Un total à ce jour de 36 projets industriels innovants en lien avec la transition écologique ont été retenus dans le cadre du volet Territoire d’Industrie du plan de relance à la Réunion, dont 18 déjà financés et 18 en attente de financement. Un an après le lancement des premiers appels à projet, un point d’étape chiffré montre que, sur tous les volets du plan de relance, les acteurs publics, associatifs et privés réunionnais, ont répondu présent.
L’enveloppe globale de la relance sur le territoire réunionnais s’élevait à 300 millions d’euros à la mi-septembre. Parmi lesquels 54 millions de baisse d’impôt pour les entreprises (6 000 entreprises bénéficient de cette aide en faveur de la productivité), une centaine de millions dédiés à l’emploi et à la formation (contrats d’apprentissage, parcours emploi-compétence, aides à l’embauche) et 150 millions destinés aux réponses aux appels à projets répartis entre acteurs publics et entreprises privées, ces dernières notamment dans le cadre du dispositif Territoire d’Industrie. Les trois grandes thématiques de la relance sont la transition écologique, la compétitivité et la cohésion sociale. La transition écologique se concrétise notamment dans la rénovation thermique de 53 bâtiments de l’Etat à la Réunion à hauteur de 39 millions d’euros. Quasiment tous les projets de rénovation thermique sont engagés. En particulier le principal projet (20 millions d’euros) touchant les locaux des services de l’Etat situés à la Providence. Cinq collectivités locales sont également accompagnées dans le cadre du plan de relance : 10 millions soutiennent la rénovation énergétique de bâtiments communaux et départementaux, principalement écoles et collèges. Sainte-Rose pour la rénovation de l’école du centre-bourg et Saint-Louis pour la création d’une école sur la ZAC Avenir, ont répondu et obtenu une aide. Au profit des intercommunalités, 10 millions d’euros soutiennent des projets d’amélioration des réseaux d’eau et d’assainissement. La Préfecture se fixe l’objectif de voir engagé d’ici la fin de l’année 70 % des sommes notifiées aux porteurs de projet, sachant que les paiements pourront se faire jusqu’à fin 2023.
La rénovation thermique du bâti au cœur des projets
Sur la partie projets privés, quatre millions d’euros vont soutenir la rénovation thermique de 160 logements sociaux aux Avirons, à Saint-Louis et à Saint-Denis. La réhabilitation des friches urbaines est également d’actualité : France Relance apporte quatre millions à des projets représentant un total de 42 millions d’investissement. A titre d’exemple, la reconversion du centre artisanal du bois de la Rivière Saint-Louis bénéficie d’un accompagnement à hauteur de 800 000 euros. On peut citer aussi le projet des Camélias à Saint-Denis : la destruction de 137 logements pour en reconstruire 120. Ou le projet de rénovation de la Maison des Ingénieurs au Port, soutenu également par le plan de relance.
Succès du dispositif Territoire d’industrie
Sur le volet Territoire d’industrie, 18 projets d’entreprises se partagent 7 millions d’accompagnement pour un montant global d’investissement de 35 millions. L’effet de levier de l’aide de l’Etat a bien fonctionné. Le bénéficiaire reçoit 50 % de l’aide pour lancer le projet et, après travaux et équipement, sur factures, les 50 % restants. 18 autres projets retenus sont en attente de financement. La dotation destinée à Territoire d’industrie ayant été épuisée au mois de juin, la Préfecture a fait le choix de maintenir l’appel à projets ouvert dans la perspective du réabondement des fonds qui doit intervenir prochainement. Divers projets agricoles ont aussi bénéficié du plan de relance à hauteur de 9,5 millions d’euros. Notamment la modernisation de l’abattoir de la Sica Viandes, un bâtiment pour des poules pondeuses de plein air et les programmes alimentaires territoriaux des communes de Cilaos et Bras Panon. Une association de l’université de la Réunion va pouvoir créer un jardin partagé au pied de la Cité U. Vingt-et-un projets associatifs en faveur de l’insertion sociale et professionnelle ont répondu à l’appel à projets du volet de la cohésion sociale. Le soutien global s’élève à 2,6 millions d’euros. Exemple : un projet de livraison de paniers repas à la Plaine des Cafres pour les personnes isolées. Un projet pour l’accompagnement des familles dans l’entretien et l’amélioration de l’habitat. Sur ce volet, les financements du plan de relance se situent entre 60 000 et 150 000 euros par projet
Trois questions à Gilbert Manciet, sous-préfet à la relance
L’appel à projet sur l’industrie est-il fermé ?
Bien que la première ligne de fonds a été épuisée au mois de juin, nous avons fait le choix de garder le guichet ouvert à la Réunion. Tous les porteurs de projets ayant déposé un dossier depuis juin ont été prévenus. Nous avons 18 projets en attente de financement. Le Premier ministre a annoncé un abondement de 150 millions d’euros, nous attendons de savoir de quelle enveloppe La Réunion disposera. Nous verrons alors si nous pouvons accompagner tous les projets. Si ce n’est pas le cas, nous verrons si nous pouvons leur faire bénéficier d’autres aides. L’important est d’avoir des projets matures à accompagner d’une façon ou d’une autre. Tout cela se fait dans la transparence et la confiance.
La réponse des acteurs publics et privés réunionnais aux appels à projet a-t-elle été à la hauteur de vos espérances ?
Oui. Nous sommes montés en gamme tous ensemble. Pour ne prendre que le seul exemple de l’industrie, un seul porteur de projet s’est rendu compte, au moment du montage financier avec ses banques, qu’il n’y arriverait pas. Il a eu l’honnêteté de nous prévenir et s’est retiré du dispositif.Là encore, tout s’est passé dans la plus grande transparence.
Sous-préfet à la relance, vous êtes l’animateur des dispositifs de relance. C’est une fonction quelque peu inédite dans l’administration. En tirez-vous des enseignements sur la manière d’exercer l’action publique ?
Cette question est très intéressante. Je vais la résumer en une phrase à ma manière : je ne m’ennuie pas ! Toute cette recherche et cette construction de partenariats, avec des institutions, des opérateurs économiques publics ou privés, avec les collectivités locales, avec les services de l’Etat, l’échange permanent avec des porteurs de projet, pour les écouter, les accompagner, trouver des solutions, cela donne énormément de sens à notre travail. L’heure est au suivi des projets. Cet accompagnement n’est pas le plus simple, mais il est nécessaire. Tous les projets financés doivent aller jusqu’au bout. L’’enseignement d’expérience que j’en retire, c’est que nous devrions conserver cette dynamique collective au-delà du plan de relance, en particulier l’approche partagée des projets avec la Région et le Département.
Olivier Soufflet