Lois pour Mayotte : l’État repousse l’échéance
Les élus mahorais étaient invités à l’Élysée le 18 mai pour, théoriquement, prendre connaissance des deux lois pour Mayotte que l’État souhaite présenter prochainement au Conseil des ministres. Il n’en a rien été. Emmanuel Macron a seulement demandé aux élus d’exprimer de nouveau leurs attentes, et un nouveau rendez-vous de concertation a été fixé à début juin. Il est vrai que le premier projet de loi, qui nécessitera une réforme constitutionnelle, porte sur l’abrogation du droit du sol à Mayotte. Le sujet divise la classe politique, y compris dans l’île. Le deuxième projet de loi vise à répondre aux urgences mahoraises en matière de sécurité et de développement économique. Un premier projet, élaboré par le ministre des Outre-mer de l’époque, Sébastien Lecornu, avait été refusé par les élus départementaux début 2022.
Attentes patronales
Dix chefs d’entreprises mahorais ont publié mi-mai une lettre ouverte exprimant leurs attentes au sujet de la future loi « Mayotte » et son volet économique. Ils marquent leur « vif intérêt » pour le dispositif envisagé : l’instauration d’une zone franche fiscale générale couplée avec une zone franche sociale emportant une exonération des charges sociales patronales et jumelées avec la prorogation du Crédit Impôt Compétitivité avec un taux porté à 14 %. « Nous attendons de l’État la mise en place de cette réforme immédiatement tant elle est facile et rapide à mettre en œuvre », concluent les patrons mahorais.
La piste longue se fera en Grande Terre
L’idée a fait progressivement son chemin, elle n’est désormais plus une hypothèse : la piste longue attendue depuis si longtemps par les Mahorais, qui permettra des vols sans escale toute l’année vers la métropole, ne se fera pas à Pamandzi, mais au nord de la Grande Terre. Le 7 mai dernier, les élus ont appris du gouvernement que le projet de construction d’une deuxième piste pour l’aéroport de Terre a été rejeté, en en raison des risques de submersion liés aux changements climatiques et au comportement incertain du volcan sous-marin entré en activité ces dernières années, quelques dizaines de kilomètres au large. C’est à Bouyoni que le nouvel aéroport devrait être construit, pour une mise en service en 2035 selon Paris.