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jeudi 21 novembre 2024

La filière foret-bois renforce Sa dynamique grâce au plan d’investissement France 2030

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Au lendemain de la présentation par le Président de la République du Plan d’Investissement « France 2030 », le Comité Stratégique de Filière Bois exprime sa satisfaction. La filière forêt-bois française se sent confortée dans son rôle stratégique de production d’un matériau renouvelable essentiel au développement industriel de la Nation.

Une enveloppe de 500 millions d’euros sera spécifiquement consacrée à la consolidation de la filière bois, à laquelle doivent être ajoutés les financements transversaux du Plan (industriels et capital – BPI). Cet investissement constitue un levier important pour la contribution de la filière à l’objectif de neutralité carbone que la France s’est fixée pour 2050. Cette reconnaissance concrétise aussi le travail collectif mené par la filière bois depuis plusieurs années. La filière est déjà engagée dans de nombreux processus d’innovations : recherche sur les essences d’arbres adaptées au changement climatique, décarbonation du bâtiment, robotisation et augmentation des capacités de l’appareil industriel, production de bois techniques, marchés du cadre de vie, progression de la biomasse dans la décarbonation du mix énergétique, chimie verte, hydrogène vert, etc. Le Comité Stratégique de Filière Bois avait évalué les besoins d’investissement pour les industries et entreprises du secteur bois matériaux et ameublement à 1,2 milliard d’euros par an pour les cinq prochaines années (dont 820 millions par an pour le seul marché du bois de construction). À ces investissements industriels, s’ajoute le besoin de 200 millions d’euros par an pour soutenir le renouvellement forestier. « France 2030 se présente comme une nouvelle étape majeure dans la structuration de ces investissements » juge le Comité Stratégique de Filière Bois. Pour le seul débouché du bois dans le bâtiment, le potentiel de création de valeur ajoutée additionnelle d’ici 2030 dépasse trois milliards d’euros. C’est d’ailleurs pour cette raison que la filière s’est engagée dès février dernier à accompagner l’ambition portée par le Gouvernement avec la future Réglementation Environnementale du bâtiment – dite RE2020 – en lançant le « Plan Ambition Bois 2030 ». Autre tendance de consommation porteuse : la santé et le bien-être. Pour le bois, il s’agit d’un important potentiel de développement et d’innovation, notamment en ce qui concerne le cadre de vie (santé, luxe, alimentaire, hygiène…) et les emballages à base de bois.

500 millions d’euros pour quoi faire ?
L’enveloppe annoncée va contribué à la création de nouvelles unités de production pour renforcer la souveraineté nationale du secteur et réduire les importations, en développant les capacités d’acteurs français futurs leaders pour des produits techniques spécifiques comme le lamellé collé, le contre collé, le CLT, l’ameublement-agencement, la menuiserie industrielle, l’emballage et la logistique… Elle va faciliter le développement et la mise en œuvre à l’échelle industrielle de procédés technologiques innovants pour répondre aux futurs marchés à haute valeur ajoutée (chimie verte, fibres, bois techniques…). Elle contribuera aussi à l’investissement dans des unités de production et de préfabrication d’éléments d’ouvrage en bois déjà existantes pour augmenter et moderniser leurs capacités de production et les rendre plus flexibles. De même pour la valorisation des co-produits de transformation du bois et la production de chaleur durable, facteurs de compétitivité pour la transformation et le séchage des produits bois. Enfin, elle va soutenir la poursuite du renouvellement des forêts françaises pour maintenir leur vitalité, leur productivité et leur capacité à protéger la biodiversité.

Un secteur stratégique du développement durable
Avec un total de près de 393 000 emplois directs et indirects, soit 12,5 % des emplois de l’industrie manufacturière, le secteur forêt-bois est stratégique. La filière réalise chaque année environ 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 26 milliards de valeur ajoutée. Atout supplémentaire : les entreprises de la filière forêt-bois sont implantées sur l’ensemble du territoire français. La photosynthèse de la forêt française génère une production annuelle de 85 millions de m³ de bois par an. C’est le seul marché de matières premières (avec les productions primaires agricoles) où la France peut garantir un « socle » durable d’indépendance nationale pour ses approvisionnements : 63 % des besoins français de bois d’œuvre sont déjà produits et récoltés dans la forêt française. La forêt française, actuellement la troisième dans l’UE, a connu une forte croissance sur les trente dernières années, passant de 1,8 milliard de m3 sur pied en 1985 à 2,8 milliards de m3 aujourd’hui, soit une augmentation de plus de 50 %.

LA FORET REUNIONNAISE EN 2030

Le plan d’investissement France 2030 devrait principalement concerner les Outre-Mers à travers l’exploration des fonds marins. Cependant, le bois-énergie est également en projet à la Réunion. La forêt réunionnaise fait l’objet d’un plan d’orientations à cette même échéance : le programme régional de la forêt et du bois 2020-2030.

A travers ses propositions d’actions, le Programme régional de la forêt et du bois pose un cadre rassemblant les constats et réflexions qui parcourent ce secteur depuis maintenant plusieurs années. La filière locale de transformation du bois est en crise. Sur la protection de la forêt et de ses milieux naturels et sur la valorisation de la production forestière, principalement à travers le bâtiment durable, le programme rappelle que « maintenir la couverture forestière, préserver les richesses naturelles, renforcer l’attrait de fréquentation » doivent s’accorder avec la volonté de « valoriser le potentiel économique et de « développer les talents régionaux » en la matière. Il prévoit ainsi de limiter la production forestière « aux zones déjà cultivées, aux friches secondaires, aux espaces en déshérence », ce qui pourrait représenter tout de même « quelques milliers d’hectares supplémentaires ». « Sur un marché nécessairement ouvert, puisqu’il faut approvisionner l’île en matières qui ne sont pas suffisamment disponibles localement, la concurrence est d’autant plus rude que les coûts logistiques, les coûts d’échelle et les coûts d’emploi sont beaucoup plus élevés que la moyenne mondiale. Dans un tel contexte, seules les stratégies d’excellence et de différenciation peuvent fonctionner. S’agissant des prestations non délocalisables, essentiellement dans le secteur du bâtiment, la qualité, l’adaptation climatique et la performance environnementale doivent primer afin de garantir la durabilité des réalisations. »

L’acacia comme bois-énergie
Le programme envisage le débouché du bois-énergie. Faute de ressource en la matière, un bois importé des USA fera partie du mix d’énergies renouvelables qui doit permettre à la Réunion, à la fin de l’année prochaine, de se passer entièrement de combustibles fossiles pour produire son électricité. Cette filière locale de bois-énergie conférerait « aux espèces exotiques (principalement l’acacia) une valeur marchande pour approvisionner les centrales thermo-électriques. » Le programme préconise par ailleurs un « modèle agro-forestier » valorisant les productions agricoles de forêts (vanille, miel, plantes médicinales) « qui font la renommée de la Réunion et s’intègrent parfaitement à la forêt ».

Frank Martin

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