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jeudi 21 novembre 2024

La coiffure à l’heure des réseaux sociaux

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Quel que soit le niveau de prestation, aujourd’hui, ce sont les réseaux sociaux qui donne le la de la coiffure. Une grande partie de la clientèle choisit ses coiffures sur les réseaux sociaux où, pour sortir du lot, les salons se doivent d’être présents. Un phénomène qui s’est accentuée avec la crise sanitaire. Globalement, le secteur de la coiffure a plutôt bien résisté aux huit semaines de confinement de mars à mai 2020 et aux contraintes de la crise sanitaire. Certains salons n’ont pas rouvert et des professionnelles ont dû rebondir en s’orientant vers la coiffure à domicile. Mais le haut-de-gamme a retrouvé ses fidèles, tandis qu’une mesure de soutien mise en place par le Département en partenariat avec la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de La Réunion, a ramené vers les salons de proximité un nouveau public. Un public accroc au réseaux sociaux.

Le Pass Bien-être : dans le cadre de son Plan de relance économique et sociale, le Département a imaginé cette solution pour booster l’activité. D’une valeur de 150 euros, ce Pass permet aux bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA) et aux personnes de plus de 60 ans à revenus modestes de bénéficier de prestations de bien-être (coiffeurs et esthéticiennes). Les professionnels se font ensuite rembourser par le Département sur une plateforme informatique dédiée. Lancé le 1er décembre, le Pass Bien-être a sauvé le mois le plus important de l’année pour le secteur de la coiffure et de l’esthétique : décembre, mois des mariages, des fêtes de fin d’année, des arbres de Noël des comités d’entreprise, etc.

Marie-Pierre Lafosse-Rivière, présidente de l’UNEC-Réunion, syndicat professionnel de la coiffure, dirige le salon Mary Pier’ Coiffure de Sainte-Anne : « D’habitude, nos carnets de rendez-vous sont pleins dès le mois d’août pour décembre ! Cette année, avec la crise sanitaire, on craignait le pire. Bien sûr, la clientèle a commencé de revenir, on sent l’envie de vivre après tous ces mois de tension. Mais c’est le Pass Bien-être qui nous a sauvés. Les salons qui se sont affiliés à cette mesure et qui ont su se mettre en avant en ont tiré une grosse bouffée d’oxygène.Le Pass nous a amené une clientèle qui ne fréquentait pas les salons. En place jusqu’à la fin de l’année 2021, il créé un effet boule de neige avec le bouche-à-oreille. Décembre 2020 été un mois extraordinaire pour beaucoup de salons. Et janvier, généralement calme, marche très bien. C’est bien simple, en 18 ans de métier, je n’ai jamais vu ça ! »

Un millier de professionnels

Avec 800 salons de coiffure et quelque 180 coiffeuses à domicile, le circuit sélectif de la coiffure est l’un des plus importants de la Réunion. On le constate aussi au fait qu’il soit difficile de recruter du personnel débutant comme du personnel confirmé. Malgré les deux CFA de Saint-Denis et Saint-Pierre et l’école de coiffure de Saint-Louis (Espace Coiffure Formation), l’offre d’emploi excède la demande ! C’est dire le dynamisme de l’activité.

Cependant, pour Marie-Pierre Lafosse Rivière, si 80 % des professionnels s’en sortent bien, les 20 % restants vivent plus difficilement. La clientèle ne manquent pas, mais les nouvelles tendances du métier ne font pas de cadeau : à commencer par l’usage des réseaux sociaux pour se faire connaître. Ce qui ne va pas d’ailleurs sans poser le problème d’une concurrence jugée déloyale , elle aussi active sur les réseaux sociaux. Ainsi la mode des barber shop et de la sculpture sur coiffure pratiqués par des gens sans formation et dépourvus du brevet professionnel (BP), le diplôme requis pour ouvrir un salon de coiffure. Plus généralement, un quart des salons de coiffure ne respecteraient pas la réglementation exigeant la présence permanente d’un titulaire du BP dans un salon. C’est l’estimation de l’UNEC-Réunion.

Les réseaux sociaux donnent le ton

Aujourd’hui, c’est le smartphone à la main qu’une bonne partie des clientes et clients entrent dans les salons de coiffure. Et la nouvelle clientèle qui profite du Pass Bien-Être accentue encore la tendance. « Les gens veulent ce qu’ils voient, une coupe, mais aussi une gestuelle car la coiffure, c’est aussi un rituel, un spectacle » explique Marie-Pierre Lafosse-Rivière. Aux professionnels d’être capables de tout faire.

La coiffure a toujours été affaire de mode et donc de formation continue pour enrichir les savoir-faire, acquérir de nouvelles techniques et maîtriser les nouveaux matériels, comme les ciseaux 3D qui permettent à la fois de couper, dégrader et effiler. Mais les modes, aujourd’hui, se multiplient, se diversifient. Et elles sont connus de tous instantanément grâce aux réseaux sociaux. Les professionnels n’ont d’autre choix que de suivre le mouvement. A la Réunion comme en métropole, la plupart des salons ont leur page Facebook et de plus en plus sont sur Instagram, Twitter, etc. Impossible d’y couper. Au point que la différence se fait entre ceux qui y sont et ceux qui n’y sont pas. « Nous devons nous adapter et nous réinventer » résume Marie-Pierre Lafosse-Rivière.

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