Du 24 au 26 octobre à Paris Villepinte, Natexpo 2021 offre l’occasion exceptionnelle de découvrir toutes les nouveautés et les initiatives prises ces derniers temps par les professionnels de la bio, qui ont fait preuve d’un dynamisme spectaculaire face à la crise. Un nombre record de 1 350 exposants, français et internationaux, est attendu sur le seul salon bio de cette ampleur prévu en présentiel cette année. Natexpo prendra ses quartiers pour faire un tour d’horizon des innovations dans tous les domaines de la bio : Alimentation, Ingrédients, Cosmétiques et Hygiène, Compléments alimentaires, Services et équipements pour le magasin et les marques. De plus, cette année Natexpo propose pour la première fois et au cœur du salon, un nouvel espace « Eco-Produits / Eco-Services», un secteur en plein boom.
Natexpo 2021 s’annonce stratégique alors que la pandémie de la Covid 19 sonne comme un avertissement à penser et vivre autrement. L’heure est que plus que jamais à l’innovation dans la bio, et ce salon professionnel historique peut compter sur la fidélité de ses exposants et sur son attrait auprès des nouveaux acteurs de la bio. Ils seront plus de 150 à inaugurer leur participation à l’événement, dont de nombreux intervenants sur le Village Foodtech qui mettent la technologie et l’innovation au service d’une meilleure alimentation. Parmi les nombreuses innovations présentées sur le salon, les visiteurs découvriront en particulier les lauréats des Trophées Natexpo qui récompensent les nouveautés du marché. Ils auront également l’occasion d’explorer, via la Galerie des Nouveautés, les nouvelles tendances du moment, que ce soit dans le domaine de la santé, de la gastronomie, du minimalisme ou des nouveaux ingrédients. Plus de 200 produits seront présentés dans cet espace.
Des habitudes de consommation en mutation
La nouvelle écologie de soi, les contre-cultures gastronomiques, les natures inédites et les minimalismes modernes : ce sont les dernières tendances de fond qui animent le marché bio. En ligne avec les nouvelles attentes des consommateurs, l’univers de la bio propose des produits et services largement plébiscités dans tous les domaines: alimentation, cosmétiques, hygiène, compléments alimentaires… Cette vitalité, inscrite dans des habitudes de consommation en mutation, est également profondément marquée par des attentes de plus en plus fortes en matière de responsabilité sociétale. Les consommateurs veulent en effet que les entreprises s’engagent au-delà de l’agriculture biologique. Face aux tendances liées à l’anti-gaspi, au zéro-déchet, à l’upcycling, à l’approvisionnement local, à la décarbonation, à la saisonnalité, à la juste rémunération de tous les maillons… les enjeux sont nombreux pour les entreprises et tous les secteurs sont concernés. C’est pourquoi Natexpo propose cette année de réunir les entreprises innovantes au sein d’un nouvel espace « Éco-Produits / Éco-Services », accueillant, entre autres, Le Lab et le Village Foodtech. Lancé en 2018, Le Lab réunit des startups proposant des solutions, produits et services pour l’économie circulaire. Le Village Foodtech est un nouveau pôle qui complète la vision à 360° des dernières tendances de la bio.
La bio, enjeu de société
La quête de sens a infusé nos vies. Durant cette période inédite, le rapport au monde, à la nature, au travail et au foyer a été modifié. La notion même de la normalité pose aujourd’hui question. Si une majorité de personnes attend un retour à la normale, d’autres disent souhaiter de profondes mutations sociétales. Un Français sur quatre considère néanmoins qu’on ne retrouvera jamais une vie normale. Mais cette lassitude qui a envahi les Français semble s’estomper au fur et à mesure que la sortie de crise et la réouverture des lieux progressent… Quoi qu’il en soit, la Covid-19 et les confinements successifs ont changé la hiérarchisation de nos priorités, mais sans les modifier elles-mêmes. Au plus fort de la crise, les Français plaçaient bien sûr l’épidémie seule en tête de leurs préoccupations (76 %), suivis par le système de santé (42 %) et le réchauffement climatique (33 %). Les deux mouvements structurants de la société – la quête de santé et la recherche d’écologie, qui sont les deux forces motrices de la bio – n’ont pas été masqués. Si les préoccupations relatives au plastique ont faibli temporairement, il est indéniable que la bio continue de prôner le zéro gâchis et le zéro déchet (donc le quasi zéro plastique). Le goût du faire soi-même, en frais, en bio et en local est également revenu plus que jamais. Au final, cette pandémie a mis en lumière la nécessité de retrouver une certaine souveraineté alimentaire, dans les villes et dans les campagnes. En positif également, le besoin d’être mieux relié aux autres et à la nature.
Une nouvelle écologie de soi
Avant la pandémie, la naturalité et la durabilité étaient de mise, sans conditions. Ces mouvements de fond restent présents, mais pour certains, le besoin primaire de sécurité individuelle a pris le dessus.
Face à un environnement perçu comme inquiétant, à des contacts jugés contaminants, de nouveaux réflexes et gestes (barrières) ont été développés. Ces distances réinventent le rapport au monde, à soi et à l’autre. Et ce mode de vie semble perdurer, en attendant qu’une large majorité de la population française soit vaccinée… Ainsi vient l’ère du ‘Covid-Care’, portant une promesse de désinfection dont la demande est grande, et qui permet même aux marques de parfum de lancer des gels hydroalcooliques plaisants, aux senteurs de oud, bergamote, etc. Le retour d’un hygiénisme massif a fait fleurir sur le territoire du bio des solutions efficaces et écologiques, pour rassurer et porter valeurs et modes de vie.
Mon immunité en priorité
L’obsession “ healthy ” est une lame de fond qui s’est amplifiée avec la pandémie. La quête de bonne santé, du sain, s’est alliée à la recherche d’immunité. Celle-ci étant devenue le meilleur rempart naturel pour soi, une sorte d’assurance complémentaire aux gestes barrières. Si booster l’immunité est toujours une promesse inhérente aux compléments alimentaires, elle vient désormais redéfinir les produits alimentaires et même gastronomiques. Parallèlement, le microbiote intestinal (autrefois nommé flore intestinale) devient un concept mieux compris et pris en compte par les consommateurs. D’autant plus depuis que le lien scientifique a été établi avec l’immunité individuelle. La tendance des produits à valence microbiotique a donc continué son ascension, pour aller au-delà des ferments lactiques des yaourts et enrichir les boissons pétillantes, jus smoothies et même les barres nutritionnelles.
Les contre-cultures gastronomiques
Alors que les bars, restaurants, terrasses ont été fermés de nombreux mois, la pandémie a permis de repenser la convivialité et le goût.
L’apéritif a été LA parenthèse plaisir dans cette période d’enfermement. Ainsi, en 2020, les produits salés apéritifs ont connu une progression de 5,6 % par rapport à 2019, et ce sont les graines (cacahuètes, noix de cajou, etc.) qui ont bénéficié de la meilleure croissance. Les apéros virtuels sous confinement et couvre-feu et les repas hybrides déjeunatoires et dînatoires ont rythmé et réinventé avec facilité le quotidien des familles forcées à cuisiner trois fois par jour, sept jours sur sept. Cette créativité pré-repas a donné naissance à de nouvelles associations gustatives pour les sauces, dips et autres tartinades, quand elle n’a pas réinventé les boissons, pour garder le plaisir de la célébration, sans l’ivresse du collectif.
La nouvelle gastronomie
S’en est suivi aussi un engouement encore plus massif pour la cuisine et qui devrait durer. En 2021, près d’un foyer sur cinq assure cuisiner plus souvent à l’aide d’ingrédients préparés et plus d’un foyer sur trois cuisine plus souvent des plats fait maison. La pâtisserie tire également son épingle du jeu, avec 40 % des foyers qui déclarent faire de la pâtisserie plus souvent qu’avant le début de la pandémie. Et une grande partie a l’intention de continuer à cuisiner. 61 % pensent en effet rester sur ces mêmes habitudes, 29 % souhaitent le faire encore plus souvent. Les marques de la bio ont ouvert les frontières pour concocter des recettes inédites, des associations surprenantes. Une façon de ramener une fraîcheur de surprises dans un univers réduit à son espace de vie : l’exotisme de nouvelles dégustations sans quitter son salon.
Le vegan au paradis de la croissance
En 2040, 60 % de la viande consommée sera artificielle ou végétale. Par ailleurs, la hausse du marché du végétal a été de 10 % en France en un an, à 497 millions d’euros. Partie prenante de la transition alimentaire, le véganisme est en train de révolutionner la société. Dans un monde devenant conscient du besoin de réduire ses impacts écologiques et ses cruautés, les options pour la transition se multiplient, à mesure que de nouveaux entrants investissent ce paradis de croissance. Par ailleurs le plan Protéines Végétales est une des mesures phares du volet agricole du plan de relance, avec une enveloppe de 120 millions d’euros. A l’échelle mondiale le segment devrait atteindre 15 milliards d’euros en 2025. Fromagerie, gastronomie, grillades, recettes et plats préparés… toutes les catégories alimentaires des supermarchés continueront d’être réinventées.
Huiles et chanvre : les natures inédites
Le répertoire des huiles ne cesse de s’allonger, pour proposer une multitude d’options végétales, au pays de la cuisine historiquement au beurre. Le chanvre devient visible tant dans les salles de bain que dans les cuisines.
Les prédictions annoncent un ralentissement mondial du marché de la star des huiles, l’olive, pour voir émerger des ors liquides inédits, issus de la cameline, du chanvre, ou encore de la graine de chia… Un eldorado, ou plutôt “ oildorado ”, puisque le répertoire des graines et oléagineux est vaste. Alors que le chanvre et le CBD (ou cannabidiol, la molécule non psychotrope du cannabis) font un tabac depuis plusieurs années outre-Atlantique, tant en alimentaire qu’en cosmétique, la France s’était montrée jusque-là prudente. Deuxième producteur mondial, avec environ 8 000 hectares cultivés (essentiellement destinés à un usage industriel), la France autorisera bientôt l’utilisation des extraits de chanvre français, en particulier du cannabidiol dans les produits finis (les produits déjà en vente contiennent du CBD d’origine étrangère). Le chanvre se retrouve dans des shampoings, petits déjeuners ou encore pâtes à tartiner. Un ingrédient d’antan, garantie sans effet planant, mais relaxant.
Les minimalismes modernes
La pandémie a freiné la progression du vrac. Néanmoins, début 2020, limiter les emballages était la résolution numéro un des Français. De leur côté, les marques réinventent leurs formules, leur process, pour identifier, transformer, revaloriser nos déchets.
Nul doute que cette préoccupation va revenir sur le devant de la scène, en parallèle avec la préservation de la planète. D’autant qu’en 2030, la France devrait imposer de proposer une certaine quantité de vrac dans les magasins de plus de 400 m2 : au moins 20 % de leur surface de vente de produits de grande consommation, ou un dispositif d’effet équivalent exprimé en nombre de références ou en proportion du chiffre d’affaires, à la vente de produits présentés sans emballage primaire. L’étendue du vrac est annoncée car ce mode d’achat permet de combiner écologie et économies. En effet, pour 37 % des Français, le vrac permet d’acheter la juste quantité souhaitée quand 22 % le choisissent afin de réduire leurs déchets d’emballage. Ce tournant du vrac en alimentaire trouve son pendant en hygiène et cosmétique, avec les solutions de remplissage. La recharge devient une expérience et plus seulement une étape supplémentaire de l’acte d’achat. Un autre gagnant de ce mouvement est l’emballage zéro déchet : biodégradable, compostable, sans plastique et réutilisable.
Le succès du solide
C’est avant tout un succès beauté, qui inspire tous les segments de la cosmétique. En 2020 les ventes de shampoings solides grandes et moyennes surfaces ont explosé pour atteindre une croissance de 422 % en valeur. Après l’hygiène, ces formats bousculent les soins et même les protections solaires. Nouvelles gestuelles, empreintes réduites (de plastique, eau et carbone), sans conservateur (puisque sans eau et donc sans bactéries), cette nouvelle galénique semble avoir tout pour elle. Au point de venir aussi inspirer les produits ménagers comme la vaisselle, via un pain solide, plutôt qu’un liquide.
Le surcyclage, nouveau standard
Désormais 94 % des Français déclarent faire attention au gaspillage alimentaire et un Français sur deux se sent même coupable au moment de jeter un produit. Mieux encore, également un sur deux pratique au moins cinq gestes anti-gaspillage au quotidien. De nouvelles habitudes émergent pour toute la famille, afin de transformer le système consumériste en une boucle (économie circulaire) avec un impact réduit. Dans un monde que l’on voudrait zéro déchet, le surcyclage (upcycling), une pratique particulière de recyclage, devient une valeur cardinale pour les marques et les individus, notamment les jeunes. En 2020, 31 % des jeunes Français (35 % des 18-24 ans et 29 % des 25-34 ans) ont déjà acheté un ou des produits issus du surcyclage, contre 23 % des Français dans leur ensemble.