Le 17 août dernier, Air Austral et Corsair annonçaient conjointement l’engagement de discussions « afin de conclure un accord de coopération commerciale » sur les routes entre la métropole et l’océan Indien, sans préciser la teneur de ce rapprochement.
Les deux compagnies évoquaient seulement « la mise en commun de moyens et la mise en œuvre de synergies », tout en préservant « l’identité et l’indépendance » de chacune d’elles.
Trois mois plus tard, aucune précision complémentaire n’avait été apportée sur l’accord commercial en cours de préparation, alors que l’inquiétude grandissait dans les rangs d’Air Austral et au sein de la classe politique réunionnaise. Le 14 novembre, plusieurs parlementaires entouraient Huguette Bello, prenant la parole dans les jardins de la Préfecture devant 150 salariés de la compagnie. La présidente du Conseil régional, principal actionnaire d’Air Austral, réaffirmait la nécessité de préserver l’indépendance de la compagnie et sa gouvernance réunionnaise, tout en demandant à l’Etat de renforcer son soutien.
Mais ce dernier semble plutôt encourager un rapprochement capitalistique entre Air Austral et Corsair, qui ont toutes les deux subi de lourdes pertes depuis le début de la crise sanitaire. Pour calmer les inquiétudes réunionnaises, le gouvernement a fait intervenir Olivier Dussopt, ministre délégué aux Comptes publics, pour répondre à une question du député David Lorion à l’Assemblée nationale. « Le rapprochement entre Corsair et Air Austral est une option qui aurait le mérite de préserver une identité réunionnaise et l’implantation locale, sur laquelle chacun devrait travailler », a déclaré le ministre. Selon lui, l’Etat est prêt à accompagner la restructuration de la dette d’Air Austral – qui a notamment contracté 80 millions d’euros de prêts garantis par l’Etat – à condition que les actionnaires y contribuent et que la Commission européenne l’accepte. A l’heure où ces lignes sont écrites, le 20 novembre, le plus grand flou régnait sur ce dossier stratégique pour le désenclavement de La Réunion, la concurrence sur la ligne métropole-Réunion et les 860 emplois directs à Air Austral.
Quatrième Airbus A330neo pour Corsair
Corsair a réceptionné le 18 novembre son 4ème Airbus A 330neo, qui a été mis en opération sur la ligne Paris-Réunion à partir du 23 novembre. Les performances de cet appareil permettent d’améliorer l’emport total (jusqu’à 10 tonnes supplémentaires en passagers et en fret) par rapport aux A330-300 actuellement opérés par la compagnie. « Il desservira majoritairement l’océan Indien, et permettra ainsi de répondre à la diversification des dessertes de cette zone par la compagnie, annonce Corsair, avec l’ouverture des lignes depuis Lyon et Marseille vers l’océan Indien à compter du 21 juin 2021, ainsi que la reprise des vols vers l’île Maurice depuis le 22 octobre 2021 ». Les performances environnementales de l’Airbus A330neo sont en nette amélioration par rapport à celles des avions de la génération précédente : réduction de 60% de l’empreinte sonore, de 25% de consommation de carburant et d’émissions de CO2 par siège. Le 5ème A 330neo commandé par Corsair est attendu en avril 2022. La compagnie comptera alors 50% d’avions de dernière génération.
L’aéroport Roland-Garros à la COP26
Guillaume Branlat, président du directoire de l’aéroport Roland-Garros, est intervenu en vidéo le 10 novembre dernier dans le cadre de la Conférence de Glasgow sur les changements climatiques (COP 26). L’aéroport de la Réunion faisait en effet partie des quatre plates-formes retenues par l’Airport Council International (Conseil international des aéroports), aux côtés des aéroports des Galapagos, de New-Delhi et de Vancouver, pour témoigner de leur engagement dans la transition écologique. Dans son intervention enregistrée d’une minute, Guillaume Branlat a rappelé l’ambition environnementale de l’aéroport Roland-Garros, qui s’est déjà concrétisée dans plusieurs réalisations. Il a notamment présenté la nouvelle aérogare ouest, dont la construction a débuté en octobre. Il s’agira de la première aérogare bioclimatique au monde édifiée dans une région tropicale exposée aux cyclones. Les lauréats du projet architectural, le cabinet AIA Life Designers, ont respecté un cahier des charges imposant notamment de privilégier la ventilation naturelle et de ne pas recourir à la climatisation dans la plupart des espaces du bâtiment. En avril 2021, l’aéroport Roland-Garros a été le premier aéroport d’Outre-mer et le septième aéroport français à obtenir l’Airport Carbon Accreditation de niveau 3, qui reconnaît l’engagement de la Société aéroportuaire et de plusieurs partenaires de la plate-forme dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.