L’inflation de tous les dangers
L’inflation pourrait atteindre 6,7% à l’île Maurice en 2022, selon les prévisions de la Bank of Mauritius, qui pressent toutefois que ce chiffre pourrait être dépassé en raison des incertitudes actuelles, liées à la guerre en Ukraine. Au 28 février et sur douze mois, les prix ont augmenté de 5,2% dans le pays. L’inflation mauricienne sera immanquablement tirée vers le haut, dans les prochaines semaines, par la hausse des prix des carburants. Mi-avril, le prix du gazole s’établissait à 49,60 roupies (1,06 euro) dans l’île-sœur et celui du super à 67,40 roupies (1,44 euro). La dernière augmentation en date a provoqué des mouvements de colère suivis d’arrestations à Rose-Hill, le 20 avril. La poursuite de la hausse des prix pourrait accentuer l’instabilité sociale dans un pays déjà affaibli par deux années de crise sanitaire. Une pression de l’opinion se fait jour pour obtenir une augmentation du salaire minimum, qui s’élève actuellement à 11 075 roupies (environ 237 euros). Cette perspective, qui entraînerait une revendication généralisée de hausse de tous les salaires, est pour l’instant refusée par le secteur privé.
Prévisions de croissance incertaines
« La forte hausse des coûts des intrants résultant de la flambée des prix des matières premières et de l’énergie et des chaînes d’approvisionnement perturbées, couplée aux révisions à la baisse chez nos principaux partenaires commerciaux », pèsera visiblement « sur la vigueur de la reprise observée localement », lit-on dans le Focus du mois d’avril de la Mauritius Commercial Bank. Pour l’instant, la MCB prévoit une croissance de 6,2% de l’économie mauricienne, tout en soulignant les incertitudes sur les évolutions internationales à court terme. Seul point positif : l’activité touristique semble repartir fortement et les prévisions initiales pour 2022 pourraient être dépassées.
Projet immobilier controversé à Roches-Noires
Un mouvement de protestation prenait forme, mi-avril, pour bloquer un vaste projet touristique consistant à construire un resort de 90 villas de luxe à Roches-Noires, sur la côte nord-est de l’île. Porté par un groupe français, il verrait le jour sur 358 hectares de zones humides et de mangroves, près du barachois côtier, considérées comme des espaces naturels remarquables. L’Etat mauricien a ouvert une consultation publique s’achevant le 30 avril, avant de décider ou non de donner son feu vert environnemental au projet.