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samedi 21 décembre 2024

Invendus non alimentaires : le volet antigaspi de la loi AGEC méconnu des entreprises

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Le constat est sans appel : un an après son entrée en vigueur, 70 % des entreprises n’ont pas connaissance de l’interdiction de destruction des invendus non alimentaires ! C’est ce que révèle Comerso, plateforme numérique et logistique de référence de l’antigaspi en France, dans sa dernière étude commandée auprès de Dynata, qui dresse un état des lieux de ce volet de la loi AGEC.

Depuis janvier 2022, les entreprises ne peuvent plus détruire leurs invendus non alimentaires (habillement, produits électriques et électroniques, produits d’hygiène, puériculture, livres, fournitures scolaires, etc.).
Mais qu’en est-il dans la réalité ? Les entreprises rencontrent-elles des difficultés dans la mise en place de processus de revalorisation des invendus non alimentaires ? Sept répondants sur dix interrogés n’ont pas connaissance de l’entrée en vigueur de l’interdiction de destruction des invendus non alimentaires. Seulement 2 % des entreprises déclarent réussir à valoriser tous leurs invendus non alimentaires neufs, révélant que la destruction d’invendus est toujours pratiquée malgré l’obligation légale. Moins d’un répondant sur deux (49 %) déclare que tous les invendus neufs sont concernés par la loi, ce qui révèle une méconnaissance des typologies de produits réellement concernées par la loi. Ils sont 42 % à déclarer qu’il est soit impossible, soit difficile pour eux de valoriser leurs invendus, soulignant le fait que des freins persistent dans les entreprises. Les entreprises sont toutefois 58 % à reconnaître que c’est un « sujet important » dans le contexte actuel d’inflation et d’enjeu de sauvegarde des marges.

Valorisation : les trois R ignorés
Déjà, en 2020, dans son étude Ipsos, Comerso mettait en avant que 48 % des Grandes Surfaces spécialisées (GSS) ne savaient pas que l’interdiction de jeter les invendus non alimentaires était intégrée à la loi (alors même que cette mesure est l’une des plus emblématiques, et que les GSS sont les premières concernées). Dans cette nouvelle étude, un an après l’application du volet antigaspi de la loi AGEC, ce chiffre de 70 % questionne : il recouvre les entreprises du secteur non alimentaire qui ne savent pas que la loi est entrée en vigueur et qui pensent que leur entreprise peut encore détruire. Les autres réponses montrent un déficit de connaissance du périmètre d’application de la loi et de la typologie des produits concernés. Ainsi, 79 % des entreprises ne connaissent pas la hiérarchie de valorisation des invendus : réemploi, réutilisation, recyclage. « La loi AGEC couvre des thématiques très larges (plastique, affichages, consommateurs…) et les différents volets de la loi sont mis en application de façon progressive. Les entreprises ont du mal à s’y retrouver, que ce soit sur les échéances ou les périmètres d’application », commente Pierre-Yves Pasquier, CEO est cofondateur de Comerso.

La loi difficile à appliquer ?
Malgré l’interdiction légale, la destruction d’invendus non alimentaires dans les entreprises en 2022 est encore très pratiquée : 7 % des entreprises déclarent encore détruire leurs invendus neufs et 16 % leurs invendus défectueux mais encore fonctionnels ce qui rejoint le chiffre de l’ADEME d’octobre 2021. Seuls 17 % des entreprises valorisent plus de 50 % de leurs invendus. Les entreprises indiquent être confrontées à de réelles difficultés pour valoriser les invendus. Les invendus défectueux mais fonctionnels semblent présenter les difficultés de valorisation les plus importantes : 57 % des entreprises leur valorisation impossible ou difficile. Sur le volet du réemploi et des dons aux associations, 71 % des entreprises déclarent rencontrer des difficultés à faire du don aux associations, pour des raisons de complexité d’identification des filières, par manque de temps ou par manque de fiabilité des collectes. La moitié des entreprises envisagent tout de même d’accélérer leur stratégie de valorisation des invendus non alimentaires en 2023. Avant la loi AGEC, la majorité des entreprises interrogées affirment qu’elles avaient déjà mis en place des actions de valorisation, 35 % de façon systématique et 51 % de façon ponctuelle. Elles n’étaient que 14 % à n’avoir rien mis en place. Pour 23 % des entreprises, la loi AGEC a été un véritable accélérateur du changement.

La perception de la loi AGEC
La loi AGEC est une opportunité pour 49 % et une contrainte pour 21 % des entreprises. La moitié (50 %) déclare avoir inscrit la valorisation des invendus non alimentaires comme une action prioritaire dans leur stratégie 2023, mais 20 % estiment qu’il ne s’agit pas d’un enjeu stratégique. « Il reste du chemin à parcourir dans la prise de conscience du gaspillage non alimentaire dans les entreprises ainsi que dans la sphère publique. Si le modèle des entreprises a été, depuis toujours, d’être très bien organisées pour la vente de produits neufs, le volet antigaspi de la loi AGEC les engage maintenant à gérer et orienter de nouveaux flux de produits invendables ou invendus vers les dons ou la revente en seconde main. La mise en place de ces nouvelles pratiques de gestion et de ces nouveaux processus s’avère parfois complexe et chronophage », explique Pierre-Yves Pasquier.

Étude quantitative en ligneréalisée en décembre 2022 auprès de 234 professionnels du secteur non alimentaire travaillant dans des entreprises de toutes tailles (groupes, ETI, PME, TPE).

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