Le gouvernement a rendu public fin juillet un rapport qui donne des premières indications sur la manière dont l’Etat envisage la « transformation » de la filière sucrière ultramarine. Le rapport résulte d’une mission confiée à l’inspection générale de finances, au conseil général de l’environnement et du développement durable et au conseil général de l’agriculture et des espaces ruraux.
Tout en recommandant le maintien des aides publiques au secteur, les inspecteurs généraux recommandent de modifier le dispositif d’aide de 38 millions d’euros par an, mis en place en 2017 au moment de la disparition des quotas sucriers. Ils proposent de la remplacer par un soutien forfaitaire aux investissements vers la production de sucres innovants et un soutien dégressif dans le temps, calculé sur la base des pertes réelles subies par les sucreries.
Le rapport jette un nouveau regard sur l’activité de production de sucre brut destiné au raffinage en Europe, qualifiée de « structurellement déficitaire ». Il recommande un meilleur partage de la valeur ajoutée entre sucreries et distilleries de rhum, les secondes réalisant de bien meilleurs résultats que les premières. Pour La Réunion, les auteurs suggèrent une ouverture du capital de Tereos Océan Indien à des acteurs locaux, dans un souci de « transparence financière ». Ils souhaitent aussi une évolution du mode de calcul du prix d’achat de la canne, en l’adossant à l’évolution des cours du sucre.
Les inspecteurs généraux prônent enfin pour la reconversion des petites exploitations les moins productives, estimant qu’il est vain de chercher à maintenir à tout prix un tonnage de production globale générateur de pertes. Le gouvernement « a pris connaissance de ce rapport, dont les recommandations feront l’objet d’échanges avec les acteurs locaux et la Commission européenne ». En attendant, le niveau des aides existantes sera maintenu en 2022.