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jeudi 21 novembre 2024

Le marché gagnant-gagnant du gaming

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Tiré par les ventes de consoles, le marché du jeu vidéo est, à La Réunion comme partout ailleurs, en perpétuelle ébullition et en croissance. Les ventes physiques, qui demeurent majoritaires par rapport aux ventes digitales, se font essentiellement en GMS. La dynamique est entretenue par le distributeur numéro un de l’écosystème du jeu vidéo, au plan local comme national : Innelec Multimédia. Ce sont autant d’opportunités à saisir pour la grande distribution et les magasins spécialisés, d’autant qu’Innelec renouvelle sa propre marque d’accessoires, Konix, cette année.

Si certaines enseignes ont compris le phénomène du jeu vidéo et le produit d’appel qu’il représente pour le rayon multimédia et culturel, d’autres devraient lui prêter davantage attention, au vu des chiffres qu’avance le principal fournisseur physique du secteur, Innelec Multimédia. Entre consoles (Sony PlayStation, Nintendo Switch, Microsoft Xbox), accessoires de gaming (segment où rayonne Innelec avec sa propre marque, Konix) et logiciels des éditeurs de jeu, le distributeur a réalisé 145 millions d’euros de chiffre d’affaires au plan national (+20 % sur un an, CA publié à fin décembre 2023), dont 18 millions à La Réunion. Innelec estime le marché réunionnais de cet écosystème (tous produits confondus et ventes physiques et digitales comprises) à quelque 30 millions d’euros par an ! La vente digitale — voie dans laquelle l’édition réunionnaise de jeu vidéo se développe — a plus que doublé en six ans et approche aujourd’hui les 50 % du marché. Après une période de tassement ayant suivi la crise sanitaire, le marché du jeu vidéo est reparti à la hausse. Les résultats de l’année 2023, avec +28,5 % de ventes, dépassent largement ceux de l’année record de 2018. Les ventes de consoles, qui coûtent plusieurs centaines d’euros, sont le moteur du marché. À elles seules, elles représentent environ la moitié du chiffre d’affaires de l’écosystème. Rien qu’à La Réunion 15 000 consoles ont été vendues en 2023. Gabriel Fougerouse, responsable développement d’Innelec pour l’océan Indien, prévoit une « nouvelle année très dynamique » en 2024, avec notamment des rumeurs sur des lancements par Nintendo de sa nouvelle console Switch (Switch 2) et par Sony de la PS5 Pro.

Les produits dérivés, autre spécialité d’Innelec.

Un produit d’appel pour le rayon informatique
« Nous sommes dans un univers dont l’actualité est permanente et qui s’adapte à toutes les attentes. Dix nouveaux jeux sortent chaque semaine ! C’est pourquoi les magasins ont besoin d’un accompagnement spécialisé et ciblé de professionnels, comme Innelec Multimédia, qui connaissent ce marché pour s’y retrouver. C’est notre rôle », explique Gabriel Fougerouse. La typologie des joueurs a aussi son importance pour attirer vers les grandes surfaces un flux de consommateurs réguliers aux profils connus. Cette typologie est la même à La Réunion qu’en métropole avec, à présent, deux générations de joueurs et joueuses. Le public des jeux vidéo commence avec les enfants consommateurs de jeux éducatifs. Puis vient l’adolescence, où le jeu prend un caractère parfois addictif. Ce goût du jeu se prolonge à l’âge adulte avec les adulescents. Les femmes jouent autant que les hommes. L’inflation n’a pas freiné l’appétit pour les nouveautés comme l’ont montré les bons scores du rayon en GMS au cours des deux derniers mois de 2023 et lors des soldes du Black Friday. « Le rayon du jeu vidéo, à l’offre en perpétuel renouvellement, attire de la clientèle en permanence. De ce fait, c’est aussi un produit d’appel pour tout le rayon informatique », observe Gabriel Fougerouse.

Innelec a professionnalisé le marché

Le marché réunionnais du gaming (tous produits confondus, ventes physiques et numériques) est estimé à quelque 30 millions d’euros.

La société Innelec, qui a fêté ses 40 ans l’année dernière, est implantée à La Réunion depuis trente ans. La Réunion et les Antilles sont les implantations commerciales historiques hors de métropole (voir encadré). Autant dire que ce distributeur a construit le marché réunionnais du jeu vidéo, dont il est le principal fournisseur. C’est grâce à Innelec si le marché local est même devenu, proportionnellement, l’un des plus dynamiques de France en représentant 1,3 % du marché national. Outre la distribution des consoles et des jeux, Innelec possède sa propre marque, Konix, d’accessoires de gaming : housses de consoles, casques gaming, chargeurs de manettes, claviers, souris, fauteuils de gaming, etc. Konix se positionne à la quatrième place du segment, immédiatement derrière les géants américains et japonais du secteur. D’où l’importance que revêt, en local comme en national, le double virage qu’est en train de prendre l’entreprise pour demeurer leader. Virage du digital et virage des licences de pop culture.

Les nouveaux horizons du gaming
Konix remet son offre à plat en 2024 (nouveau logo, nouveau concept et beaucoup de nouveautés produits). Séries, jeux vidéo, vidéo à la demande, cinéma, phénomènes numériques, science-fiction, manga… Les marqueurs d’identité de la nouvelle génération ne sont plus, ou plus seulement, les marques elles-mêmes. Noms et personnages de la pop culture s’affichent désormais. En annonçant des nouveautés Konix en exclusivité, Innelec surfe sur les nouvelles tendances. Partenaire de la Fédération française de football et du PSG ; Konix lance à l’approche de l’euro 2024, qui se déroule mois de juin, une gamme spécifique pour les aficionados des jeux de foot (numéro deux des ventes de jeux vidéo). « Nous allons aussi proposer une gamme à l’effigie d’Hello Kitty, numéro deux mondial des produits dérivés, déjà très populaire à La Réunion. » Le succès d’Hello Kitty est tel qu’Innelec vise d’autres rayons et surtout d’autres enseignes avec cette licence : les enseignes de décoration et éclairage, de jouets, de sport aussi, où Innelec va proposer de créer des rayons gaming d’e-sport. La part du digital dans les ventes de jeux vidéo conduit aussi Innelec à faire évoluer son modèle et à accompagner les revendeurs, à La Réunion comme en métropole, vers le phygital, ce mix entre magasin physique et e-commerce.

LE JEU VIDÉO RÉUNIONNAIS

« Le jeu vidéo réunionnais est en train d’exploser », témoigne Gabriel Fougerouse. C’est une autre grande caractéristique du marché du jeu vidéo : les éditeurs de jeux indépendants gagnent chaque année des parts de marché. À La Réunion comme ailleurs. L’édition locale est pour l’instant spécialisée dans les jeux mobiles sur smartphone et ses ventes sont exclusivement digitales. Mais il ne fait pas de doute qu’avec les évolutions à venir (campus de l’école Rubika, Pôle territorial des industries de l’image et du son), une partie de l’avenir du marché local lui appartient.

INNELEC ET LA RÉUNION

Ils sont quatre, avec Gabriel Fougerouse, à composer l’équipe d’Innelec Océan Indien de plus, La Réunion est la seule région où Innelec ne se contente pas de distribuer, mais assure le merchandising des produits de gaming en grande distribution. Ce qui garantit aux magasins et à leurs clientèles une arrivée et une mise en place des nouveautés dans les plus brefs délais après leur sortie.

Lire également sur leaderreunion.fr : « Jeu vidéo : La Réunion veut gagner sa partie » (Leader Réunion no 229, février 2024) ; La Réunion, actrice de premier plan du cinéma d’animation français » (Leader Réunion no 230, mars 2004).

Toutes les actus du commerce et de la grande distribution à La Réunion
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