En 2020, 1 102 dossiers de surendettement ont été déposés à l’Iédom Ce nombre est en baisse de 15% sur un an, en raison des restrictions de déplacement pendant la période de confinement. Le montant des dettes est inférieur à 16 000 euros pour la moitié des dossiers.
Sur ces dernières années, le nombre de ménages surendettés réunionnais évolue autour de 1 200 dossiers par an. Leur part dans la population est plus faible à la Réunion qu’en métropole, alors que la population y est plus pauvre. Ce paradoxe apparent peut s’expliquer par des spécificités socioculturelles réunionnaises (notamment une solidarité familiale ou communautaire plus forte), estime l’Iédom. Par ailleurs, les ménages à faibles revenus, plus nombreux à la Réunion, ont moins accès au crédit bancaire (qui nécessite un minimum de solvabilité) majoritairement présent dans les situations de surendettement.
Si le nombre de dossiers progresse peu ces dernières années, les situations qu’ils dépeignent évoluent. Les situations de surendettement liées à l’accumulation de crédits à la consommation sont en baisse depuis dix ans. En revanche, les dettes de charges courantes sont en hausse, révélant des difficultés accrues pour certains ménages à faire face aux charges de la vie quotidienne.
Au fil des années, la procédure de surendettement se concentre sur des personnes plus fragiles financièrement, tendance plus marquée à la Réunion et reflétant une plus grande précarité de la population. La proportion de chômeurs parmi les personnes surendettées est ainsi deux fois plus élevée sur l’île que sur l’Hexagone (49% contre 26% en 2020) à l’image du taux de chômage global. Cette fragilité financière concerne par ailleurs davantage les femmes seules qui représentent 45 % des ménages surendettés à La Réunion (dont 27% des mères seules avec enfant contre 18% en métropole) contre 29% pour les hommes seuls et 22% pour les couples.