Créé en 1989, Fibres vient de fêter ses 30 ans de production et d’expertise au service des artisans réunionnais du bois. Composée d’ingénieurs bois et de techniciens apportant leurs conseils personnalisés aux professionnels et aux particuliers, Fibres est aujourd’hui l’entreprise industrielle de référence de la filière bois réunionnaise, toujours guidée par ses valeurs coopératives d’origine.
Fondée sur la base d’une coopérative, Fibres Industries Bois a célébré ses 30 ans d’existence le 13 novembre dernier. Avec un peu de retard pour cause de crise sanitaire. Un anniversaire foisonnant et animé, quoique discret car centré sur la « communauté » Fibres : ses équipes (48 salariés), ses adhérents, ses clients, ses partenaires… Plus de 300 personnes au total étaient présentes. C’est que Fibres n’est pas seulement une entreprise de production et de distribution, proposant une trentaine d’essences de bois et fabricant panneaux, stratifiés, portes, garde-fous, etc. Sa réussite a permis de structurer et développer la filière bois réunionnaise, contribuant à l’élever au niveau de qualité qui est le sien aujourd’hui. Charpentiers, couvreurs, ébénistes, menuisiers, fabricants d’escalier, agenceurs, entreprises de constructions, savent ce qu’ils doivent à Fibres en termes de qualité de produits, d’expertise et de conseil. Trente ans de progrès continu et la certitude de disposer de fournitures fiables, satisfaisant aux exigences environnementales, adaptés au climat en zone tropical.
Fibres Innov 2020
En 2015, Fibres s’est lancé dans un programme de modernisation tous azimuts (Fibres Innov 2020) qui l’a reconfiguré. L’entreprise a investi pour s’agrandir, renouveler ses équipements et prendre le virage numérique. Un espace de stockage couvert de 33 000 m2 protège les matières premières et les produits transformés des intempéries. Un nouveau séchoir à basse consommation utilise un procédé de séchage à l’eau chaude solaire unique au monde (25 % d’économie d’électricité). Le taillage de charpente est entièrement automatisé par un robot. Un nouvel autoclave, unique à la Réunion, traite le bois. L’atelier de transformation de panneaux est équipé de nouvelles machines. Fibres est passé en deux ans du tout papier au tout numérique. La relation client sera prochainement digitalisée sur le nouveau site internet qui affiche la nouvelle identité de l’entreprise. Quelques chiffres supplémentaires pour résumer Fibres aujourd’hui : 70 artisans associés; une clientèle de 700 artisans et entreprises générales du bâtiment, soit la quasi-totalité de la filière artisanale de la construction ; une part de marché variant de 25 % à 35 % selon les essences de bois.
La communauté Fibres salue un modèle
« Une alchimie positive », « une grande expérience humaine », « un côté visionnaire », « l’esprit coopératif »… Dans un film tourné à l’occasion du trentième anniversaire de Fibres, des collaborateurs, des adhérents, des clients s’expriment sur leur vision de l’entreprise. « Fibres, c’est ma seconde famille » va jusqu’à répondre une collaboratrice. Des réponses qui sonnent juste. Avec le professionnalisme et le développement d’une compétence pluridisciplinaire, c’est l’autre réussite de Fibres : le lien de confiance et de fidélité qui n’a cessé de se renforcer au fil des années, avec les personnels (les salariés détiennent 15 % du capital de l’entreprise) et avec les clients et partenaires de l’entreprise (l’esprit coopératif reste le fil conducteur de l’entreprise). C’est aussi ce management exemplaire qu’ont salué les participants à la soirée d’anniversaire de Fibres Industries Bois. Et parmi eux, on peut citer la présidente de la Région Réunion, Huguette Bello, et le maire de Saint-Paul, Emmanuel Seraphin. Fibres a rendu hommage à l’aide financière apportée à sa modernisation par la Région Réunion, gestionnaire locale des fonds européens.
LES GRANDES DATES DE FIBRES
1989 : une trentaine d’artisans bois réunionnais créent une coopérative pour disposer d’un outil de séchage et de traitement du bois adapté aux conditions climatiques de l’île. Très vite, l’activité s’étend à l’importation et la distribution de bois.
1997 : création de Fibres Négoce (devenue Fibres Industries Bois).
2000 : Fibres obtient la certification CTB-B+ pour sa station de traitement de bois en autoclave.
2001 : Fibres est victime d’un incendie. L’activité commerciale se poursuit, mais l’activité industrielle ne reprendra qu’en 2003.
2008 : Fibres est le premier négoce de matériaux bois certifié ISO 14001-2004 (management environnemental) à la Réunion.
2011 : Fibres obtient les certifications FSC et PEFC (forêts durables). Création d’un atelier de transformation de panneaux.
2016 : ouverture de l’espace de libre service et de la quincaillerie pro.
2015-2020 : lancement du plan de modernisation industriel Fibres Innov 2020.
2018 : lancement de la digitalisation de tous les secteurs d’activité en vue de fluidifier l’information au service de la clientèle.
Trois questions à David Bodelu, directeur général de Fibres Industries Bois
Le plan de modernisation Fibres Innov 2020 est-il achevé ?
Ce plan a été très largement réalisé, mais, pendant que nous le réalisions, de nouveaux projets sont apparus. En 2014, nous avons acté la décision d’un bouleversement industriel de notre activité de manière à la rendre beaucoup plus productive. Nous étions divisés historiquement entre deux entreprises, avec la coopérative d’origine. Au cours de la crise du bâtiment qui a duré plusieurs années à partir de 2008, cette double structure s’est révélée d’une grande lourdeur à gérer. Nous avons fait le choix de tout regrouper sur un seul site, à Cambaie, et nous en avons profité pour moderniser l’ensemble de notre outil de production et numériser notre activité. Nous sommes presque au terme du programme lancé en 2015.
Vous vous projetez vers de nouveaux objectifs ?
Nous avons en effet d’autres projets. Nous sommes au service de la filière bois. C’est ce qui nous a toujours guidé. Nous devons toujours anticiper ses besoins dans les cinq à dix ans à venir et investir dans cette direction. Nous allons aussi poursuivre la couverture de nos stock de matières premières et de produits transformés, car nous avons grandi depuis 2015. La couverture des stocks nous apporte plusieurs bénéfices. Elle améliore de beaucoup la qualité du bois. Elle améliore en conséquence notre performance environnementale en diminuant fortement les rebuts de bois. Enfin, elle améliore les conditions de travail de nos salariés qui peuvent travailler à l’ombre.
Êtes-vous partie prenante du projet d’écocité de Cambaie ?
Nous aimerions l’être. Pour que cette cité soit pleinement écologique, nous pensons que le bois doit y occuper une place importante. Nous avons l’outil industriel le permettant. Nous avons des exemples remarquables, comme cet immeuble bordelais de sept étages entièrement construit en bois. Nous discutons avec les décideurs pour qu’ils prennent en compte l’intérêt que peut avoir le bois. Je rappelle que c’est le seul matériau qui stocke du carbone au lieu d’en produire lorsqu’on le transforme. Un atout énorme. Sans oublier les autres aspects en acoustique, isolation, confort de vie. Quant à la protection de l’environnement, chez Fibres, nous n’avons pas attendu ces dix ou quinze dernières années pour en tenir compte : toutes nos sources d’approvisionnement sont sélectionnées selon ce critère.