Madagascar et la Russie : le pouvoir divisé
Le 12 octobre dernier, Madagascar a fait partie des 143 pays qui ont condamné l’annexion de quatre régions ukrainiennes par la Russie lors d’un vote de l’assemblée générale. La prise de position malgache a été interprétée comme une évolution diplomatique sensible, puisque la Grande Île proclamait sa neutralité depuis le début du conflit. Mais le 18 octobre, le ministre des Affaires étrangères Richard Randriamandrato, qui avait pris l’initiative de ce vote sans visiblement se concerter au préalable avec le chef de l’État, a été limogé sur décision de ce dernier.
Ressources pétrolières hypothétiques
Madagascar Oil a commencé la commercialisation du fioul lourd qu’elle extrait du sous-sol de Tsimiroro, dans la région de Morondava, à plusieurs industriels d’Antsirabé. La compagnie pétrolière estime à 25 % les économies réalisées par les clients qui utilisent ce fioul pour produire leur électricité. Madagascar Oil est la seule société en phase de production dans le pays. La réalité des ressources pétrolières de la Grande Île continue à susciter des doutes, après les échecs de diverses campagnes de prospection. Selon un bureau d’études norvégien mandaté par la WordWide Foundation, le gisement de Tsimiroro, qui doit être exploité jusqu’en 2043, sera le seul à faire l’objet d’une exploitation rentable. La WWF doute de la poursuite des investissements dans d’autres gisements pétroliers identifiés dans le pays.
Un « biociment » mis au point à Tananarive
L’école polytechnique de la capitale malgache a présenté récemment une de ses trouvailles : un mélange de chaux et de cendres de balles de riz qui, avec quelques autres ingrédients, constitue un « biociment » pouvant être utilisé comme enduit ou comme mortier. Même s’il ne peut pas entrer dans la confection du béton armé, le produit, bon marché, pourrait trouver de nombreux débouchés locaux et permettre la valorisation de tout ou partie des centaines de milliers de tonnes de déchets végétaux issus chaque année des rizières du pays.
17 millions de Malgaches enclavés
« La densité routière du pays n’est que de 5,4 km pour 100 km² de superficie, ce qui laisse environ 17 millions de résidents ruraux enclavés », selon un rapport de la Banque mondiale sur les routes de Madagascar. Seuls 58 % seulement des Malgaches vivent dans des zones où les produits agricoles peuvent être acheminés à des prix de transport abordables. Le mauvais état des routes pénalise l’économie du pays, à commencer par le secteur touristique. La Banque mondiale finance actuellement plusieurs grands chantiers de réhabilitation routière dans la Grande Île, à hauteur de 400 millions de dollars (la moitié en prêts, l’autre en dons).