Rapprocher offres et demandes commerciales de proximité, faire profiter les personnes modestes de produits et de services à des prix avantageux, faire du smartphone un instrument pratique de la vie de tous les jours : au croisement de ces objectifs, Étienne Ablancourt et son équipe ont imaginé une solution d’e-commerce qui fait l’objet d’une première expérimentation depuis ce mois de mai à Saint-André.
C’est à un « almanach 2.0 des bonnes affaires » qu’invite Étienne Ablancourt. Exemple avec l’expérimentation en cours à Saint-André. L’association des commerçants de Saint-André est la première à tenter l’expérience du rapprochement entre clients et commerçants via l’application pour smartphone Lalmanaq, qui réunit des offres avantageuses exclusives (prix promotionnels, bons de réduction, etc.) proposées par des commerçants locaux dans un temps limité, donc à saisir le plus vite possible. Commerçants, artisans, entreprises de service ont choisi le ou les produits qu’ils souhaitaient proposer comme bon plan ou bonne affaire. Une fois ces offres intégrées sur Lalmanaq, le client peut faire l’acquisition sans attendre depuis sur son smartphone. Il retire ensuite le produit en magasin ou profite du service acheté en présentant le QR Code de l’achat. « C’est comme lorsque vous achetez une place de cinéma sur votre smartphone. Vous validez ensuite votre achat à l’entrée de la salle de cinéma », explique Étienne Ablancourt, inventeur du concept, qui s’appuie sur une équipe de quatre développeuses et développeurs (« deux filles, deux garçons »). L’application devrait connaître quelques évolutions (notamment l’introduction de photos de produits), mais elle a été testée et est parfaitement au point. L’information est facile d’accès, claire, complète, pour le client comme pour le commerçant. Les commerçants peu à l’aise avec l’informatique peuvent bénéficier de l’appui d’un community manager pour diffuser leurs offres. Ces dernières se ccomplètent et ne se concurrencent pas. Pour rapprocher offres et demandes locales, le projet met en œuvre une stratégie de déploiement commune par commune, en partenariat avec les collectivités et les associations de commerçants. Après Saint-André, Lalmanaq sera expérimentée à La Possession, puis dans d’autres communes.
Faciliter et améliorer la vie quotidienne
Étienne Ablancourt définit son produit comme « la vente à distance sur catalogue personnalisé ». Tout est fait pour faciliter l’achat. Pour l’inscription des clients, Lalmanaq ne recueille que l’adresse e-mail comme donnée personnelle. La plateforme, accessible également sur le Web, se rémunère uniquement par le prix d’accès à son service. Elle ne prend aucun pourcentage sur les ventes. Si Lalmanaq n’est pas réservée à un public particulier, Étienne Ablancourt voudrait améliorer en priorité, par ce moyen, le quotidien des plus précaires, étudiants, retraités, demandeurs d’emploi, etc., une clientèle pour laquelle chaque euro dépensé compte et qui échappe en grande partie aux commerces de proximité. Lalmanaq ayant prévu de couvrir neuf catégories (commerces, hôtels et restaurants, bars, sports, culture, mode et beauté, loisirs, services professionnels, services personnels), tous les aspects de la vie courante pourront bénéficier d’offres avantageuses.
L’équité commerciale pour principe
« J’ai eu ce projet après mes études en métropole et une expérience commerciale au sein du groupe de presse Le Parisien. J’aime la technologie et j’ai constaté la fracture numérique dans l’utilisation pratique du smartphone entre la métropole et La Réunion. L’expérience de la négociation commerciale m’a donné les clefs de cette solution qui permet aux plus fragiles de profiter des offres avantageuses. L’application est téléchargeable librement, et d’autres développements sont envisageables, mais je vise d’abord l’équité sociale dans ce rapprochement entre clients et commerçants locaux. J’aimerais sensibiliser les commerçants aux besoins des personnes les plus fragiles financièrement », déclare Étienne Ablancourt. Parmi les développements futures, la plateforme prévoit d’ailleurs, à terme, de compléter l’interface actuelle des commerçants par une interface des clients, qui pourront alors faire part de leurs besoins et de leurs attentes.