Pour les associations et ONG mobilisées contre l’utilisation des énergies fossiles, malgré les grandes déclarations, les promesses et la multitude de labels et initiatives écologiques trompeurs, l’industrie de la mode n’est pas parvenue à faire des progrès et à renverser son impact catastrophique sur l’environnement, ou à réduire sa dépendance vis-à- vis des combustibles fossiles.
Plus de huit personnes sur dix (82 %) en France ne font pas confiance aux affirmations selon lesquelles les produits d’habillement sont respectueux de l’environnement (source : Commission européenne, Protéger l’environnement, Eurobaromètre 2020). En 2017, la France a adopté une loi obligeant les entreprises à rendre compte des mesures qu’elles prennent pour identifier et prévenir les risques d’atteintes aux droits humains et à l’environnement que leurs activités impliquent. Cependant, la loi contient de nombreuses lacunes et donne lieu à une certaine confusion quant à son interprétation, et quatre ans après son élaboration et adoption, les résultats sont décevants. Le pays a adopté en 2020 une autre loi qui interdit la destruction d’un ensemble de produits invendus non alimentaires, dont les articles de mode. Bien qu’il s’agisse d’une avancée positive, il est peu probable que cette loi entraîne une transformation de ce secteur d’envergure mondiale.
« En tant que premier importateur de textile-habillement au monde, l’UE a l’occasion de jouer un rôle de leader à travers l’adoption de mesures fortes. Alors que la Commission européenne élabore actuellement sa stratégie pour le textile, dont l’adoption est prévue pour cette année, la Changing Markets Foundation l’exhorte à établir un plan global visant à réduire le taux de consommation de vêtements. Pour ce faire, la Commission peut amener le secteur de la mode à sortir des combustibles fossiles, augmenter la qualité des matériels à travers, par exemple, des mesures d’éco-conception, et rendre l’industrie textile responsable de la fin de vie de ses produits. Aussi les vêtements doivent-ils être collectés séparément, réutilisés et réparés, et le secteur doit commencer à investir dans des technologies de recyclage fibre par fibre viables. »
« La Commission doit garantir que les fonds prévus dans le cadre du Plan de relance de l’UE pour faire face aux répercussions de la pandémie de Covid-19 ne seront délivrés aux marques qu’à la condition que celles-ci deviennent plus durables, et que ces mêmes fonds ne seront pas utilisés pour renforcer le modèle économique défaillant de la fast fashion. Cette dernière, en plus de constituer une catastrophe pour l’environnement et les personnes, coûtera très cher aux citoyens sur le long terme.
Les auteurs du rapport
Changing Markets Foundation
Travailant avec des ONG partenaires sur des campagnes axées sur les marchés, elle se fixe pour mission d’exposer les pratiques « irresponsables » des entreprises et amener des changements qui vont dans le sens d’une économie plus durable.
Plastic Soup Foundation
ONG basée à Amsterdam, dont l’objectif est de mettre fin à la pollution plastique à la source.
Zero Waste Alliance Ukraine
Association publique qui réunit des initiatives zéro déchet.
Clean Clothes Campaign
La campagne Clean Clothes est un réseau international d’organisations de défense des droits humains qui s’engage pour l’amélioration des conditions de travail et l’autonomie des personnels du secteur de l’habillement et des vêtements de sport à l’échelle du monde.
WeMoveEU
We Move.EU (Bougeons l’Europe) est une organisation indépendante qui a pour objectif de former une puissante force collective de citoyens en vue de transformer l’Europe et la rendre plus humaine, démocratique, équitable et durable.
No Plastic in my Sea
No Plastic in my Sea a pour objet de lutter contre la pollution plastique et ses conséquences sur l’écosystème marin.