Gao Shan Pictures est le studio d’animation qui, avec l’aide à la production cinématographique de la Région, a fait de La Réunion une actrice importante et reconnue du cinéma d’animation indépendant sur la scène française et européenne. Gao Shan signifie « haute montagne » en chinois. C’est à la lumière des films d’animation où figurent les noms de ce studio et de la Région Réunion que se mesure le chemin parcouru par l’industrie créative locale pour s’élever vers les sommets. Un chemin ouvert, il y trente ans, par l’artiste plasticien Alain Séraphine, fondateur du premier studio d’animation local, Pipangaï, et de l’Institut de l’image de l’océan Indien (ILOI). On lui doit aussi l’installation dans l’île du producteur Arnauld Boulard, figure du cinéma d’animation français, fondateur de Gao Shan Pictures, il y a dix ans. Toute la filière réunionnaise des industries créatives, qui inclut également le jeu vidéo, marche à présent sur cette voie, dont les deux prochaines étapes sont fixées. La première verra l’ouverture, en septembre prochain, du campus réunionnais de l’école Rubika, un établissement spécialisé de très haut niveau qui va développer les compétences locales dans le domaine du jeu vidéo et de l’animation. En fin d’année, ce sera l’appel à projets, dans le cadre de France 2030, auquel concourra le dossier, également initié par Gao Shan Pictures, du pôle territorial des industries de l’image et du son. Un projet porté en partenariat avec le Territoire de l’Ouest, la Région Réunion et la commune de Saint-Paul. « L’économie de l’immatériel est une chance immense pour un territoire insulaire comme La Réunion » : pour Leader Réunion, Arnauld Boulard explicite ce message qu’il adresse, plus particulièrement, aux jeunes de La Réunion.
Leader Réunion : Le studio Gao Shan Pictures fait à nouveau parler de lui ces jours-ci avec la nomination aux César 2024 de deux films d’animation, Mars express et La Forêt de Mademoiselle Tang, à la fabrication desquels le studio a participé. D’autre part, la Région Réunion apparaît maintenant régulièrement aux génériques de films d’animation français qu’elle a aidé à financer. Peut-on dire que, avec Gao Shan Pictures et la Région, La Réunion est en train de devenir un acteur important du cinéma d’animation français ?
Arnauld Boulard : La Réunion est clairement identifiée aujourd’hui comme une terre d’animation sur le plan national. Depuis 2017, Gao Shan a participé à 30 % des films agréés par le Centre National du Cinéma, et l’ensemble de ces films était soutenu par la Région Réunion. Nous sommes pratiquement chaque année au palmarès du Festival international du film d’animation d’Annecy. Nous avons eu plusieurs sélections aux César – comme cette année effectivement avec Mars express et La Forêt de Mademoiselle Tang. L’année dernière, Ma famille afghane a reçu le César du Meilleur film d’animation et a été sélectionné aux Golden Globes. Tous ces films ont bénéficié de l’aide financière de la Région Réunion. Alors oui, La Réunion est désormais connue comme une terre d’animation dans le milieu professionnel du cinéma. Si l’Ile de France reste un poids lourd du cinéma en général, si la région Nouvelle Aquitaine et le département de la Charente sont un haut lieu des séries d’animation, si les régions Auvergne Rhône-Alpes et des Hauts de France font preuve de dynamisme, il est tout à fait exact que, dans ce panorama du cinéma d’animation, La Réunion occupe un positionnement reconnu par des institutions telles que le CNC et par les producteurs. Il y a dix ans, lorsque j’ai fondé Gao Shan Pictures, on me regardait avec de grands yeux quand j’expliquais faire un film d’animation à La Réunion. Aujourd’hui, il n’y a plus de discussion.
Gao Shan Pictures est à la fois une société de production cinématographique et un studio d’animation. Pouvez-vous préciser la nature de ces deux métiers, et comment ils s’articulent au sein de la structure ?
Ce sont deux métiers différents. Nous avons commencé par l’activité de studio. Nous réalisons des prestations pour des producteurs qui ont mis en route des projets de film, les ont financés et sont à la recherche d’une équipe pour les fabriquer. C’est la production exécutive. Puis, il y a quelques années, nous avons eu l’envie de développer nos propres projets, de donner vie à des histoires porteuses de valeurs qui nous sont chères, comme le respect de l’autre, la considération de la nature. Ce métier s’appelle la production déléguée. Nous lançons le projet, nous mobilisons des auteurs, des scénaristes, des réalisateurs, des directeurs artistiques, nous le finançons et nous en portons la garantie de bonne fin, c’est-à-dire que nous garantissons livrer le film en temps et en heure et avec la qualité attendue. Ce second métier est beaucoup plus à risque, mais il a l’avantage de nous permettre de constituer un catalogue de films, qui est un actif de la société. Cette configuration associant production exécutive et production déléguée n’est pas rare dans l’animation. Nous sommes toutefois en train de voir comment les séparer, afin de bien distinguer les deux modèles économiques, qui sont différents même s’ils se nourrissent mutuellement.
Quel est votre rôle dans la fabrication des films ?
C’est très variable et ça dépend du financement des films. Le financement du cinéma français est en effet très particulier du fait de l’exception culturelle. Jusqu’à 50 %, du financement provient de fonds publics : nationaux, régionaux, départementaux, etc. Un film d’animation coûte cher. En France, nous sommes sur des budgets entre quatre et douze millions d’euros. Très loin des budgets américains, qui peuvent monter à cent ou cent cinquante millions d’euros, mais tout de même ce sont de grosses sommes à réunir. D’où la multiplicité des sources de financement des films, en particulier des financements publics. Les financements locaux venant en contrepartie d’une activité économique, la fabrication du film est répartie entre les différentes régions qui lui apportent un financement. Par exemple, nous avons fait vingt minutes d’animation sur le film en 2D Sirocco et le royaume des courants d’air, sorti fin décembre. Sur le film d’animation de science-fiction Mars express, hybride 2D et 3D, nous avons fabriqué l’intégralité de la 3D. Nous sommes intervenus dans à peu près toutes les étapes de la fabrication du film.
Dans quelles circonstances vous êtes-vous installé à La Réunion, territoire a priori plutôt éloigné des principaux marchés du cinéma ?
J’avoue que, à ce moment-là, je n’avais pas La Réunion dans mon radar ! Je sortais d’un très gros studio qui venait d’être racheté par Universal – le studio derrière des films comme Moi, Moche et Méchant, Les Minions, Super Mario Bros, le film… Je regardais plutôt vers Los Angeles ou Shanghai lorsqu’Alain Séraphine m’a appelé. Nous nous étions rencontrés lors d’une table ronde consacrée à l’animation à l’université de Pékin en 2011. Alain m’a dit : « Arnauld, on va faire un long métrage 3D à La Réunion, on a besoin de quelqu’un comme toi. » La Réunion ? Mais bon, pourquoi pas, allons voir. J’ai vu qu’il y avait à peu près tout à faire pour remonter un studio 3D mais que l’environnement était favorable. Un joli challenge. Et le film était très intéressant : c’était Adama, de Simon Rouby. Après avoir travaillé à la pré-production du film à Paris, je suis arrivé à La Réunion en famille en janvier 2014. Je pensais rester un an, pour le film. Dix ans plus tard, je suis toujours là. L’équipe que nous avions montée pour Adama était vraiment top. Azmina Goulamaly, qui dirigeait le studio Pipangaï, m’a encouragé à développer mon propre studio. C’est ainsi qu’est né Gao Shan Pictures. Et les films ont fini par s’enchaîner.
Vous vous êtes fait connaître facilement ?
Non, ce n’était pas du tout évident. Nous avons fait notre place par la qualité de nos images. Nous avons assez rapidement montré que nous avions une singularité artistique. Les films que nous accompagnons se distinguent de l’animation mainstream pour enfants, qui représente la plus grosse part du marché. Nous sommes positionnés dans l’animation créative pour adolescents et adultes.
L’animation, aujourd’hui, permet de parler de tout et de montrer des choses qui seraient très difficiles à réaliser en prises de vue réelles. Par exemple, un film comme J’ai perdu mon corps aurait été extrêmement compliqué à faire autrement qu’en animation. Il y a de grands réalisateurs et beaucoup de belles histoires à raconter avec cette technique cinématographique. L’autre élément essentiel, pour notre développement, a été l’attractivité du fonds d’aide à la production de la Région Réunion qui se positionne bien dans les fonds français.
Comment définir la signature artistique de Gao Shan Pictures ?
En tant que prestataires, nous œuvrons dans le côté artisanal de l’animation. Nous faisons du sur-mesure, nous avons cette capacité de sortir des images très différentes d’un film à l’autre. Peu de studios d’animation ont ce positionnement. Dans la production déléguée, nous produisons des films assez engagés, qui expriment des valeurs sociales, environnementales. Un de ces films, Le Gardien du feu, est l’adaptation d’un roman de Pierre Rabhi. Un autre film que nous sommes en train de développer, L’Hiver du fer sacré, est l’adaptation d’un roman passionnant de Joseph Marshall III, un auteur sioux lakota, qui raconte la rencontre d’une tribu amérindienne avec le premier Blanc et avec son fusil, et comment cette rencontre transforme leur société. Nous souhaitons, avec les films que nous produisons, porter des messages forts qui nous semblent essentiels dans la société actuelle.
Quel bilan faites-vous de vos dix années de présence à La Réunion ?
Avec l’équipe, nous sommes fiers du chemin que nous avons parcouru. Cette reconnaissance actuelle du studio et de La Réunion dans le milieu européen de l’animation est très gratifiante pour nous. Nous avons une super-équipe. Aujourd’hui 30 % de nos équipes sont composées de Réunionnais, alors que sur Adama nous avions juste quatre stagiaires de l’ILOI.
Le vivier de talents local continue de croître. Un important studio d’animation parisien, 2 Minutes, s’est implanté à La Réunion. On voit aussi les choses bouger dans le jeu vidéo. Les métiers des industries créatives constituent une filière qui se développe avec le soutien des collectivités. Nous essayons de contribuer à ce développement avec nos films.
De combien de personnes se compose l’équipe de Gao Shan Pictures ?
C’est variable en fonction des productions. Entre 35 et 70 personnes, ce qui donne autour de 45 en équivalent temps plein. Sur une année, nous faisons travailler en moyenne 120 personnes différentes.
Finalement, assez peu de personnes encore ont conscience que des Réunionnais ont travaillé sur des films aussi reconnus dans le milieu du cinéma que Adama, Zombillénium, Le Petit Nicolas, J’ai perdu mon corps, Mars Express, et qu’il y a là une source de fierté. Croyez-vous important de le faire savoir ?
Pour moi, c’est hyper important. D’abord, un peu de fierté, ce n’est pas mauvais. Surtout, cela prouve ce dont nous sommes capables ! Nous sommes dans des métiers pourvoyeurs d’emplois, où l’on peut travailler à peu près dans le monde entier.
L’économie de l’immatériel est une chance immense pour un territoire insulaire comme La Réunion. Aucun besoin d’exploiter des ressources physiques. On peut créer de la richesse qui est pratiquement à 100 % à l’export. C’est une source de rentrée d’argent fabuleuse. Des collectivités l’ont compris, mais il faut faire davantage prendre conscience aux décideurs, aux institutions, de l’importance de ce secteur pour l’économie de l’île. En faire prendre conscience aux jeunes de La Réunion, qu’ils comprennent que, oui, on peut faire du cinéma à La Réunion ! Après avoir été plutôt discrets, nous communiquons un peu plus depuis deux ans, car nous nous rendons compte qu’il est important de faire savoir ce que représente cette activité et son potentiel.
Est-ce grâce à vous si l’offre de longs métrages d’animation est relativement riche dans les cinémas de l’île ?
Nous essayons qu’elle le soit. Toutefois certains films fabriqués à La Réunion n’ont jamais été vus en salle localement, ce qui nous désole ! Je trouve dommage de dire aux Réunionnais d’aller regarder ces films sur Netflix. Ainsi Ma famille afghane de Michaela Pavlatova, Prix du jury Annecy 2021, César du meilleur film d’animation en 2023, sélectionné aux Golden Globes ! Nous poussons pour que ces films soient diffusés. En 2017, Zombillénium est sorti sur les deux réseaux locaux grâce à un gros travail de soutien que nous avons mené avec Pipangaï. Nous sommes en ce moment en lien en particulier avec Laurence Ethève, de MauRéfilms. Pour organiser des rendez-vous réguliers. Comme l’année dernière, une avant-première locale de Mars express. Nous venons de produire un documentaire thriller sur l’histoire d’un pianiste brésilien de grand talent disparu lors d’une tournée en Argentine dans les années 1970 : They shot the piano player, de Fernando Trueba et Javier Mariscal. Nous essayons d’organiser des séances spéciales de diffusion pour ce film et, plus largement, pour la production locale.
L’autre actualité de Gao Shan Pictures, c’est l’ouverture à la rentrée de septembre de Rubika Réunion, une école d’enseignement supérieur de l’animation et du jeu vidéo. À qui s’adresse cette école ? Où sera-t-elle située, combien d’élèves pourra-t-elle accueillir ?
Nous avons du mal à trouver des gens au niveau que nous recherchons : c’est le constat que nous faisons avec mes collègues du jeu vidéo. Loïc Manglou, du studio Pitaya, et moi, nous nous sommes dit que l’appel à projets de LA grande fabrique de l’image lancé dans le cadre de France 2030, avec son volet formation, était une belle occasion. Nous avons contacté Rubika qui, après les Gobelins, est la deuxième école française du secteur, dans le top 5 des écoles mondiales. Rubika a tout de suite répondu positivement au projet d’ouvrir un campus à La Réunion, alors que cette école ne cherche pas particulièrement à se développer en France. La spécificité de La Réunion, territoire ultramarin d’une grande diversité où existe un éco-système de l’animation et du jeu vidéo, l’a convaincue. Nous avons été lauréat de cet appel à projets, ce qui nous permet de proposer aujourd’hui cet enseignement supérieur sur cinq ans en animation 2D, animation 3D et jeu vidéo. L’ouverture a lieu en septembre 2024. Le premier campus, pour démarrer avec nos 40 premiers étudiants, sera situé dans le centre de Saint-Paul. Nous visons un campus définitif en 2026. L’objectif est de pouvoir accueillir jusqu’à 220 étudiants. Pour la première année, la sélection des candidats se fera sur dossier. Nous verrons, l’année prochaine, si nous introduisons un concours, comme l’école Rubika de Valenciennes. Ce qui est sûr, c’est qu’à la sortie le niveau devra être le même. Nous cherchons bien sûr à attirer de jeunes Réunionnais, mais l’école est ouverte à tous.
Au-delà du projet d’école, Gao Shan Pictures s’est associé au Territoire de l’Ouest pour répondre — avec succès — à l’appel à manifestation d’intérêt « Pôles territoriaux d’industries culturelles et créatives » de France 2030. Quel sera la fonction de ce pôle ?
L’idée du pôle territorial est de générer des synergies, de créer un lieu de collaboration et d’émulsion, de mettre ensemble des talents qui, seuls, n’auraient pas les compétences ou les moyens pour mener certains projets. C’est aussi de mettre à la disposition du territoire des infrastructures mutualisées qui, dans le secteur privé, n’auraient pas de rentabilité, alors qu’il y a un besoin. Par exemple, une salle d’étalonnage. Nous sommes dans la phase d’identification des besoins du territoire dans ce domaine, avec la volonté de rassembler des acteurs du cinéma, du jeu vidéo, de la création numérique et du spectacle vivant. Nous sommes ouverts à y associer d’autres secteurs qui se manifesteraient, comme la bande dessinée par exemple. Il y a des choses à inventer ensemble. Sur ce projet, nous avançons en partenariat avec le Territoire de l’Ouest, la Région Réunion et la commune de Saint-Paul. Nous répondrons en fin d’année à l’appel à projets. Nous sommes actuellement dans une phase d’ingénierie, de pré-figuration de ce que serait ce pôle territorial.
Quel sera le prochain film du studio Gao Shan Pictures ?
Nous sommes en fin de production du film Dans la forêt sombre et mystérieuse, de Vincent Paronnaud et Alexis Ducord, adapté d’une bande dessinée de Winshluss. Nous sommes producteur délégué de ce long métrage familial, qui raconte les aventures d’Angelo, oublié sur une aire d’autoroute par ses parents et qui doit traverser la forêt pour aller sauver sa mémé. Je suis très content du film, drôle, prenant, avec de l’émotion et de très belles images. Nous espérons des sélections en festival avant sa sortie nationale en salles en octobre prochain.
LE PARI REUSSI D’ALAIN SERAPHINE
Artiste et acteur culturel visionnaire, adjoint à la culture de la ville du Port de 1983 à 2001, Alain Séraphine est à l’origine de la filière des industries créatives réunionnaises. Une filière qu’il inscrit dans la « destinée » d’île-monde de La Réunion.
Le nom d’Alain Séraphine est associé au premier studio d’animation réunionnais, Pipangaï, et à l’Institut de l’image de l’océan Indien (ILOI), qu’il a fondés et dirige toujours. Mais il faut revenir un peu plus en arrière pour connaître le tout début de l’histoire de l’animation à La Réunion : en 1983, il crée l’association Village Titan dans le but de développer localement des enseignements supérieurs d’arts. L’époque est à la délocalisation mondiale du cinéma d’animation. Alain Séraphine se dit : « Pourquoi pas à La Réunion ? » Le Forum de l’image, en 1993, préfiguration des Carrefour de l’image de l’océan Indien qui suivront, constitue le premier pas dans cette direction. Outre le CNC, de grands noms du cinéma d’animation font le déplacement, comme Pierre Ayma, fondateur du département cinéma d’animation de l’école des Gobelins, et Jacques Peyrache, figure mondialement connue de l’avant-garde audiovisuelle, fondateur du Syndicat des producteurs de film d’animation. L’ILOI voit le jour l’année suivante, suivi, en 1995, de la société d’économie mixte Pipangaï, associant le groupe Océinde, qui accompagne, aujourd’hui encore, le développement de la filière réunionnaise des industries créatives. À la même époque, la Région Réunion lance son aide à la production cinématographique, qui donnera naissance à l’agence Film Réunion en 2001.
Nouvelle ambition : l’intelligence artificielle
Autre nom à citer parmi les intervenants extérieurs qui découvrirent La Réunion grâce à Alain Séraphine : Jean-Michel Spiner, fondateur du studio d’animation 2 minutes. Cet autre acteur important de l’animation a fait de La Réunion, en 2017, l’une de ses cinq implantations mondiales. Pipangaï réalisera son premier travail de production sur la série pour enfants Cajou, 55 épisodes de sept minutes diffusés à partir de 2009 sur Playhouse Disney et sur RFO. Mais ce sera Adama, le premier long-métrage fabriqué à La Réunion, nommé aux César de 2016, qui jouera le véritable rôle fondateur. Son réalisateur, Simon Rouby, viendra en personne former les étudiants de Pipangaï. Nous sommes en 2013 et, après sa rencontre avec Alain Séraphine à Pékin, Arnauld Boulard est appelé pour la production d’Adama… Retiré de la production, Pipangaï entend aujourd’hui jouer un rôle d’incubateur de projets. Et la révolution du numérique se poursuivant, Alain Séraphine maintient à présent, dans le cadre d’un partenariat de l’ILOI avec l’université de Stockholm, l’ambition d’inscrire La Réunion, à la porte de l’Afrique, sur la carte mondiale d’un modèle rééquilibrant la production de données, source de l’intelligence artificielle, vers le Sud.