Depuis le 1er janvier, la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC), dont l’objectif est d’atteindre en 2040 le zéro plastique jetable, interdit de faire figurer les mentions “biodégradable” et “respectueux de l’environnement” sur les emballages.
Association à but non lucratif, le Centre d’Information sur l’eau (C.I.eau) a été créé à l’initiative des professionnels qui assurent la gestion des services publics d’eau et d’assainissement en France. Il attire notre attention sur le problème environnemental posée par les llingettes et sur cet aspect de la loi AGEC. L’utilisation des lingettes désinfectantes a explosé durant les différents confinements. Ce véritable fléau pour notre système d’assainissement était déjà dénoncé en mars 2020 suite au cri d’alarme des entreprises de l’eau qui informaient que près des trois-quarts de leurs interventions de terrain concernaient le débouchage de canalisations d’eaux usées à cause des lingettes ! L’article 13 de la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire), interdit, depuis le 1er janvier 2022, d’inscrire sur les emballages ou sur un produit : « biodégradable », « respectueux de l’environnement » ou toute forme de mention similaire. En dépit de l’affichage des fabricants sur les emballages (cuvettes barrées), trop de lingettes sont en effet encore jetées, par réflexe, dans les toilettes. C’est une erreur, car en dépit des mentions « biodégradables » elles ne se dissolvent pas comme du papier toilette. Résultat, elles provoquent des bouchons dans les canalisations et des pannes dans les stations d’épuration.
Plastique et biocides
L’étude Zero waste sur l’impact des produits à usage unique révèle que, si elles sont pratiques, ces petits textiles contiennent du plastique et sont imprégnés de lotions qui, une fois jetés dans les toilettes, engendrent des pollutions dans l’eau et l’air. C’est particulièrement le cas des lingettes à usage ménager qui contiennent des biocides. Le Centre d’information sur l’eau appelle à changer les habitudes en passant de la logique d’usage unique à celle du réemploi avec des produits réutilisable Par exemple, préférer une serpillière et des chiffons qui se lavent, plutôt que des lingettes jetables. Un objectif ambitieux puisque, selon un rapport publié par Data Bride Market, le marché des lingettes devrait connaître une augmentation de plus de 6 % ces prochaines années. Le Centre d’information sur l’eau souligne que les lingettes jetables sont un des 10 produits à usage unique, à base de plastique, le plus fréquemment retrouvé dans l’environnement. Pour avoir une idée de l’enjeu, il faut savoir que le montant des dégâts générés par les lingettes dans les stations d’épuration de l’Union Européenne est estimé entre 500 et 1 000 millions d’euros (EurEau position paper 2014).