Reprise en 1995 par Royal Bourbon, Maison Rama, fondée en 1950 et pionnière de la vente d’épices en pots à La Réunion, rayonne plus que jamais sur le segment de l’épice locale. Forte de son image traditionnelle, Maison Rama cherche des voies d’innovation malgré la contrainte des prix qui pèse sur le segment, et les problèmes de fret et d’approvisionnement de certaines épices qui perturbent ce secteur.
C’est à la lumière de l’histoire qu’il faut comprendre ce que représentent aujourd’hui les épices dans la gastronomie réunionnaise, et les marques actuelles qui perpétuent cette tradition. À commencer par Maison Rama, la plus ancienne et la référence réunionnaise en la matière, leader depuis toujours sur le segment des épices d’utilisation locale. La tradition remonte loin. Don de l’Inde à la créolité, les épices font partie de la culture réunionnaise depuis quasiment les origines du peuplement de l’île. L’ancienne île Bourbon fut une importante terre de production d’épices au XVIIIe siècle, avant l’arrivée de la canne à sucre, à une époque où la France était le premier marché des épices en Europe. La Réunion ne produit plus beaucoup d’épices, mais les saveurs, elles, sont restées, façonnant et perpétuant le goût créole jusqu’à nos jours. Et c’est ainsi que, dans l’histoire réunionnaise des épices, le curcuma péi continue de faire référence par la qualité toujours préservée de ses productions locales, dont Maison Rama est l’un des porte-drapeaux.
Royal Bourbon Industries perpétue le savoir-faire de Maison Rama
Maison Rama, du nom de son fondateur, a vu le jour en 1950 à Saint-André. Cette ancienneté est rappelée par le visuel de la marque, la carte de la Réunion jaune et rouge, couleur du curcuma. En reprenant, Maison Rama, Royal Bourbon a repris un savoir-faire que l’industriel agroalimentaire réunionnais a eu à cœur de préserver et développer. À la base de ce savoir-faire, la connaissance des meilleures sources d’approvisionnements et la recette de certaines préparations, comme le massalé de Maison Rama, qui date des tout débuts de la marque et qui n’a pas changé. La marque d’épices péi n’en a pas moins évolué sous la houlette de Royal Bourbon Industries : sa gamme s’est étoffée, s’étendant sur la catégorie du PHEM (poivres, herbes, épices, mélanges), avec notamment une offre d’herbes et d’aromates de Provence, et plus récemment avec du sel de Saint-Leu ou encore un mélange de poivre noir et de poivre sauvage de Madagascar en moulin. Maison Rama propose aujourd’hui une trentaine de références. Avec le poivre, le curcuma, dont la demande est importante pour la cuisine réunionnaise, demeure l’épice incontournable de la gamme. Maison Rama doit aussi sa réussite au marché du CHR et des collectivités avec une clientèle qui lui est fidèle pour les mêmes raisons. Hors de La Réunion, Maison Rama est implantée à Mayotte et bénéficie d’un flux d’export vers l’Hexagone où des grossistes distribuent la marque réunionnaise dans les boutiques spécialisées en cuisine du monde, à l’exemple des épiceries asiatiques Asia Store. Maison Rama figure aussi dans les rayons exotiques de certaines GMS en métropole.
La qualité, facteur de différenciation
En dehors du « curcuma du pays », les épices sont importées en vrac, puis préparées et conditionnées à La Réunion. Certaines recettes comme celle du massalé Rama sont les mêmes depuis 1950 grâce à la transmission dans le temps d’un savoir-faire unique. La garantie d’une qualité optimale délivrée aux consommateurs est au cœur de la stratégie de Maison Rama apportant ainsi une réelle différenciation, fait valoir Nicolas Lebon, directeur du marketing de Royal Bourbon Industries. « Sur le segment de l’épice locale, nous pratiquons tous des prix très proches les uns des autres, la différence se fait donc sur la qualité. Chez Royal Bourbon Industries, nous attachons beaucoup d’importance à la sélection de nos approvisionnements et à la préparation des produits pour être à la hauteur de notre credo : “ Maison Rama, le meilleur des épices ”. Nous achetons par exemple le poivre en grain et nous le moulons nous-mêmes. Nous maîtrisons ainsi complètement la composition du produit et sa chaîne de fabrication. »
