Directeur Grande distribution Océan Indien GBH, Amaury de Lavigne fait le point sur la rénovation des points de vente Carrefour et Carrefour Market à La Réunion. Chiffres à l’appui, il expose la place actuelle de l’enseigne dans le paysage commercial réunionnais.
Leader Réunion : Les consommateurs ont pu voir la transformation des magasins Carrefour depuis la reprise de Vindémia, il y a deux ans. Où en est le programme de rénovation et de relance de ces magasins ?
Amaury de Lavigne : Nous avons rénové six magasins l’année dernière et nous poursuivons notre plan d’investissements conséquent.
Les difficultés d’approvisionnement et de commande de matériel ont malheureusement ralenti les travaux. En 2022, nous avons rénové les magasins de Chatel, de Saint-Benoit et de Roquefeuil. Début 2023, nous refaisons les magasins de Vauban, Saint-Joseph et Moufia.
Êtes-vous satisfait des résultats obtenus par l’enseigne ?
La fréquentation de nos magasins progresse et nos chiffres d’affaires évoluent dans le bon sens. Les efforts que nous faisons tous les jours sur les prix, nos engagements de lutte contre l’inflation semblent trouver un écho favorable auprès de nos clients. Cependant, les difficultés d’approvisionnement et la hausse des prix, que nous ne répercutons pas systématiquement, contraignent fortement nos marges. Les équilibres économiques sont très difficiles à trouver pour le moment.
L’évolution du paysage commercial consécutive aux difficultés de Run Market a ramené sur le tapis la sempiternelle critique qui vous est faite : GBH aurait un poids trop important sur l’île. Que répondez-vous ?
L’enseigne Carrefour d’aujourd’hui a moins de magasins et de surface commerciale que Casino/Vindémia précédemment. Lors du rachat de Vindémia, l’Autorité de la Concurrence nous a demandé de céder six magasins (quatre hypers et deux supers). Avec nos trois magasins historiques, nous avons aujourd’hui un parc réduit de trois magasins et 2 000 m2 de surface commerciale en moins. Pour rappel, nous avons 26 % de part de marché en surface de vente conformément à la méthode de calcul de l’Autorité de la Concurrence, et 29 % de part de marché en chiffre d’affaires, soit 750 millions d’euros de CA sur un marché alimentaire réunionnais évalué à 2,6 milliards d’euros. Enfin nous avons tenu nos engagements pris lors de la reprise de Vindémia, notamment en réalisant une baisse des prix de 7 % sur le périmètre Vindémia en novembre 2020 lors de la reprise des magasins. La concurrence n’a jamais été aussi vive et équilibrée que depuis le rachat de Vindémia. C’est la première fois que les coleaders ont une taille et un chiffre d’affaires équivalents. A La Réunion, Il y avait toujours eu deux enseignes principales, mais avec un décalage important entre le premier et le second. Si nous n’avions pas fait cette opération, Vindémia aurait certainement été vendu par morceaux, ce qui aurait provoqué une casse sociale importante, et considérablement renforcé une enseigne par rapport à toutes les autres.
Les enseignes de grande distribution de La Réunion ont le choix entre se fournir directement auprès des marques ou passer par des grossistes importateurs. GBH étant également grossiste importateur avec Bamyrex, quelle est la politique du groupe dans ce domaine ?
Le groupe a toujours privilégié le développement local, tant dans les filières animales ou végétales que chez les industriels. Les produits faits localement occupent plus de 30 % des linéaires dans nos magasins. Pour l’import, nous regardons toujours ce qu’il y a de plus avantageux pour nos clients. Nos choix sont dictés par des impératifs de prix, de durée de vie des produits et de possibilités de stockage.
