Une raffinerie d’or en projet
Le président malgache Andry Rajoelina a annoncé début mai la création prochaine d’une raffinerie d’or à Madagascar, en partenariat avec les Émirats arabes unis. L’objectif est « de transformer nous-mêmes à Madagascar l’or extrait des sols malgaches en or monétaire et en lingots d’or avant de l’exporter à l’étranger de façon légale et suivant les normes », a commenté le chef de l’État. La raffinerie pourrait être opérationnelle en 2025. Le 13 avril, Andry Rajoelina a d’autre part lancé la commercialisation de pièces de monnaie qui seront fabriquées avec de l’or malgache. Il incite ses compatriotes fortunés à faire de même en s’inscrivant sur une liste d’attente de la Banque centrale. La pièce contient une once d’or (31 grammes), elle est proposée à 12 millions d’ariarys (environ 2 600 euros).
Madagascar est engagé depuis plusieurs années dans une campagne d’assainissement du marché aurifère, marqué par des exportations illégales massives. Le pays a l’ambition, à terme, d’exporter légalement 15 tonnes d’or chaque année.
Des éoliennes à Fort-Dauphin
La ville et les environs de Fort-Dauphin pourraient être bientôt la première région de Madagascar à consommer une électricité essentiellement produite à partir d’énergie renouvelable. Une centrale photovoltaïque de 8 mégawatts répond déjà aux besoins des installations minières voisines de Rio Tinto et sera bientôt agrandie. Non loin, près du port d’Ehoala, le groupe minier associé à l’investisseur CrossBoundary Energy investit dans le premier parc éolien de la Grande Île. Il sera composé de 19 turbines, d’une capacité d’un mégawatt chacune, qui doivent entrer en service en 2025.
Exportations en berne
Vanille, girofle, cobalt, textile : les produits malgaches d’exportation ont enregistré un net recul au premier trimestre 2024. La chute des cours de la vanille a entraîné une baisse de 63 % des recettes. La baisse des cours du girofle a été moindre, mais se traduit par un recul de 9 % des recettes, lié surtout à la diminution des volumes. Même tendance pour le cobalt : volumes en hausse, mais prix en baisse, -24 % pour les recettes. Pour le nickel, l’effondrement des cours associé à une baisse des expéditions aboutit à une chute de 64 % du montant des exportations. Les importations sont également en recul, de 15 % selon la Banque centrale, à l’exception des produits énergétiques.
Terres rares : l’américain Energy Fuels investit
Energy Fuels, producteur américain d’uranium et de terres rares basé à Denver, a fait l’acquisition fin avril de la société minière australienne Base Resources, pour l’équivalent de 240 millions de dollars américains. Base Resources a lancé dans le Sud malgache le projet d’extraction de sables minéraux lourds Toliara, d’où elle retire du titanium, du zirconium et de la monazite, minerai radioactif. « Energy Fuels est actuellement engagé dans des discussions de haut niveau avec diverses agences gouvernementales américaines et d’autres bureaux qui apportent leur soutien à des projets miniers critiques, au niveau national et à l’étranger », selon un communiqué de cette compagnie.
Les routes nationales à l’agonie
Selon un document du ministère des Travaux publics, 11 % seulement du réseau des routes nationales malgaches est en bon état, 25 % en état moyen et 64 % en mauvais état. Même des axes essentiels à la vie économique du pays, comme la RN2 entre Antananarivo et Tamatave ou la RN7 entre la capitale et Antsirabé, sont actuellement dans un état déplorable. Avec le soutien de la Banque mondiale, l’Agence routière de Madagascar (la maîtrise d’ouvrage déléguée aux routes nationales) veut expérimenter une nouvelle manière de réhabiliter le réseau. Elle propose d’attribuer des marchés routiers à obligation de résultat, consistant à acheter à une entreprise un niveau de service plutôt qu’une quantité de travail : l’attributaire s’engage à maintenir la qualité de la route pendant une durée déterminée. Quelques premiers chantiers seront prochainement lancés dans ce cadre.