La Grande Île s’est appauvrie depuis l’indépendance
Le produit intérieur brut réel par habitant de Madagascar a diminué depuis 1961, une année après l’indépendance de la Grande Île, a confirmé un document officiel rendu public fin février. Un Malgache d’aujourd’hui est 41 % plus pauvre qu’un Malgache en 1961, selon le Pacte sur la souveraineté alimentaire et la résilience. Le document souligne le principal défi que doit relever le pays qui comptera plus de 33 millions d’habitants en 2027 : satisfaire les besoins alimentaires de sa population. Selon la Banque mondiale, près de 82 % des Malgaches vivaient en 2022 sous le seuil international de pauvreté, correspondant à un revenu de 2,15 dollars par jour.
Importations records de riz en 2022
Madagascar a importé près de 745 000 tonnes de riz en 2022, selon l’Observatoire du riz malgache. Les importations ont fortement augmenté en trois ans : 479 000 tonnes avaient été achetées à l’étranger en 2020 et 629 000 tonnes en 2021. Le gouvernement malgache maintient malgré tout l’objectif d’autosuffisance du pays, en misant notamment sur la distribution d’engrais pour doper la productivité des rizières.
Ukraine : Madagascar prend ses distances avec la Russie
Tout en affirmant que « Madagascar n’a pas changé de position », Yvette Sylla, ministre des Affaires étrangères de la Grande Île, a voté fin février pour une résolution de l’Organisation des Nations unies demandant le retrait des troupes russes en Ukraine. En octobre dernier, quand son prédécesseur Richard Randriamandrato avait ordonné à la représentante malgache à l’ONU de voter pour une résolution condamnant l’annexion de quatre régions ukrainiennes par la Russie, il avait aussitôt été limogé par le président de la République Andry Rajoelina. En mars 2022, Madagascar avait fait partie des nombreux pays africains optant pour une position neutre après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe.
L’État et les pétroliers négocient leurs dettes respectives
Le ministère malgache de l’Économie et des Finances a indiqué mi-mars que les dettes des sociétés pétrolières opérant dans le pays envers l’État s’élevaient à 1 406 milliards d’ariarys, soit plus de 300 millions d’euros correspondant à des taxes et des redevances non versées. Inversement, les dettes de la société d’État Jirama vis-à-vis des mêmes pétroliers étaient estimées à 800 milliards d’ariarys, auxquels s’ajoutent environ 300 milliards d’arriérés de paiement de l’État. Un accord entre les deux parties semblait sur le point d’aboutir mi-mars, l’État proposant de payer sa dette en émettant des bons du Trésor.
Futur train urbain de Tananarive : les premières gares sortent de terre
Annoncée en 2021, la construction d’un réseau ferré traversant Tananarive et utilisant pour partie des voies et gares désaffectées a peu avancé. La communication gouvernementale a toutefois mis en lumière, mi-mars, le quasi-achèvement des travaux de construction ou rénovation de plusieurs gares, sans évoquer de calendrier plus précis sur la mise en service du « train urbain ». La première phase du projet prévoit de relier Ankorondrano (nord de la ville) au sud-est de la capitale, sur 14 kilomètres, en desservant 13 gares.
