À l’issue de deux ans de travail et après de nombreux échanges avec les pouvoirs publics et les collectivités d’outre-mer, le ministère de la Transition a validé le 18 mars dernier le Plan de prévention et de gestion des déchets pour les Outre-mer proposé par Cyclevia, éco-organisme chargé de la récupération et de la valorisation des huiles et lubrifiants industriels. Ce plan fixe la feuille de route de l’éco-organisme pour ses actions dans les territoires ultramarins jusqu’à fin 2027.
L’objectif affiché est clair : atteindre les mêmes performances de collecte et de régénération que dans l’Hexagone. Selon le code de l’environnement, chaque éco-organisme doit, pour les Outre-mer, élaborer un plan lui permettant d’améliorer la gestion des déchets de sa filière et de mettre en œuvre toute la prévention nécessaire autour de ce dernier. Pour répondre à cette obligation, Cyclevia a, dès le début de son agrément, planché sur son propre plan avec la volonté d’y intégrer l’ensemble des DROM-COM dont il a la responsabilité, à savoir Guyane, Mayotte, La Réunion, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, Guadeloupe et Martinique. Les performances relativement proches de celles enregistrées en métropole auraient pu tenir à l’écart de ce plan ces deux derniers territoires, mais Cyclevia en a décidé autrement. Cette initiative est révélatrice de l’état d’esprit de l’éco-organisme et de sa volonté d’embarquer toute la filière, sans exception, vers plus de circularité.
Nomination d’un responsable des activités ultramarines
Cyclevia porte une attention particulière aux Outre-mer. L’éco-organisme a d’ailleurs choisi d’en faire le terrain de ses innovations et de ses expérimentations. Rapidement, la nomination d’un responsable de ses activités ultramarines, Brice Fabre, et des visites systématiques ont permis à Cyclevia de mieux visualiser les besoins sur le terrain et de mettre en œuvre avec les acteurs locaux les premières solutions. Ainsi, avant même la validation du plan, plusieurs actions ont été entreprises. Elles portent déjà leurs fruits puisqu’en 2023 l’éco-organisme confirmait une progression globale des performances de la filière en Outre-mer : près de 6 000 tonnes d’huiles usagées y ont été collectées, soit 21 % de plus qu’en 2022. La quasi-totalité des déchets collectés a quant à elle été exportée en métropole pour y être régénérée (taux approchant les 96 % contre 63 % en 2022).
La recherche de solutions locales de traitement
Fort de sa connaissance des territoires, l’éco-organisme a été en mesure de concevoir une carte des actions spécifiques à mener pour chacun d’eux. Dans ses grandes lignes, on peut noter une priorité donnée dans l’océan Indien à l’évacuation des déchets et au développement de solutions complémentaires de collecte dans les Caraïbes. D’autre part, dans tous les territoires, Cyclevia recherche activement des solutions locales de traitement. Aucune n’existe aujourd’hui. Toutes les huiles usagées collectées sont exportées en métropole, ce qui constitue le plus souvent un non-sens écologique, économique et social… sans compter les risques engendrés par un tel fret. À noter aussi la situation préoccupante de Mayotte, confrontée à une absence totale de déchetterie. Trouver rapidement des solutions de collecte est une priorité pour Cyclevia.