Seules 42% des femmes réunionnaises travaillaient en 2017, soit 8 points de moins que les hommes, selon les chiffres de l’Insee publiés le 8 mars dernier à l’occasion de la journée des droits de la femme. Cet écart a néanmoins diminué en 10 ans : il était de 13 points en 2007. Les Réunionnaises sont également beaucoup moins insérées que les métropolitaines, qui sont 61% à occuper un emploi. Lorsqu’elles sont en emploi, les Réunionnaises travaillent nettement plus souvent à temps partiel : 28% contre 13% des hommes. La moitié de ces femmes à temps partiel sont en situation de sous-emploi subi : elles souhaiteraient travailler davantage. En plus d’un temps de travail réduit, leur salaire horaire net est plus faible. Elles touchent ainsi en moyenne 12,5 euros de l’heure, contre 13,4 euros pour les hommes, soit un écart de 7% contre 16% dans l’Hexagone. Ce moindre écart sur l’île est lié en partie à une plus forte part d’emplois publics, aux rémunérations moins inégalitaires. Par ailleurs, les emplois de cadre, dans lesquels les femmes sont beaucoup moins bien rémunérées que les hommes (-19%), sont moins fréquents sur l’île. Une parentalité plus précoce et plus fréquente qu’en métropole augmente d’autre part la difficulté d’insertion des Réunionnaises sur le marché du travail. Pour celles qui travaillent, les revenus salariaux inférieurs augmentent le risque de difficultés financières. Une femme sur cinq vit seule avec ses enfants et 61 % d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté. Moins souvent en emploi, les femmes occupent en outre rarement des postes à responsabilités. Par exemple, seules un quart d’entre elles dirigent des entreprises de 10 salariés ou plus, et seules un quart occupent un des quelques 200 emplois d’encadrement supérieur ou de direction dans la fonction publique à la Réunion. De plus, seules 37 % des entrepreneurs sont des femmes. Les femmes sont également moins présentes en politique. Conformément à l’application des lois sur la parité, elles sont dorénavant aussi nombreuses que les hommes parmi les élus des collectivités territoriales. En revanche, peu d’entre elles accèdent aux fonctions les plus prestigieuses : 17 % de femmes parmi les maires élus en 2020, aucune femme présidente au sein de la Région, du Département, des trois chambres consulaires ou des cinq communautés de communes. À l’inverse, les femmes sont mieux représentées parmi les députés et sénateurs : cinq femmes pour six hommes.