La marque collective d’identification de la production locale s’oriente vers une dimension de label territorial en renforçant ses conditions d’attribution et de renouvellement. La gestion de Nou la fé est confiée à un « secrétariat de marque » extérieur à l’ADIR. Un audit également indépendant vient compléter l’auto-évaluation de l’entreprise et davantage de critères sont désormais pris en compte.
La marque Nou la fé évolue tout en restant fidèle à son principe initial : permettre aux consommateurs et aux acheteurs B to B d’identifier et de différencier facilement l’ensemble des produits fabriqués à La Réunion face aux produits importés. Dès lors qu’une activité de transformation d’une matière première brute, locale ou importée, est effectuée à La Réunion, une entreprise a la possibilité de faire une demande d’attribution. C’est pourquoi l’on trouve à côté de marques locales des marques nationales ou internationales estampillées Nou la fé, car les produits finis sont fabriqués à La Réunion, soutenant l’emploi local et le développement économique du territoire. Longtemps associée à industrie agroalimentaire réunionnaise, Nou la fé est aujourd’hui accessible à tous les producteurs qui souhaitent revendiquer la fabrication locale de leurs produits, quel que soit leur secteur d’activité (matériaux de construction, équipements, produits de consommation courante, etc.). Ces fondamentaux ont été rappelés, le 20 octobre, par l’équipe en charge, au sein de l’ADIR, du développement de la marque avant d’en exposer l’évolution. Une évolution annoncée par une grande campagne de communication destinée au grand public.
Ce qui change…
Sur la forme, le processus d’attribution devient plus rigoureux et sélectif par l’introduction d’un audit indépendant. Si la demande initiale ne change pas (avec notamment une première auto-évaluation de l’entreprise sur les critères qualitatifs d’attribution), elle est désormais transmise à un « secrétariat de marque » indépendant, confié à Olivier Jacquet, consultant QHSE. En lien avec ce secrétariat de marque, un audit indépendant sera réalisé dans l’entreprise sur la base des éléments transmis par celle-ci. Audit financé par l’entreprise. Cet audit sera renouvelé tous les trois ans pour conserver la marque Nou la fé. Sur le fond, le critère fondamental du taux de valeur ajoutée (20 % au minimum) généré à La Réunion ne change pas. En revanche, l’entreprise candidate doit désormais satisfaire 30 critères qualitatifs (économiques, commerciaux, sociaux, sociétaux, environnementaux) : 24 critères obligatoires, communs à tous les secteurs, et six critères dépendant du secteur d’activité de l’entreprise. À noter que le contrôle s’étend au respect d’un cahier des charges par les fournisseurs des entreprises industrielles réunionnaises demandant la marque collective.
Vers un label territorial
Avec l’introduction d’un audit indépendant et le renforcement des critères, « l’objectif est de donner à Nou la fé, aujourd’hui une marque géographique, une dimension de label territorial, d’accroître sa légitimité grâce à davantage de transparence », a expliqué Jean Larrègle, coordonnateur de Nou la fé au sein de l’ADIR, qui a rappelé la valeur de ce symbole après treize années d’existence.
Nou la fé, qui fait l’objet de deux bilans de notoriété par an, est connue de 90 % des Réunionnais et influence l’achat de 54 % d’entre eux. Elle réunit aujourd’hui 51 entreprises détentrices, plus de 60 catégories de produits, 116 marques ou gammes de produits. Plus de 5 000 produits sont estampillés Nou la fé.