Une nouvelle cartographie du commerce a émergé : celle des écosystèmes. Le commerce a élu depuis plusieurs années ses nouveaux leaders, les GAFAM américains (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) et les BATX chinois (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi). Néanmoins, cette cartographie est de plus en plus disputée. La « company-as-a-service », soit l’entreprise-écosystème, est l’affaire de tous, et chacun a intérêt à assimiler le paradigme du tout serviciel connecté, s’il veut faire partie du monde de demain.
Mobility-as-a-Service : si le secteur de l’automobile rentre de plein fouet dans le monde du serviciel, les acteurs de la mobilité, de la livraison au car sharing, semblent également amorcer la diffusion de cette tendance, à l’instar des « super app » telles que Gojek ou Grab, applications de livraison multiservices indonésienne et singapourienne.
Banking-as-a-Service : Ana Botin, CEO de Santander, a récemment fait part de ses inquiétudes concernant l’intégration de la brique financière par des écosystèmes tels que ceux des GAFAM et des BATX. Guerman Gref, son homologue à la Sberbank en Russie, affirme pour sa part que sa banque est devenue « plus qu’un assistant financier, un assistant dans la vie qui résout toutes tâches urgentes au quotidien. »
Retail-as-a-Service : Cdiscount est l’exemple français. Dans la lignée des distributeurs étrangers de premier plan comme Walmart et Suning, qui tentent à l’image des marketplaces numériques de tisser des écosystèmes convergents, le Français Cdiscount n’arrête plus de cumuler les nouvelles offres et propositions de services, de la même façon qu’Amazon.
« Aujourd’hui, nombreux sont les acteurs du e-commerce à vouloir pénétrer dans nos vies. Et ils y parviendront, — en imposant leurs règles ! alerte Guillaume Rio. Avec une audience atteignant souvent plusieurs centaines de millions d’utilisateurs, leur pouvoir est croissant. Ils centralisent et monitorent l’intégralité de nos données — maison, voiture, santé,… — en vue d’articuler leurs offres, pour le bénéfice, mais aussi la captivité des utilisateurs. »