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La Réunion
jeudi 21 novembre 2024

La SPHB anime ses marques

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Huile Corbeille d’Or « DUO Olive Tournesol, nouvelle marque italienne, ambitions sur le marché de la restauration… Ça bouge à la SPHB dont le nouveau directeur général Jean Marie OLLIVIER est entré en fonction au mois de septembre dernier. Ce breton d’origine fait office de spécialiste de l’industrie agroalimentaire Made in France depuis plus de 25 ans. Une expérience qu’il met aujourd’hui au service de la production locale. Il fait le point pour Leader Réunion sur la SPHB et son activité en ce début de 2021, évoquant les perspectives de développement de l’industriel local et ses enjeux économiques, mais aussi sociétaux. Car derrière le sigle SPHB (Société de Productions des Huiles de Bourbon) créé en 1985 opère une société aux multiples facettes, quoique généralement discrète, moins connue que les marques célèbres qu’elle produit et commercialise. Des marques d’huiles qui sont parmi les plus familières des tables réunionnaises : LESIEUR, ISIO4 et Corbeille d’Or, auxquelles s’ajoutent les condiments Corbeille d’or (sauces, sauces salades, ketchups et mayonnaises). Et pour compléter l’offre produits, la SPHB importe des références que l’entreprise ne produit pas localement : PUGET et la nouvelle marque Costa d’Oro. Installée dans la zone industrielle de Saint-Pierre, l’usine commence par le raffinage des huiles de graines de Tournesol et de Colza, puis assure le conditionnement de ces huiles raffinées sur sa ligne d’embouteillage. Elle commercialise toutes ses gammes auprès de la GMS et chez les grossistes. Avec le food service, elle élargit son champ d’action…

Leader Réunion : Quel regard portez-vous sur la Réunion ?
Jean-Marie Ollivier : J’observe que la Réunion est un territoire très dynamique. On le voit de l’extérieur, avec toutes ces constructions, les grands chantiers qui se succèdent sur l’île. A une époque, c’était la route des Tamarins. Aujourd’hui, la route du littoral… La Réunion se développe. Je connais l’île depuis 15 ans. J’y venais de temps en temps, et toujours j’étais saisi en sortant de l’aéroport par le spectacle de cette dynamique. On la voit dans les commerces qui ouvrent, les immeubles qui s’édifient… C’est une vraie dynamique de marché, et je fais le lien avec la production locale. La SPHB est dans cette dynamique, sur un marché qui est en train de s’étendre, qui est plutôt en croissance, avec un nombre d’habitants qui augmente d’année en année. Cela nous donne la possibilité de privilégier une vision à long terme et de transmettre notre modèle en intégrant des jeunes. Nous avons eu une campagne d’affichage : « Découvrez l’huile de la Réunion ». Ce petit clin d’oeil résume bien ce que nous faisons ici.

C’est-à-dire ?
Fabriquer localement, sur un territoire, qu’est-ce cela signifie ? C’est une mission sociétale. Reprendre une activité locale permet de soutenir l’emploi local, d’apporter de la sécurité aux collaborateurs. C’était la façon de voir de Savencia où j’ai longtemps travaillé. Ça l’est plus encore chez Lesieur, et pour le groupe Avril. Cette importance de l’humain, mais aussi de la sécurité des collaborateurs, c’est un prérequis. C’est une façon d’aborder nos activités de façon épanouissante pour ma part. Ensuite, il y a cette question de légitimité entre la production locale et l’import, toujours complexe. Nous sommes loin de la métropole et de surcroit sur une île, un éloignement qui pose toujours les mêmes problèmes redondants de flux maritimes. Les tensions actuelles sur le fret prouvent à nouveau, qu’il est difficile parfois d’avoir des approvisionnements réguliers. La production locale prend alors tout son sens, car il est légitime de garantir la présence de produits, de servir sur place et d’alimenter l’économie par une production locale. Faut-il opposer pour autant la production locale à l’importation ? Chez Lesieur, à la Réunion, nous faisons les deux : nous fabriquons et nous importons des produits de nos autres sites de production en métropole. L’importation est complémentaire de ce que nous produisons localement. C’est logique dans notre démarche, et cela ne vient jamais en contradiction. Concrètement, nous fabriquons des huiles alimentaires sur une base de tournesol et de colza, ainsi que des condiments, et nous importons l’huile d’olive et de lin car nous ne la produisons pas. Sur cette notion de production locale, je souligne qu’il y a depuis la reprise en 2015 une vraie volonté de Lesieur et du groupe Avril d’investir dans l’outil industriel. Les investissements sont réguliers et conséquents. Notre objectif est de continuer à moderniser l’outil de production. C’est nécessaire pour rester efficient, pour demeurer compétitif et assurer notre rôle d’employeur local mais aussi pour pouvoir proposer des innovations et garantir la qualité de nos produits.

La crise de la Covid vous a-t-elle beaucoup impacté ?
La crise sanitaire a marqué 2020, c’est un sens commun de le dire. Cette crise a prouvé que l’agroalimentaire, qui était souvent critiqué, est en fait essentiel et nécessaire pour assurer les besoins alimentaires tout simplement. Ma prise de fonction s’est effectuée dans une situation locale moins difficile qu’en métropole. Cependant, le masque et les gestes barrières ont été mis en place et intégrés rapidement sur le site. J’observe que les équipes restent très concentrées et très volontaires pour suivre les consignes. Il en ressort une volonté commune de se protéger, même s’il est évident qu’il est parfois difficile de travailler dans ces conditions. Nous avons aussi recours pour les collaborateurs commerciaux et administratifs au télétravail, afin de réduire les croisements au maximum. L’organisation et le rythme des réunions s’en trouvent modifiés mais, malgré tout, cela fonctionne parce que les équipes, en ont l’envie et la volonté. C’est ça qui est positif.

La MDD a-t-elle un potentiel dans votre business ?
Nous faisons un peu de MDD, car c’est une opportunité d’optimisation industrielle. La stratégie de la SPHB, reste malgré tout axée sur une forte volonté de soutenir ses marques et de les développer. Il est vrai que la MDD a du sens d’un point de vue industriel et pour le consommateur, elle se positionne entre le premier prix et la marque. Pour produire de la marque de distributeur, et respecter la promesse de bon rapport/ qualité prix, associé à ce positionnement, le point sensible se situe sur la notion de série et sur l’optimisation des coûts de production.

Quels sont vos objectifs pour vos marques ?
Nos trois marques d’huiles emblématiques portent chacune des valeurs très différentes. LESIEUR, c’est le pivot. Elle fait partie des marques préférées des Français. C’est une marque ancienne réputée pour sa qualité. Avec ISIO 4, nous allons vers une gamme mettant l’accent sur la santé. On touche là « le mieux manger, le bien manger » avec une bouteille annonçant la couleur : l’huile ISIO4 promet d’apporter des omégas 3 et 6 ainsi que des vitamines D et E. Les omégas 3 et 6 participent au maintien normal du taux de cholestérol. La vitamine D quant à elle contribue au bon fonctionnement du système immunitaire, alors que la vitamine E protège les cellules contre le stress oxydatif. Et ce n’est pas un vain mot. Quand on regarde les statistiques réunionnaises, on observe qu’il existe un problème de santé lié à l’obésité et à des déséquilibres nutritionnels en termes de matières grasses et de sucre. On consomme beaucoup d’huile à la Réunion, trois à quatre fois plus qu’en métropole, même si les chiffres baissent un peu. Mon service marketing a commencé à travailler sur une approche permettant de sensibiliser le consommateur à la consommation d’huile. Un message que nous diffusons auprès des prescripteurs médicaux, des pédiatres, à destination des jeunes mamans, des femmes enceintes. Si nous pouvons encourager une réflexion sur la manière de consommer l’huile, ce sera une bonne chose. Je crois qu’en la matière le discours de marque est celui qui porte le mieux et qui inspire le plus de confiance. Avec notre troisième marque, Corbeille d’Or, nous avons une approche plus locale, avec un positionnement de plus en plus orienté vers les typicités de goûts du marché réunionnais. Le lien entre tous ces produits, c’est qu’ils sont fabriqués à la Réunion. Nous revendiquons notre emblème Nou la Fé. Nous sommes partenaires depuis le début de cette association de développement et de promotion de produits fabriqués à la Réunion, qui défend les valeurs du tissu économique réunionnais. C’est un vrai catalyseur positif. Je poursuis ce qu’on fait mes prédécesseurs à travers cet engagement.

SPHB est concernée par la problématique des bouteilles en plastique: quelle est votre réponse sur le recyclage ?
Nous allons passer au rPET, le PET recyclable. Nous investissons aussi pour travailler nos emballages afin d’utiliser le moins de plastique. Nous rentrons dans cette démarche de réduction du plastique. Elle concerne tous les industriels fabriquant des bouteilles de plastique. Cela fait partie de la Responsabilité Sociale des Entreprises. On parle beaucoup de RSE. Dans ce domaine, ce sont les petits gestes qui font qu’on avance. J’avais un patron qui me disait : « Pas après pas on va vers le succès. On ne fait pas tout d’un coup. » Il y a aussi un enjeu structurant pour la Réunion dans le traitement de ces déchets de plastiques. Mais il manque une filière locale solide qui reste à créer.

Que prévoyez-vous cette année pour vos marques ? Vont-elles évoluer ?
Sur le marché des huiles, nous prévoyons un moment fort sur ISIO 4 au second semestre 2021. Sur ce marché, les huiles de tournesol et de colza constituent le gros du marché local, mais il y a aussi un deuxième marché émergeant qui est celui de l’huile d’olive. Les ventes ont progressé en 2020. Si je parlais tout à l’heure d’importation, c’est aussi parce que l’offre se muscle en huile d’olive. Nous avons souhaité renforcer le lien de ce produit avec la Réunion en lançant fin novembre sous notre marque locale Corbeille d’Or une nouvelle huile signée « DUO Olive Tournesol ». C’est un mélange d’d’huile de tournesol et d’huile d’olive. Avec ce nouveau mélange, nous invitons les consommateurs réunionnais à découvrir un goût en harmonie avec celui de l’huile d’olive tout en restant dans l’univers traditionnel culinaire réunionnais.
Sur le marché de l’huile d’olive, nous avons un beau portefeuille de marques emblématiques comme PUGET bien sûr, qui ne cesse d’innover et de proposer de nouvelles segmentations par goût, origine… Des animations en offres spéciales vont arriver sur cette marque au cours du premier trimestre.
Nous avons aussi désormais dans notre portefeuille une acquisition du groupe Avril en 2018, la marque Italienne Costa d’Oro. Une marque réputée dont les premières bouteilles sont arrivées en décembre à la Réunion. L’Italie est le pays de l’huile d’olive et les huiles Costal d’Oro y sont très connues et appréciées. Le pressage des huiles se fait sur place, par le moulin de l’entreprise en Italie. Dans la gamme Costal d’Oro, nous faisons entrer les trois grandes références de la marque. La Classico, une huile pressée à froid, une huile bio et l’Italiano, une perle rare vraiment magnifique, 100 % italienne. Dans l’huile d’olive Italiano, c’est comme dans le vin, on est fait des mélanges, des associations. Là, pour obtenir des goûts inimitables, les assemblages se font à partir d’olives 100 % italiennes. C’est un excellent produit que nous nous efforçons de proposer à un prix acceptable et ces produits sont en cours de référencement actuellement. Voilà pour nos nouveautés en huiles.
Nous avons aussi d’autres projets pour Corbeille d’Or, dans la continuité des lancements de 2020. En condiment, nous avons lancé la sauce barbecue pour les pique-niques qui font partie du quotidien réunionnais. Nous avons aussi lancé la mayonnaise Combava. Nos produits, Ketchup, Mayonnaise, Rougail Dakatine, Sauce Salade existent aussi en version pimentée ! Nous essayons de valoriser des ingrédients pays, des produits locaux, comme les œufs. Par exemple, pour produire le ketchup, nous employons de la pulpe de tomate locale. Corbeille d’Or est une belle marque réunionnaise. Nous allons poursuivre l’extension de sa gamme vers de nouvelles spécificités locales en 2021.

Avez-vous d’autre projets ?
La SPHB est très présente en GMS et c’est notre activité principale. Mais nous avons aussi une activité en food service et c’est l’une de nos ambitions de la développer. Pourquoi ? Parce que la Réunion a un véritable atout en termes de tourisme. Dans les années à venir, la fréquentation touristique va augmenter et c’est le cas depuis que le parc national est patrimoine mondial de l’Unesco. On voit clairement un développement de la restauration et de l’hôtellerie. Cela concerne la clientèle extérieure mais aussi locale. On le voit par exemple sur Saint-Pierre qui est très dynamique sur ce plan. Nous avons la volonté de nous positionner sur ce marché en développant notre offre de food service à destination des professionnels. C’est un des leviers de croissance que nous allons activer C’est un challenge que nous avons ouvert en 2020 et que nous allons transformer en 2021.

Dans le contexte actuel, n’y a-t-il pas un risque de pénurie de la matière première, les graines ?
Il existe une forte tension sur le marché des huiles dont le Tournesol. Entre juillet 2020 et septembre 2021, le manque sera de cinq à six millions de tonnes sur la production mondiale. En attendant la nouvelle récolte, les cours montent et on parle même de pénurie sur les marchés durant l’été prochain. Cette tension a démarré au mois d’août 2020, juste avant la nouvelle récolte des graines de tournesol. Le phénomène a été accentué par les achats massifs en Asie dont la Chine, qui avait besoin de remonter ses stocks suite à la crise sanitaire de début d’année. Depuis Septembre dernier, nous sommes donc sur un marché des huiles très tendu avec des cours haussiers et une tendance qui se généralise aux autres huiles dont le Colza.

LESIEUR, la marque aux quatre losanges
Entreprise française centenaire, filiale du groupe Avril, Lesieur produit et commercialise une gamme complète d’huiles végétales et de sauces condimentaires. La société est devenue une référence tant auprès du grand public que des professionnels en s’appuyant sur des marques d’huiles telles que Lesieur, PUGET, Isio 4, Frial, Fleur de Colza, et en proposant un large portefeuille de produits innovants développés selon plusieurs axes forts : le goût, la qualité, la nutrition et le respect de l’environnement. Fondée en 1908 par Georges LESIEUR, c’est aujourd’hui le fruit d’une saga de plus de 110 années de création et d’innovation au service des consommateurs et du mieux-manger. Son savoir-faire historique la positionne en leader sur le marché des huiles en France. Elle est aussi la troisième marque nationale du marché avec ses mayonnaises d’origine France aux oeufs de poules élevées en plein air. LESIEUR est une filiale du groupe Avril, acteur majeur de la filière oléagineuse qui met en œuvre un modèle original. Le groupe Avril a été créé en 1983 à l’initiative du monde agricole, afin de développer des débouchées pérennes pour les productions oléagineuses françaises, notamment le colza et le tournesol. En 35 ans, Avril est devenu un groupe agro-industriel et financier majeur, présent en France et à l’international, dans des métiers très divers de l’amont à l’aval de la filière. Il s’appuie sur un portefeuille de marques reconnues dont font partie LESIEUR et PUGET. Son but : créer durablement de la valeur dans les filières Huiles et Protéines en contribuant ainsi à une meilleure alimentation des hommes et à la préservation de la planète.

Costa d’Oro : saveurs à l’italienne
Dans le dialecte de la région de l’Ombrie, Costa d’Oro signifie Colline dorée. C’est un endroit magique, inspirant, complètement connecté avec la nature. C’est en 1968 qu’a commencé l’aventure Costa d’Oro. Depuis, un travail constant a amené l’entreprise à devenir une huilerie reconnue pour la qualité, l’innovation et le goût de ses huiles. Costa d’Oro a d’abord été une petite entreprise dans laquelle deux familles ont réuni passion et dévouement, jusqu’à devenir une société par actions dans les années 90. Au cours des années, Costa d’Oro s’est ouverte de plus en plus à l’international, au point d’être aujourd’hui distribuée dans plus de 100 pays. Trois produits phares font sa réputation. L’italienne vierge extra : L’Italiano est une huile d’olive vierge extra, extraite à froid, issue d’olives 100 % Italiennes. Son goût puissant provient des olives récoltées à maturité, couplé au traditionnel savoir-faire de la marque. La Biologico est une huile d’olive non filtrée issue de l’agriculture biologique. Extraite à froid, cette huile d’olive vierge extra provient d’oliveraies biologiques du bassin méditerranéen. La Classico est une huile d’olive vierge extra, extraite à froid. Pleine de nuances, son mélange d’olives lui offre un goût harmonieux et savoureux.

PUGET, toutes les saveurs et les couleurs de la Méditerranée
L’huile d’olive puise ses origines dans l’Antiquité méditerranéenne la plus lointaine. Rien d’étonnant à ce que ce savoir-faire ancestral ait donné naissance à des entreprises qui sont elles-mêmes très anciennes dans l’économie moderne. Ainsi PUGET dont l’histoire remonte à 1857, a été créé sur le Vieux Port de Marseille par Adolphe PUGET, négociant en huile d’olives. Il s’agissait pour lui d’exporter l’huile d’olive provençale en Amérique du Sud. C’est dans les années 30 que, fort du succès outre-Atlantique, les héritiers d’Adolphe Puget lance l’huile d’olive en Provence. De régionale, PUGET devient une marque nationale et a été reprise par Lesieur en 2004.

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