Campagne présidentielle sous haute tension
Initialement prévu le 9 novembre, le premier tour de l’élection présidentielle malgache a été reporté d’une semaine. La décision témoigne de la haute tension qui précède le scrutin, pour lequel treize candidats sont en lice. Mais seul Andry Rajoelina fait campagne, les autres protestent contre les multiples libertés prises avec la constitution par le président sortant dans le but manifeste d’orienter le résultat de l’élection. Au cours des dernières semaines, plusieurs manifestations organisées à Antananarivo pour dénoncer ces pratiques ont été réprimées. Les chancelleries occidentales s’inquiètent de plus en plus fortement des dérives du régime. Dans un communiqué diffusé le 16 octobre, elles pointent notamment du doigt « l’usage disproportionné de la force pour disperser les manifestations de l’opposition », craignant un blocage du pays à l’issue d’un scrutin dont les résultats seront forcément contestés.
Un logiciel espion utilisé par le pouvoir, selon Mediapart
Le site d’information en ligne Mediapart a révélé le 12 octobre dernier que Madagascar fait partie des pays qui ont acquis le logiciel espion Predator auprès de la société française Nexa, dans le but évident d’écouter les appels téléphoniques des opposants au président Andry Rajoelina. Selon un rapport de gendarmerie cité par Mediapart, cette transaction effectuée fin 2021 après une phase de tests concluants réalisés sur place était illicite. Le logiciel de piratage a notamment été utilisé pour accuser six personnes de tentative de coup d’État et d’assassinat du président, sans beaucoup de preuves, et pour incarcérer un journaliste qui avait révélé la nationalité française obtenue par le président, lui interdisant théoriquement de se présenter à la prochaine élection.
Vao Vao Check lutte contre la désinformation
Un consortium de journalistes a lancé fin septembre une plateforme de lutte contre la désinformation, Vao Vao Check (« vérification des nouvelles »), à l’heure où, à Madagascar comme dans de nombreux pays d’Afrique, la guerre informationnelle sévit sur les réseaux sociaux et dans de nombreux médias servant davantage les intérêts politiques ou économiques de leurs propriétaires que leurs lecteurs ou auditeurs. Le projet a reçu le soutien d’Actions Médias Francophones, de Transparency International, de la Friedrich-Ebert-Stiftung et de l’Organisation internationale de la francophonie. La plate-forme est animée par 25 journalistes formés à l’exercice du fact checking. Elle démarre son activité au début de la campagne électorale présidentielle, mais a vocation à perdurer au-delà de ce scrutin.
Tranga, projet universitaire franco-malgache
Le projet Tranga (renforcement de capacité pour la transition et l’audit énergétique à Madagascar) a été officiellement lancé début octobre lors de la semaine internationale organisée par l’université de La Réunion. Il fait partie des huit projets lauréats du programme national « Partenariats avec l’enseignement supérieur africain ». Coordonné par l’université Bretagne Sud en partenariat avec l’Institut supérieur de technologie (IST) d’Antananarivo et l’université de La Réunion, il vise à renforcer l’offre universitaire malgache dans les domaines de la transition énergétique et des énergies renouvelables. Une des ambitions du projet est le développement d’un plateau technique ouvert aux entreprises sur le site de l’IST.