem ? Avez-vous défini les modalités de son écofonctionnement, notamment les consommations en eau, en énergie, la gestion des déchets, la protection des plantes, etc. ?
Nous travaillons actuellement aux études préopérationnelles du parc et à son montage juridico-financier. Néanmoins, nous envisageons d’ores et déjà une autonomie en énergie grâce à des panneaux photovoltaïques implantés sur une serre de production horticole ; nos plantes ont besoin d’ombre. La gestion des déchets est coordonnée à l’intérieur du parc sachant que, pour nous, certaines matières sont une ressource, comme les déchets verts qui nous sont très utiles pour le paillage. L’eau est envisagée sur deux axes : l’irrigation agricole nous bénéficions de l’antenne « zéro » issue du basculement des eaux d’est en ouest*** et nous voulons recréer un arrosage « de visu » par la main de l’homme) et l’utilisation du circuit des eaux pluviales pour diversifier les zones de plantations. Enfin, nos pépinières mettent en œuvre depuis plusieurs années des méthodes d’agroforesterie en implantant des unités écologiques, haies ou îlots végétalisés. Cela nous permet de limiter énormément l’utilisation de pesticides. Nous devrions d’ailleurs démarrer très prochainement un programme de protection biologique intégrée avec des lâchers de coccinelles et tester des pots en matière organique pour limiter le plastique. Cela fait partie des objectifs annuels de notre plan d’action RSE, que nous avons validé en mars 2023.
Quelle sera l’offre de restauration de Meristem ?
Meristem proposera trois espaces distincts de restauration saine à partir des productions maraîchères du parc et d’une future halle de marché des circuits courts avec des producteurs locaux bio ou en agriculture raisonnée réunionnais, avec qui nous partagerons les mêmes valeurs. Il y aura donc un restaurant de salades et plats cuisinés pour le midi, un salon de tisanes (aromatiques, plantes médicinales, glaces et sorbets, jus) et un bistrot bio, que nous espérons ouverts le soir ou pour des événements festifs. Nous réfléchissons en ce moment à comment implanter ce type de fonctions sur le parc, sans que ce soit une gêne pour les riverains, mais plutôt un lieu de convivialité et de développement touristique.
Vous avez présenté Meristem au salon international des innovations territoriales, Innopolis expo 2022. Comment le projet a-t-il été reçu, et de tels espaces existent-ils en métropole ?
Innopolis expo nous a formidablement accueillis en septembre 2022 ! Nous avons pu présenter le projet sur un stand spécifique,, ainsi qu’en conférence en binôme avec le ministère du Développement durable.
Les visiteurs professionnels nous ont beaucoup questionnés sur le montage et la réalisation de Meristem, ils ont salué la particularité de notre équipe à imaginer ce type de projets. Nos compétences et spécificités réunionnaises ont été vraiment soulignées, et nous avons déjà été invités à reproduire ce programme dans d’autres territoires ultramarins, ainsi que dans deux pays du Maghreb.
Quelles sont les réactions des institutions, collectivités, aménageurs publics à votre projet ?
Depuis le lancement du projet auprès des institutions en août 2022, nous avons été reçus par plusieurs cabinets ministériels, ainsi que par celui de la Première ministre. Localement, à ce jour, seules cinq personnalités publiques nous ont répondu. Concernant la sphère technique et les aménageurs, nous espérons une rencontre avec l’équipe de l’écocité. Heureusement, nous travaillons de concert avec les services du TCO qui se mobilisent à nos côtés.
Vous avez prévu d’ouvrir Meristem à la mi-2025. Où en êtes-vous dans la programmation du projet ?
Entre 2019 et 2020, nous avons travaillé sur sa faisabilité. Depuis 2021, nous œuvrons à la réorganisation de nos activités en interne et à la refonte profonde de nos entreprises pour permettre l’accompagnement de Meristem. En ce début de 2023, nous poursuivons nos consultations des services instructeurs et menons les études relatives aux demandes d’autorisations administratives. Enfin, nous organisons en parallèle la première tranche de réalisation du projet. Elle porte sur la réappropriation de la production agricole et horticole in situ qui ne nécessite pas de validations réglementaires particulières. Elle permettra la plantation de nombreux arbres endémiques et d’une agrumeraie, de la zone des plantes nourricières, potagères et aromatiques, et des haies de délimitation et des cheminements agricoles dédiés. D’autre part, cette phase sera celle d’un développement de notre production horticole, tant pour les professionnels que pour un secteur consacré à la production-vente aux particuliers. Son ouverture est prévue au 1er semestre 2024.
* Union des horticulteurs et pépiniéristes de La Réunion.
** Commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers.
*** Appelée basculement des eaux, l’Irrigation du littoral Ouest (ILO) apporte une solution à grande échelle au déficit chronique en eau du versant ouest de La Réunion. L’eau captée dans les cirques de Salazie et de Mafate est transportée en gravitaire à travers la montagne par un tunnel et distribuée sur le littoral Ouest depuis La Possession jusqu’à Saint-Leu.
Meristem : quelques chiffres clés
• 46 740 m2 d’espaces verts.
• 4 800 m² d’espaces de gestion écologique de l’eau.
• 1 000 arbres et arbustes plantés.
• 300 variétés de plantes à découvrir.
• 3 000 m2 de serres photovoltaïques.
• 188 places de parking végétalisé.
• 16 métiers représentés.
• 150 emplois permanents.
L’UNION DE L’HORTICULTURE ET DE L’AMÉNAGEMENT URBAIN
Diplômé de l’école d’horticulture Agricampus de Hyères dans le Var en 2000, Yvann Payet a été horticulteur dans l’entreprise pendant vingt-deux ans avant d’en prendre la direction en 2019, puis la gérance de l’ensemble du groupe, auquel il a insufflé une nouvelle dynamique, innovante, verte et vertueuse. Formée à la sociologie de projets, urbaniste et experte en stratégies de développement des territoires, Delphine De Dea Payet a été directrice d’agence d’urbanisme (Agorah), aménageur opérationnel, et responsable d’études pour la mise en œuvre et l’évaluation de politiques publiques nationales et territoriales en agence nationale. Elle met au service de Meristem son expertise acquise depuis plus de vingt-cinq ans dans la conception, le montage et la gestion de projets complexes. Décédé en décembre 2022, Yvon Payet était originaire de Salazie et autodidacte. Au milieu des années 1980, il investit dans l’achat et la culture de terres agricoles à Saint-Paul. Pépiniériste reconnu à compter de 1985, passionné par l’art du jardinage, il créé sa jardinerie Hyper Jardin en 1991 et produit la majorité de ses plantes localement, dans ses propres pépinières de Grand Pourpier, Cambaie, Villèle et de la Petite France ou Petite-Île. Dans son ouvrage Mon jardin à La Réunion, paru en 2000, il a souhaité transmettre au plus grand nombre les connaissances de la culture végétale du jardin tropical.