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vendredi 8 novembre 2024

La bio péi une filière encore jeune

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Apparue il y a moins de vingt ans, l’agriculture biologique péi se heurte à un marché local privé encore limité et à un marché public encore peu ouvert. Il n’en reste pas moins que, soutenue par les pouvoirs publics, la filière se structure et qu’elle a le vent en poupe, en particulier chez les jeunes agriculteurs. À La Réunion comme ailleurs, la bio ouvre la voie à l’agriculture du futur.

Le dernier état des lieux de l’agriculture biologique réunionnaise date d’avant la hausse actuelle des coûts de production. Réalisé par la Direction de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt de La Réunion (DAAF), il a donné lieu à une publication de l’Agreste Réunion en octobre 2019. « Actuellement, près d’un projet d’installation en agriculture sur deux compte un volet biologique », souligne, dans son introduction, l’auteur de l’étude, François Létoublon, chef du Service de l’information statistique et économique (SISE). Si le plus gros du chemin reste à faire pour l’agriculture biologique réunionnaise, celui parcouru mérite d’être signalé, comme le montre cette étude. L’année 2005 est considérée comme l’année de naissance de l’agriculture bio péi avec la création du Groupement d’agriculteurs biologiques de La Réunion (GAB-974). Treize ans plus tard, fin 2018, 1 272 hectares étaient cultivés en bio, soit 3 % de la surface agricole réunionnaise. En 2021, la chambre d’agriculture comptabilisait 382 exploitations en agriculture bio (sur un total de 6 900 exploitations).En métropole, c’est dans les années 1960 que furent lancées les premières productions bio, et, d’après un rapport de la Cour des comptes, 10,3 % des surfaces agricoles sont actuellement cultivées en bio.

Une filière qui se met en ordre de marche
La filière bio locale a commencé de se structurer avec la naissance d’une vingtaine d’AMAPéi, créée pour rapprocher producteurs et consommateurs sur le modèle des AMAP (associations pour le maintien de l’agriculture paysanne) en métropole. Une initiative de l’association de valorisation de l’agriculture biologique (AVAB) soutenue par le Département qui organise, par ailleurs, des marchés bio. Autres constats : toutes les organisations de producteurs de fruits et légumes ont aujourd’hui une offre bio. L’Uprobio, première coopérative de producteurs bio née en 2019, compte une trentaine d’adhérents. Le GAB-974, lui, est fort d’une quarantaine de membres. Toutes les infrastructures de recherche et développement de La Réunion (instituts techniques, centres de recherche, chambre d’agriculture) travaillent sur les problématiques agronomiques et économiques de la bio locale. La filière canne à sucre elle-même mène actuellement des expérimentations de canne bio. Les deux principaux organismes nationaux de certification, Certipaq et Ecocert, sont présents à La Réunion.

La bio peu servie en restauration collective
Soutenu par des aides européennes et par l’incitation fiscale du crédit d’impôt, le développement de l’agriculture biologique s’inscrit dans une liste [cap d’objectif est limite pléonasmique] fixés par le gouvernement : le plan Ambition Bio du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et, pour ce qui concerne la restauration collective, la loi Egalim de 2018. Celle-ci prévoit des seuils à atteindre en  produits de qualité et durables  et en produits bio » dans les repas servis à l’horizon du 1er janvier 2022. Seuils qui ont été revus à la baisse pour les départements d’outre-mer. À La Réunion, les objectifs sont de 25 % de « produits de qualité et durables » et de 5 % de produits bio en 2022, avec une progression pour atteindre respectivement 35 % de durable et 10 % de bio en 2030. Au vu des chiffres de cette année, autant dire que l’on est loin du compte. La DAAF a fait en effet un point d’étape local sur l’application de la loi Egalim au dernier trimestre de 2021. Deux tiers des restaurants collectifs proposent bien du bio à leurs menus, mais cela ne représente encore qu’une part minime des repas. Faute d’autres chiffres disponibles, l’indicateur repose sur les montants des achats en bio par rapport au montant total des achats alimentaires des restaurants collectifs. Résultat : la restauration collective privée (les restaurants d’entreprise) est la plus avancée avec 2 %, la restauration collective publique (établissements scolaires, armée, etc.) tourne autour d’environ 1 %. Point positif toutefois : la part des produits locaux dans les achats de la restauration collective, 40 %, est devenue très significative (voir aussi Run’Alim, p 14).

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