Marques, distributeurs et labels abordent dès à présent les nouvelles ambitions de la bio qui rejoignent les attentes de la responsabilité sociétale.
Le leader de la distribution bio spécialisée, Biocoop, met l’accent sur ses valeurs structurantes, son militantisme et vise 30 % de chiffre d’affaires avec l’équitable à l’horizon 2025. Carrefour applique désormais la blockchain à ses produits bio de marque propre afin de garantir une traçabilité totale (un QR code retrace le parcours de chaque lot). Avec son nouveau manifeste, Cosmébio propose désormais une approche plus globale de la cosmétique, un engagement qui inclut le packaging avec, dans le futur, l’adaptation du référentiel en RSE. L’engouement pour le local est une autre tendance qui prend une importance croissante. Préférence régionale, acte militant ou gage de qualité, acheter au plus près des producteurs est une démarche soutenue par les consommateurs.
La bio, première en matière de souveraineté alimentaire
La sécurisation alimentaire devient essentielle. Elle insuffle un nouvel élan au local, comme bouclier face aux hausses de coûts des matières premières et aux pénuries. Désormais, 77 % des consommateurs préfèrent un produit local à un produit bio (étude IRI 2021). Alors que l’Union européenne vient d’autoriser la mise en culture des jachères pour compenser la baisse à venir de la production mondiale de céréales, il faut savoir que cette année 2022 marque un franchissement historique pour la bio en France. La bio atteint pour la première fois l’autosuffisance alimentaire sur le blé : 100 % du blé bio consommé en France est français. Tout comme le lait, les œufs et la viande. Cultiver bio et fabriquer local apparaît alors non plus seulement comme un acte de résistance, mais comme une promesse de résilience, à la fois écologique et économique. C’est, pour les marques bio, pouvoir offrir plus qu’un produit à un certain prix, un produit basé sur des valeurs : la qualité de l’eau, du sol, de l’air, mais aussi la qualité de vie de l’agriculteur et du consommateur sur un territoire plus régional que national.
La pédagogie au service de la bio et de l’écologie
Diffuser la bio au plus grand nombre pour motiver chacun sur le parcours de la transition écologique : tel est la nouvelle pédagogie de la bio. Les marques de la bio misent désormais sur l’universalité des soins pour toute la famille plutôt que sur l’hypersegmentation. Des offres ludiques, sobres et pratiques, initient les plus petits au zéro plastique et au moins de déchets. Pour les parents, les systèmes de vrac se généralisent en fluidifiant toutes les étapes de ce nouveau mode d’approvisionnement. De leur côté, les commerçants facilitent l’accès aux produits en toutes circonstances en basculant dans l’ère du service 2.0, à l’instar des Nouveaux Robinsons qui proposent en click & collect l’intégralité de leur catalogue dans 14 des 20 magasins du réseau. Le magasin bio en ligne La Fourche se renforce en intégrant l’épicerie en ligne Aurore Market. Les deux commerçants, basés sur un système d’adhésion, vont ainsi donner accès à un catalogue de 4 100 produits (2 500 pour Aurore Market), dont une centaine de produits cocréés. Au menu, 100 % de produits d’origine France, la livraison zéro déchet dans les grandes villes et les banlieues (sur 40 % du territoire en 2022 et 80 % en 2023), un rayon antigaspi, un système de consigne pour le verre en Île-de-France…
