Liberté de la presse en baisse
Dans la région
Le classement 2021 de la liberté de la presse dans le monde, établi par Reporters Sans Frontières, fait apparaître un recul dans les pays du sud-ouest de l’océan Indien, à l’exception notable des Seychelles. 57ème, Madagascar perd trois places. « La précarité des journalistes et des médias malgaches les rend particulièrement vulnérables à l’influence des hommes d’affaires et des responsables politiques, qui possèdent de nombreux organes de presse », estime RSF. L’île Maurice perd cinq places et se classe au 61ème rang du classement. « Le paysage médiatique y est fortement polarisé et reste très marqué par l’influence des personnalités du monde politique ou économique qui en assurent le financement ou la promotion », commente RSF alors que la radio et la télévision nationales confondent trop souvent information et propagande. La baisse est encore plus nette pour les Comores, au 84ème rang (-9 places). « Les tensions politiques qui ont marqué le référendum constitutionnel de 2018 et la réélection du président Azali Assoumani en 2019 se sont accompagnées d’une recrudescence importante et inhabituelle des atteintes à la liberté de la presse, obligeant des journalistes comoriens à sortir du territoire pour leur propre sécurité et des journalistes étrangers à quitter l’archipel après avoir été arrêtés », rappelle RSF. Inversement, les Seychelles font un bond de 11 places et apparaissent en 52ème position, pays le mieux classé de la zone. « Les réflexes d’autocensure (…) se dissipent peu à peu, faisant place à une diversité d’opinions et à une plus grande liberté éditoriale pour les journalistes », selon RSF, et « les médias publics s’affranchissent de plus en plus de l’emprise très forte de l’Etat ». La France est 34ème (stable) de ce classement dont la Norvège reste le champion.