Présentant le bilan 2021 d’EDF à La Réunion le mois dernier, Olivier Meyrueis, its general manager, a annoncé la constitution d’une association régionale AVERE pour le développement de la mobilité électrique, rassemblant tous les acteurs locaux concernés par le sujet. Une première campagne d’information grand public sur la mobilité électrique pourrait avoir lieu cette année.
La Réunion fait un pas de plus dans le monde de la mobilité électrique avec la création de cette association régionale qui va réunir tous les acteurs de l’énergie, de la mobilité électrique et de l’aménagement du territoire : DEAL, ADEME, collectivités locales, établissements publics de coopération intercommunale, Sidelec, Syndicat mixte de transports de la Réunion, Agorah, Temergy, etc., et bien entendu EDF à La Réunion, gestionnaire du réseau électrique réunionnais. EDF table sur un parc de 30 % de véhicules électriques à l’horizon 2033. L’AVERE va devoir anticiper les besoins et prendre les décisions qui permettront à La Réunion de prendre le virage de la mobilité électrique sans pépin. La capacité de cette instance à s’entendre sur les enjeux et les moyens d’y faire face s’annonce déterminante. D’autant plus que La Réunion produira la totalité de son électricité à partir d’un mix d’énergies renouvelables en 2024, elle sera la première région française à le faire. Au cœur des enjeux, l’efficacité énergétique et, concrètement, le lissage de la charge des véhicules dans la journée pour éviter le risque de pics de consommation d’électricité trop élevés en soirée par la multiplication des charges à domicile. Cette maîtrise de l’alimentation en électricité des véhicules (le pilotage de la charge) va dépendre en grande partie du comportement des utilisateurs. Encore faudra-t-il disposer de bornes de recharge le jour pour profiter au maximum de l’énergie solaire, ce qui sera l’objectif affichée et probablement le thème central de futures campagnes de sensibilisation.
Le changement dans la continuité
En présentant le bilan d’EDF à La Réunion à la centrale hydraulique de Sainte-Rose, Olivier Meyrueis a mis en lumière la première source d’énergie renouvelable locale : l’hydraulique. La part des énergies renouvelables dans la production de l’électricité réunionnaise reste stable d’une année sur l’autre autour de 30 %. Le remplacement du charbon par de la biomasse bois dans les deux centrales thermiques d’Albioma, puis du fioul par du biofioul dans la centrale thermique d’EDF du Port, fera passer le mix énergétique au tout renouvelable sans bouleversement du dispositif de production. Aussi la part des énergies renouvelables soumises aux aléas climatiques, l’hydraulique, le solaire et l’éolien, restera la même, 30 %, car c’est le seuil qu’EDF a fixé pour garantir la continuité de son service en intégrant la variabilité de production de ces trois sources d’énergie (plus ou moins de pluie, de soleil, de vent).
EDF à La Réunion en 2021
Nowadays, EDF à La Réunion compte 410 000 clients et emploie 610 personnes. La consommation électrique annuelle a légèrement augmenté de 3 % entre 2020 et 2021. L’énergie livrée au réseau électrique a été de 2 821 GWh. Les opérations d’efficacité énergétique auprès des particuliers, des professionnels et des collectivités, ont permis d’éviter 55 GWh (37 000 tonnes de CO2), l’équivalent de la consommation en électricité de 15 000 foyers. 2021 été marqué par d’importants investissements d’EDF, à hauteur de 73 millions d’euros. Des chantiers structurants ont été réalisés, comme le nouveau poste source de Mont Vert, la modernisation de l’usine hydraulique de Rivière de l’Est et celle du réseau électrique à Cilaos. Le Chèque énergie du gouvernement, le Service local d’intervention pour la maîtrise de l’énergie (Slime) et le Fonds solidarité logement sont les trois principaux moyens d’action pour réduire la précarité énergétique (l’incapacité de payer la facture d’électricité) qui touche 40 000 clients. A noter également qu’un foyer sur deux est aujourd’hui équipé du compteur numérique et peut ainsi suivre avec précision ses consommations et agir pour faire des économies d’énergie.