Ventes en croissance, acteurs dynamiques, nouveaux produits, attention au bien-être animal… Le marché du petfood a une santé de fer. Mais notre rapport aux animaux de compagnie ne peut se réduire au seul enjeu économique. Trop d’abandons, trop de souffrance animale, par ailleurs.
Le marché du petfood représente un énorme enjeu économique : selon l’institut Xerfi, le marché français du petfood est estimé à plus de quatre milliards d’euros ! La célèbre marque Royal Canin, numéro un mondial et national de ce marché, n’est pas vendue en GMS, mais bien présente à La Réunion. En grande distribution, les marques de Nestlé avec Purina One, les marques de Mars Petcare, distribuées par Redisma, ont largement contribué à l’élargissement de l’offre à travers l’innovation, des packagings attrayants et pratiques. La qualité et une offre de plus en plus pointue s’imposent partout. Sans oublier le dernier acteur à entrer suer le marché local, PetFood Run le producteur péi qui a su s’imposer et trouver sa place sur ce marché très bataillé où s’activent aussi les MDD et les marques challenger.
300 000 animaux abandonnés
Mais les animaux de compagnies ne sont pas seulement un enjeu économique. Le Mahatma Gandhi disait : « On mesure le degré de civilisation d’un pays à la manière dont il traite ses animaux… » Difficile, à l’aune des propos de l’apôtre de la non-violence, de juger, de ce point de vue, de l’état de La Réunion, et plus largement de la Métropole, tant la situation des animaux domestiques y apparait sous des jours contradictoires. D’un côté, que dire de ces chiens errants encore trop nombreux à la Réunion, et de ces chats au poil mité aperçus ici ou là ? De l’autre, comment interpréter la richesse inouïe des linéaires pour animaux dans les grandes surfaces où les fabricants lancent des recettes à faire saliver les clients venant acheter la nourriture de leur compagnon favori ? Selon l’association APPAR (Agir Pour Protéger les Animaux Réunionnais), pour une population réunionnaise approchant des 900 000 habitants, « on compte environ 300 000 animaux abandonnés (soit un animal abandonné pour trois habitants !). Près de 13 000 euthanasies sont pratiquées par an (chiens et chats), soit 18 % des euthanasies pratiquées sur le sol français pour la seule île de La Réunion ! »
Il faut communiquer vers les jeunes générations
« Il faut une prise de conscience collective du grand public » souligne un expert de la question animale. Avec l’appui de l’Etat et de la Région, les associations réunionnaises de protection animale militent pour des campagnes de stérilisation. Créée en 1983, la SPA de la Réunion porte ce message depuis maintenant près de 40 ans. Elle n’est pas la seule, mais elle est la plus ancienne à participer à diverses manifestations, telle que la Journée mondiale des animaux, tous les 4 octobre, pour réveiller les consciences, appeler à la responsabilité des propriétaires d’animaux. Il reste beaucoup à faire, mais cette action de sensibilisation n’est pas veine. Les choses évoluent. « Il faut communiquer vers les jeunes générations. On constate de plus en plus que les chiens et chats sont mieux traités, ils font vraiment partie de la famille » assure notre expert.